Selçuk, Şirince & alentours, que voir ?

*la bibliothèque de Celsus à Selçuk*

Dans cet article, je vais vous parler de Selçuk, une petite ville située sur la côte turque. Mais aussi, je vais évoquer ses alentours très variés que j’ai eu l’occasion de visiter lors d’une journée ensoleillée. Pour l’itinéraire que j’ai effectué, je vous conseillerai de rester au moins deux ou trois jours, mais j’ai pour ma part décidé d’écourter afin de me rendre sur l’île de Samos en Grèce qui est située à une petite heure de ferry de là.

Après plusieurs jours passés à Istanbul, j’ai pris un bus nocturne pour arriver au petit matin à Selçuk, une ville qu’il faut absolument visiter si vous êtes dans le sud de la Turquie. J’en ai aussi profité pour faire un tour au village de Şirince, à l’intrigante Meryem Ana Evi, ainsi qu’à Güzelçamlı et Kuşadası (où je suis resté plus succinctement). Je vais vous raconter cependant en quelques lignes ma soirée à Güzelçamlı, qui m’a marqué par un magnifique coucher du soleil sur la plage qui fut un des plus beaux que j’ai pu voir.


Parlons de Selçuk et de ses alentours…

-J’ai voyagé… : en bus, en taxi, à pied

-J’ai logé : à l’hôtel Selina (Güzelçamlı)

-Kilomètres parcourus : 100 kilomètres environ

-Durée du voyage : une journée

-Ce que j’ai préféré : le village de Şirince

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-le magnifique village blanc de Şirince
Éphèse, et sa bibliothèque antique
Meryem Ana Evi, la troublante  »maison de la Vierge Marie »
Güzelçamlı et son magnifique coucher de soleil
x

Mes bonnes adresses :

-pour un bon repas : –Keyf i Balık (Güzelçamlı)

Gıtgıt (Selçuk)

-pour bien dormir : l’hôtel Selina (Güzelçamlı) 

*un drapeau turc sur le site d’Éphèse à Selçuk*

Şirince, le village blanc

Pour commencer mon récit, je vais vous vous parler de Şirince, un village situé au beau milieu de la campagne. Après une nuit en bus, j’ai décidé une fois arrivé à la gare routière de Selçuk d’enchaîner directement en prenant le mini-bus qui rallie le village blanc qui est situé à quinze minutes de là. Inutile de prendre un taxi pour aller à Şirince, car un mini-bus passe toutes les vingt minutes environ dans les deux sens, et le ticket coûte moins d’un euro.

Une fois arrivé dans le village, vous pourrez découvrir un dédale de ruelles blanches dans lesquelles se trouvent bon nombre de locations dédiées aux touristes, des restaurants, ainsi que quelques édifices religieux. Pour ma part, je pourrai diviser le village en deux parties, avec en premier les rues autour de la mosquée qui sont remplies de boutiques touristiques, et en second, une autre partie autour des deux églises qui est plus sauvage et authentique. Quoi qu’il en soit, prenez au moins une matinée pour découvrir le village et parcourir ses ruelles, tout en vous éloignant un peu de temps en temps pour découvrir de vraies pépites, et voir des panoramas magnifiques sur la campagne.


Aziz John Baptist & Aziz Dimitrios,

les églises vides de Şirince

*l’Aziz Dimitrios kilisesi*

Lors de ma balade, j’ai eu l’occasion de découvrir sur mon chemin deux belles églises, malheureusement abandonnées. Jadis, Şirince était un petit village chrétien, d’où la présence de ces églises que j’ai trouvées très jolies. Pour vous repérer, il vous faudra suivre du regard les deux églises pour grimper sur les hauteurs, ou encore suivre le minaret de la mosquée pour rejoindre le centre du village et ses restaurants.

Pour la première église, il vous suffira de demander aux habitants  »kilisesi » (église en turc) afin qu’on vous indique le chemin, car elle est située au cœur des rues qui sont un vrai labyrinthe. Nommée Aziz John Baptist kilisesi, cette dernière est constituée d’un magnifique intérieur où sont représentées des icônes vandalisées, ainsi qu’une cour avec un petit bassin. Même si j’ai beaucoup aimé cet édifice, je dois avouer avoir largement préféré la seconde église qui est située un peu plus haut dans le village. Il s’agit de l’Aziz Dimitrios kilisesi, un édifice lui aussi complètement vidé, mais dont le cœur est composé d’un magnifique élément en bois colorés.


Selçuk, ses ruines…

Une fois de retour à Selçuk, j’ai commencé mes visites en baladant dans la vieille ville (que j’ai au final très peu visité) avant de grimper la colline pour découvrir un champ de ruines au pied d’un château. Vu que la ville est très connue pour le site antique d’Éphèse, peu de monde visite réellement ce premier site archéologique qui vaut pourtant la visite.

Une fois sur place, vous pourrez découvrir les ruines de l’Aziz Yohannes bazilikası, quelques autres ruines diverses, ainsi qu’une jolie vue sur les alentours. Le charme opère immédiatement lors de la visite avec son panorama sur les champs d’oliviers et sur la mer au loin, ainsi que sur la mosquée d’İsa Bey qui est située en contrebas.


…et son Ayasuluk Kalesi

Un peu plus haut, vous pourrez découvrir le château de Selçuk dans lequel, il ne reste malheureusement plus grand-chose aujourd’hui. Cependant, ce dernier offre une vue panoramique sur les alentours, ainsi que sur Selçuk.

Pour vous occuper lors de la visite, vous pourrez faire le tour des vieux remparts et grimper sur ces derniers pour observer la vue, ainsi que visiter la mosquée et la petite église qui gît parmi les ruines. Pour la visite du site, j’y suis resté moins d’une heure, car même s’il est vaste, la chaleur a eu raison de mon envie d’explorer le site plus longuement.


Éphèse et la bibliothèque de Celsus

Pour poursuivre votre visite, il vous faudra absolument aller visiter un site antique qui a fait la renommée de ce coin du pays, et dont l’histoire est bien plus que millénaire. Vous l’aurez compris, je vais vous parler de la ville antique d’Ephèse, bien connue pour sa superficie et pour son histoire très riche. Pour vous rendre au site, je vous conseille une fois de plus de ne pas prendre de taxi, mais de vous rendre à la gare routière de Selçuk afin de prendre un mini-bus qui part très régulièrement à destination de la ville antique.

Une fois arrivé au site d’Éphèse (dont l’entrée coûte 700TL – soit 23,50€), vous pourrez découvrir les restes de vieilles rues, un amphithéâtre, mais surtout, la bibliothèque de Celsus qui trône fièrement au milieu du site. Construite au IIᵉ siècle après JC, ce monument fait partie des emblèmes du pays, et on comprend pourquoi ! 


Meryem Ana Evi, la  »maison de la Vierge Marie »

Une fois sorti du site (idéalement par la seconde porte), il vous faudra trouver un taxi afin de vous rendre à la prochaine étape qui se situe dans les montagnes. Situé à quinze kilomètres de là, vous pourrez découvrir ce qui a été pour moi le lieu le plus troublant de tout le voyage, ainsi qu’un des plus émouvants pour son histoire : la maison de la Vierge Marie. Malheureusement, le taxi nous a pris 25€ pour m’amener à la maison (dont la visite est gratuite) et pour me ramener en ville, pratiquant une grille tarifaire peu négociable et un tarif bien trop élevé.

C’est donc après quelques minutes de route que nous arrivons à la prétendue maison qui est aujourd’hui un lieu de pèlerinage très connu des chrétiens qui viennent chaque année se recueillir par milliers dans la petite chapelle où la Vierge Marie aurait jadis fini ses jours. Bien que l’histoire des restes de la chapelle ne semble pas réellement coller avec la vérité historique, la légende biblique racontée est très touchante, tout comme l’histoire des personnages impliqués dans la découverte de la chapelle qui fut… une pure coïncidence liée à la vision d’une sainte en 1852 !


Güzelçamlı & Kuşadası, posés au bord de la mer

Pour finir ma journée et ce court article, je vais ensuite vous parler de Güzelçamlı et Kuşadası, deux villes balnéaires situées à quelques kilomètres l’une de l’autre. Bien que je devais loger à Kuşadası pour être le lendemain matin près de l’embarcadère afin de rejoindre Samos, je me suis trompé lors de la réservation de mon hôtel, et je suis donc atterri par inadvertance dans le village de Güzelçamlı que je n’avais pas prévu de visiter. Après cette longue journée sous la chaleur, j’ai profité de la piscine de mon hôtel (Selina), avant de me rendre sur le front de mer pour manger dans un restaurant.

Si vous vous trouvez dans le coin, je vous conseille d’aller manger au restaurant Keyf i Balık, qui malgré son prix relativement élevé (50€ pour deux personnes avec un verre de vin) sert de délicieux poissons bien frais, le tout dans un cadre sublime. J’ai d’ailleurs pu profiter ce soir-là d’un magnifique coucher de soleil, qui est encore aujourd’hui un des plus beaux que j’ai pu voir. Pour ce qui en est de Kuşadası, j’ai pu que succinctement découvrir quelques rues en allant à l’embarcadère (j’étais très en retard), et voir une vue depuis le ferry sur son château situé en bord de mer. Ne pas avoir exploré cette ville est pour moi dommage, mais je dois cependant avouer n’avoir que peu de regrets, car j’ai pu la vieille au soir profiter d’un coucher de soleil et d’un repas dont je me souviendrai longtemps ! 


En résumé :

  • Şirince: ★★★★★
  • Aziz John Baptist & Aziz Dimitrios: ★★★★★
  • Site antique d’Ephèse & bibliothèque de Celsus: ★★★★★
  • Meryem Ana Evi: ★★★★★
  • Güzelçamlı & Kuşadası: ★★★★
  • Basilique Saint-Jean d’Éphèse / Ayasuluk Kalesi: ★★★★
*un bateau au port de Kuşadası*

Pythagório, le plus beau village de Samos

Dans cet article, je vais vous parler de Pythagório, un joli village situé sur l’île de Samos en Grèce. Lors de mon voyage d’un mois et demi au Moyen-Orient en 2023, je n’avais pas spécialement prévu de faire un tour sur une île grecque, sauf quand je me suis rendu compte de la proximité entre Samos et Kuşadası en Turquie.

Pour traverser ce petit bras de mer et arriver au port de l’île qui porte aussi le doux nom de Samos, j’avais réservé deux billets sur le site ferrytosamos.com qui propose l’aller-retour à la journée pour 40€ par personne. Si vous comptez, vous aussi, aller à Samos, je vous conseille d’y rester plus d’une journée et de dormir sur place, car si votre ferry est en retard comme le mien (plus d’une heure), vous manquerez de temps sur place. Cependant, vous vous rendrez vite compte que cette île est loin d’être la plus belle de Grèce, et que plus de trois / quatre jours sur place ne sont pas nécessaires.


Parlons de Pythagório…

-J’ai voyagé… : en ferry, en taxi, à pied

-J’ai logé : x

-Kilomètres parcourus : 20 environ

-Durée du voyage : une journée

-Ce que j’ai préféré : la blue street, une vraie œuvre d’art !

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-la beauté du vieux village
-la petite plage cachée derrière le bar Notos
-la possibilité de se rendre à Samos à la journée depuis Kuşadası
x
*un chat tranquillement installé dans la Blue Street*

I. flower street, la rue des fleurs

Une fois arrivé à Samos et après avoir attendu une trentaine de minutes pour passer la douane, j’ai pris un taxi afin de me rendre au village de Pythagório qui est situé à vingt-cinq minutes environ du port. Pour le trajet aller-retour, il vous faudra compter 50€ de taxi (les prix sont en général fixes et pratiqués par tout le monde), ou attendre un des bus qui rejoignent le village pour quelques euros.

Une fois arrivé à Pythagório (qui est connu pour être le lieu de naissance de Pythagore), je me suis simplement laissé guider par les panneaux dans les petites rues, dont un indiquant  »flower street ». Dans cette rue fraîchement restaurée, vous pourrez découvrir de beaux bâtiments colorés, des fleurs peintes au sol, ainsi que quelques tavernes (restaurants typiques grecs). Attention cependant, la rue est mal indiquée sur Google Maps, elle est en réalité située en plein cœur du vieux village, où j’ai passé le reste de ma journée.


II. ierós Naós Metamorfóseos, l’église du village

Après avoir visité la rue des fleurs, je me suis ensuite enfoncé dans les petites ruelles du village où j’ai pu découvrir plein de jolies maisons colorées, des bougainvilliers roses accrochés aux façades des maisons, des dizaines de chats, ainsi qu’un joli clocher que j’avais aperçu au loin qui m’a guider jusqu’à ierós Naós Metamorfóseos, l’église du village.

Située dans un petit jardin très mignon où les pavés peints en blancs tranchent avec le bleu de la mer et le vert des arbres, vous pourrez découvrir cette petite église qui est malheureusement en bien mauvais état. Elle est cependant visitable, mais il vous faudra pour cela marcher entre des étais qui supportent péniblement ses vieux murs.


III. pýrgos Lykoúrgou Logothéti, le vieux château

Juste à côté de l’église, vous pourrez découvrir pýrgos Lykoúrgou Logothéti, un ancien château en ruine. Pour quelques euros, vous pourrez visiter les restes d’une tour (présente sur la photo ci-dessus) qui abrite un petit musée sur le village et qui présente quelques artefacts trouvés dans les alentours.

Si vous aimez les édifices anciens, vous pourrez voir à côté du château quelques ruines, dont celles d’une vieille basilique, ainsi que plus au nord dans le village (à côté d’un musée archéologique) les restes de la ville antique de Pythagório. Pour ma part, j’ai décidé de ne pas visiter de musée ce jour-là, mais plutôt de me laisser balader dans le village et de finir ma visite à la plage.


IV. blue street, la rue qui m’a rappelé Santorin

Après un bon repas traditionnel (que j’ai mangé au port), je suis ensuite retourné visiter le vieux village afin d’aller découvrir la blue street, une rue laissée aux artistes locaux qui l’ont gaiement repeinte en bleu. Pour vous y rendre (et ce n’est pas forcément facile !), il faudra marcher le long de la rue Lykoúrgou avant d’arriver à des escaliers qui mènent à la rue bleue.

Dans cette dernière, vous pourrez découvrir quelques maisons peintes en blanc et en bleu, des chats, ainsi que des graffitis et des œuvres d’arts originales qui font de cette rue la plus belle du village. Aussi, je vous conseille de crapahuter dans les dernières maisons en direction de la mer pour profiter d’une vue sur les eaux bleu azur de la Méditerranée qui borde le village.


V. la petite plage bien cachée du village

En parlant de plage, je vous conseille pour finir votre après-midi de vous rendre sur une petite plage toute discrète (quasi secrète) qui ne se repère pas spécialement depuis le village. Pour vous y rendre, il faudra simplement aller au bar  »Notos » qui se situe juste à côté du port, et longer une petite ruelle.

Pour profiter des transats, vous ne serez pas obligé de prendre une boisson au bar, mais j’ai cependant décidé d’en prendre une afin de profiter plus longtemps de l’eau bleu azur. Même si la plage est très petite, sachez qu’elle possède quand même un petit chemin pour vous rendre dans l’eau sans vous brûler les pieds sur les cailloux, et une douche pour ensuite reprendre votre visite sans avoir du sel sur la peau ! 


En résumé :

  • Flower street: ★★★★★
  • Blue street: ★★★★★
  • Ierós Naós Metamorfóseos: ★★★★
  • Pýrgos Lykoúrgou Logothéti: ★★★★
*des bougainvilliers dans le vieux village de Pythagório*

De Tatev à Meghri, l’Arménie bien profonde

*le monastère de Tatev vu depuis la route de Kapan*

Dans cet article, je vais vous parler du marz de Syunik, une petite région située au sud de l’Arménie. Enclavée entre l’Azerbaïdjan, le Nakhitchevan, et l’Iran, cette petite région montagneuse peut être aisément divisée en deux parties : celle d’avant le col de Tashtun, et celle d’après. Avant ce dernier, vous découvrirez une région sauvage, froide, et relativement semblable au reste du pays. Alors qu’après le col, vous découvrirez la ville de Meghri et ses alentours, qui sont bien différents (et ce, même climatiquement).

Du fait de la situation géopolitique de ce petit pays, il vous faudra plus de sept heures de voiture non-stop pour faire le trajet Yérévan – Meghri (pour seulement 375 kilomètres de distance). L’Arménie étant un pays très montagneux, seules des petites routes sinueuses le traversent dans sa continuité. Fut un temps, il était possible de passer par le Nakhitchevan, réduisant alors le trajet à trois heures trente de route.


Parlons de l’itinéraire Tatev – Meghri

-J’ai voyagé… : en taxi, à pied

-J’ai logé : chez Artush & Donaras B&B (Tatev)

-Kilomètres parcourus : 250 environ

-Durée du voyage : deux jours

-Ce que j’ai préféré : la vieille ville de Meghri et le village de Pokr Tagh

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-le monastère de Tatev et sa vue sur les montagnes
-la vieille ville de Meghri et le village de Pokr Tagh
-le col de Tashtun et ses pentes blanches
x
*un des cols entre Kapan et Meghri culminant à plus de 2000 mètres d’altitude*

Monastère de Tatev

Pour commencer votre voyage dans le Syunik, je vous conseille de vous rendre en premier au monastère de Tatev, un bel édifice construit au bord d’un grand ravin. Pour vous rendre à celui-ci, vous pourrez soit emprunter la route sinueuse qui part de Goris jusqu’au monastère via la gorge de Vorotan, soit emprunter le téléphérique de Tatev qui est un des plus spectaculaires au monde !

Malheureusement pour moi, le vent soufflait énormément ce jour-là, empêchant le passage des télécabines d’un côté à l’autre de la gorge. Que vous veniez en taxi, en marchroutka, ou en téléphérique (ce que je vous suggère), il vous faudra passer au moins une heure dans le monastère tant il contient de salles, de sous-terrains, et de beaux panoramas à observer. Faites aussi le tour des trois églises du complexe (Surb Astvatsatsin, Surb Poghos Petros, et Surb Grigor) qui ont été toutes restaurées il y a peu de temps.


Tatev (village)

Après avoir visité l’édifice et marché un peu sur la  »route de Kapan » afin de faire de jolies photos, je suis ensuite allé poser mon sac à dos au B&B Artush & Donaras où j’ai passé la nuit. Pour le repas du midi, du soir, le petit déjeuner et la nuit, j’ai payé la modique somme de… 15€, un tarif imbattable !

Le B&B étant situé en plein cœur du village de Tatev, j’en ai profité l’après-midi pour aller y faire un petit tour. Dans ce petit village très traditionnel qui ne contient aucun immeuble vraiment moderne, vous pourrez voir des petites maisons entourées de jardins, des vielles ruelles, la mairie de Tatev (qui semblait abandonnée), ainsi qu’une petite église. Bien que le village vaille le détour pour ses vues sur les montagnes et pour sa tranquillité, vous n’y passerez pas plus de trente minutes dedans.


Kapan

Après une nuit de repos, j’ai repris la route en direction du fin fond de l’Arménie, avec pour premier arrêt Kapan. Pour visiter Kapan, Vahanavank et Meghri, le B&B où j’avais logé à Tatev m’avais préparé une excursion afin d’aller découvrir ces zones dites  »rouges / dangereuses » par l’ambassade de France. Pour l’aller, le retour (qui s’est fait à Goris), et l’attente lors des visites, le conducteur de taxi m’a réclamé environ 30 000 drams (70€). Malheureusement, le chauffeur était très vieux, manquait de patience, et roulait dans une vieille voiture qui a eu bien du mal à passer les cols enneigé.

Si vous souhaitez vous rendre comme moi dans le grand sud, sachez que ces deux villes ne sont pas dangereuses du tout, que les habitants sont très accueillants, et que Meghri mérite mieux qu’une visite rapide d’une heure. C’est d’ailleurs mon plus gros regret de ce voyage en Arménie. Pour revenir à Kapan, je vous conseille si vous êtes, vous aussi, de passage dans la ville d’aller visiter l’église St. Mesrop Mashtots, et d’aller balader dans son centre-ville qui est situé au bord de la rivière Voghji.


Vahanavank

Situé dans une vallée isolée à quelques minutes de Kapan, j’ai pu découvrir sur ma route le monastère de Vahanavank, un bel édifice datant du Xème siècle. Une fois arrivé sur place, j’ai eu le privilège de rencontrer le prêtre qui venait de finir de faire sa messe, et qui a décidé de me faire visiter l’intérieur de l’édifice.

Bien que les décorations de l’église m’aient semblé assez banales après ces quelques jours en Arménie, j’ai passé un bon moment dans ce lieu à boire un thé chaud, et à discuter avec le prêtre qui était fier d’accueillir un touriste et de lui raconter l’histoire de ce monument millénaire.


Pokr Tagh

Après avoir traversé le col de Tashtun, nous commençons à descendre en direction du sud afin de rejoindre le bout-du-bout de l’Arménie : Meghri. Mais avant cela, j’avais pu remarquer que la ville était divisée en deux parties, avec à sa gauche un petit quartier dominé par une chapelle. Il s’agit de Pokr Tagh. Dans ce dernier, vous pourrez découvrir de jolies rues pavées, mais surtout, un petit chemin menant à une église (Sourp Sargis) réputée pour son sublime intérieur contenant des décorations arméniennes et… iraniennes !

Car oui, à deux pas de là se trouve la rivière Araxe qui sépare l’Arménie de l’Iran (expliquant le changement de climat et d’ambiance). Une fois à l’église, profitez de la jolie vue sur les montagnes, ainsi que sur la ville de Meghri située juste en face qui se distingue par ses hauts immeubles. Dans le même style que Pokr Tagh, vous pourrez aussi découvrir Mets Tagh, un autre quartier-village situé à la sortie de la ville que je n’ai malheureusement pas pu visiter.


Meghri

Après une trentaine de minutes passées à balader à Pokr Tagh, j’ai ensuite traversé la route M2 afin de me rendre cette fois-ci dans Meghri, la ville la plus septentrionale du pays. Personnellement, et ce même si je n’ai pas eu l’occasion de passer dans la ville plus d’une heure et demie, je dois avouer avoir été particulièrement séduit par son ambiance, sa beauté, ainsi que ses nombreux attraits qui font de cette ville un must-see si vous visitez l’Arménie.

Tout en me baladant, j’ai pu visiter rapidement la vieille ville (qui est en partie en mauvais état), ainsi que découvrir l’église Sourp Astvatsatsin qui était ouverte lors de mon passage. Si vous visitez la ville, n’oubliez pas (comme moi malheureusement) de grimper à la forteresse de Meghri qui domine toute la ville et ses montagnes alentours offrant des panoramas à couper le souffle. Par manque d’organisation et de temps, j’ai ensuite repris la route en direction de Yérévan afin de quitter le lendemain ce magnifique pays qui me laissera de merveilleux souvenirs pour ses paysages uniques, ses milliers d’églises typiques, ainsi que pour les Arméniens qui m’ont marqué par leur gentillesse et leur accueil. 


En résumé :

  • Monastère de Tatev: ★★★★★
  • Pokr Tagh: ★★★★★
  • Meghri: ★★★★★
  • Vahanavank: ★★★★
  • Tatev (village): ★★★
  • Kapan: ★★
*le clocher de l’église St Astvatsatsin de Meghri*

Yeghegnadzor, Sisian & Goris, les villes perdues au beau milieu de l’Arménie

*le vieux Sisian et son église*

Dans cet article, je vais vous parler de mon voyage en Arménie, plus précisément de la route entre Yeghegnadzor et Goris. Après avoir visité Yérévan et le nord du pays, j’ai ensuite commencé la descente en direction de Meghri, la ville la plus au sud du pays. Mais pour faire la route qui sépare la capitale de Meghri qui est située à la frontière avec l’Iran, il vous faudra faire plus de sept heures de route (pour seulement 375 kilomètres) !

Pour ma part, j’avais décidé de faire escale dans plusieurs villes du centre pour rendre mon voyage plus complet et pour, au passage, visiter ce coin du pays qui est coincé entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan. Principalement montagneuse et souvent enneigée, faites attention si comme moi vous voyagez dans cette région en hiver, car il se peut que les routes ferment inopinément, vous empêchant d’accéder au sud du pays.


Parlons de l’itinéraire Yeghegnadzor – Goris

-J’ai voyagé… : en marchroutka, en taxi, en voiture (de police !), à pied

-J’ai logé : Spandaryan house (Yeghegnadzor) / Baloyan guesthouse (Goris)

-Kilomètres parcourus : 150 kilomètres environ

-Durée du voyage : 2 jours

-Ce que j’ai préféré : les cheminées de fées de Goris

-Ce que j’ai moins aimé : les  »centres-villes » de Yeghegnadzor et de Sisian

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Noravank, le beau monastère des montagnes
Sisavank, l’église noire de Sisian
-les cheminées de fées de Goris
-les magnifiques routes enneigées
-les  »centres-villes » de Yeghegnadzor et de Sisian

Mes bonnes adresses :

-pour bien dormir : Baloyan guesthouse (Goris)


*la route qui sépare Sisian à Goris*

Yeghegnadzor

Pour commencer cette partie du voyage, je me suis d’abord rendu dans la gare de bus de Yérévan (Kilikia bus station) afin de trouver une marchroutka en direction de Yeghegnadzor. Malheureusement, aucun transport ne partait en direction de cette ville. J’ai pu cependant trouver un mini-bus qui allait dans le centre du pays sur l’avenue qui sépare la station de métro Garegin Nzhdehi Square de Gortsaranayin (attention, le mini-bus ne partira qu’une fois plein !).

Une fois arrivé à Yeghegnadzor, j’ai commencé à découvrir la ville à pied, mais j’ai pu vite me rendre compte qu’elle ne contenait que peu de monuments à voir. J’ai quand même fait un détour pour visiter l’église Saint-Astvatsatsin, ainsi que pour manger dans un snack. Hormis cela, je n’ai pas fait grand-chose dans cette ville grisâtre.


Noravank

À vingt-cinq minutes de route de Yeghegnadzor, vous pourrez découvrir un monastère isolé dans des montagnes rocailleuses. Il s’agit de Noravank, le plus beau, et le plus connu des monastères du marz de Vayots Dzor. Situé au bout d’une route qui transperce un canyon, vous pourrez, rien que sur la route, vous en prendre plein les yeux tant le paysage est magnifique.

Sur le plateau où est construit Noravank, vous pourrez découvrir trois églises (Sourp Grigor, Sourp Karapet et Sourp Astvatsatsin), ainsi qu’un trou creusé dans les rochers qui était, selon la légende, une ancienne prison (vous pourrez d’ailleurs y descendre dedans). De toutes les églises, j’ai davantage été séduit par Sourp Astvatsatsin et ses deux entrées superposées l’une sur l’autre qui mènent dans deux salles richement décorées.


Pont d’Agarakadzor

Non loin du village d’Agarakadzor, vous pourrez découvrir, après une piste de terre assez difficile, un ancien pont qui enjambe un cours d’eau. Construit au XIIIᵉ siècle sur la rivière Arpa, ce petit pont offre une vue majestueuse sur les montagnes alentours, tantôt enneigées tantôt verdoyantes.

Hormis la jolie vue que le pont offre, il n’y a pas grand pas chose à voir ici. Le lieu est cependant idéal pour un pique-nique en pleine nature (si le temps le permet).


Sisavank

Après une nuit à Yeghegnadzor, j’ai ensuite continué ma route en direction du sud. Sauf que ce jour-là, la température avoisinait les zéros degrès et la neige commençait à tomber. Sans étonnement, aucune marchroutka ne passait en direction du sud et la route E117 était  »fermée » (avec la confirmation de plusieurs locaux). Au vu de la position géographique de l’Arménie, seule cette petite route permet l’accès au reste du pays qui devient inaccessible en cas de soucis sur cette portion. Après avoir commandé plusieurs taxis sur Yandex, qui me décommandaient au fur et à mesure, un seul a accepté de s’aventurer dans le col.

C’est donc après deux heures de route dans la poudreuse, un gros câlin au chauffeur qui m’a présenté en visio sa famille et 10 000 drams (23€) en moins que je suis arrivé à Sisavank, l’église noire de Sisian. Située dans un vieux cimetière, cette belle église sombre offre un panorama (bien enneigé ce jour-là) sur les montagnes, ainsi que sur la ville de Sisian que je devine entre deux flocons.


Sisian

Après avoir visité l’église, je traverse ensuite le cimetière afin de rejoindre le vieux Sisian qui est constitué d’une poignée de vieilles maisons et de quelques ruelles. Une fois sorti de là, j’ai continué ma route en direction du  »nouveau Sisian ».

Dans le centre-ville, vous ne trouverez pas grand-chose de vraiment intéressant à voir, si ce n’est une rivière, un pont qui offre une jolie vue sur Sisavank, ainsi que quelques immeubles vieillissants. Voyant la neige revenir, j’ai décidé de ne pas m’attarder, et de partir (en taxi encore) à Goris, là où j’avais prévu de passer la nuit.


Goris…

Encore un peu plus au sud, vous découvrirez une autre ville, bien plus sympathique que Sisian et Yeghegnadzor : Goris. Après quelques péripéties pour trouver le guesthouse (Baloyan) dont l’adresse est incorrecte de quelques centaines de mètres sur Booking, je me suis retrouvé sous la neige à demander de l’aide à un magasin pour contacter mon hôte. Et bien que je pensais être reçu par un hôte classique, quelle ne fut pas ma surprise quand une voiture de police a débarqué pour m’amener dans mon logement, et qui, une fois mon sac à dos posé, m’a amené en ville (le propriétaire était en fait policier). Ce dernier m’a d’ailleurs reçu très chaleureusement, et n’a pas hésité à m’offrir de l’alcool fait-maison, ainsi qu’un bon souper avec quelques shots de vodka.

Pour revenir à Goris, vous pourrez découvrir ici un centre-ville un peu plus attrayant que dans les autres villes soviétiques arméniennes, ainsi que des jolies places, immeubles et statues le long de la Mashtots Street. Mais aussi, vous pourrez découvrir l’église Surb Grigor, un bel édifice qui trône au cœur de la ville.


…et ses cheminées de fées

Une fois votre visite terminée, il faudra vous rendre à pied dans une autre partie de la ville, surnommée  »old Goris ». Construite dans la roche, vous pourrez découvrir les fameuses  »cheminées de fées de Goris » qui abritent des habitations troglodytes jadis habitées.

Aujourd’hui totalement vide, vous pourrez faire le tour de ce qui était le vieux Goris via de nombreux chemins de randonnées que vous pourrez trouver un peu partout dans la vallée. Pour débuter, je vous conseille de vous rendre à l’église St Hripsime et de vous balader ensuite au fil des formations rocheuses qui offrent des vues sublimes sur les montagnes. D’ailleurs, j’ai trouvé ce paysage semblable à celui de la Cappadoce turque par ses cheminées, et par ses rochers de couleurs blanches qui dominent des paysages sauvages. Attention cependant, évitez d’escalader comme moi les rochers lors de vents violents ou de neige, car le risque de chute est très important ! 


En résumé

  • Noravank: ★★★★★
  • Old Goris: ★★★★★
  • Sisavank: ★★★★★
  • Goris: ★★★★
  • Pont d’Agarakadzor: ★★★
  • Sisian: ★
  • Yeghegnadzor: ★
*un voyageur avec qui j’ai exploré les alentours de Yeghegnadzor*

De Gyumri à Sevan, balade dans le nord de l’Arménie

*des khatchkars posés devant l’église de Sévan*

Dans cet article, je vais vous parler de mon voyage en Arménie, et plus précisément, des régions situées au nord du pays. Principalement montagneuse, verdoyante, et parcourue par des petites routes enneigées, cette petite partie de l’Arménie coincée entre trois pays (Turquie, Azerbaïdjan et Géorgie) est loin d’être l’endroit le plus touristique du pays. Et pourtant !

Jonchée de grandes étendues montagneuses sans fin et de villes fantômes lugubres, ce joli coin parsemé de monastères sombres ne manquera pas de vous surprendre. De Gyumri à Alaverdi, en passant par Dilidjan et Sevan, vous serez, vous aussi, sûrement étonnés par ses quelques  »marz » (équivalents de départements) séparés par de belles montagnes. 


Parlons du nord de l’Arménie…

-J’ai voyagé… : à pied, en taxi, en marchroutka, en stop, en train

-J’ai logé : Central guesthouse (Gyumri) / KARNEL hotel (Sanahin) / Arami Guesthouse (Dilidjan) / Dream house & hostel (Sevan)

-Kilomètres parcourus : 300 environ

-Durée du voyage : quatre jours

-Ce que j’ai préféré : le monastère de Sanahin exaequo avec la vieille ville de Gyumri

-Ce que j’ai moins aimé : les villes de Vanadzor, Alaverdi et Sevan

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Gyumri et sa place Vartanants
Surb Nshan, l’église au bord du ravin
Haghpat et Sanahin, les monastères sombres
Dilidjan, le mignon petit village
-les tristes villes de Vanadzor, Alaverdi et Sevan

Mes bonnes adresses :

-pour un bon goûter : Aregak Bakery and Café (Gyumri)

-pour bien dormir : Central Guesthouse (Gyumri) / KARNEL hotel (Sanahin)

-pour bien manger : KARNEL hotel (Sanahin)/ Hats’atun Maku (Sevan)

*vue sur le monastère Horomayr (qui est caché à droite contre la falaise)*

Marz de Shirak

Gyumri

Pour commencer votre visite, je vous conseille de débuter par Gyumri, la seconde plus grande ville du pays. Accessible en train depuis Yérévan, cette ville aux couleurs noires et oranges fait partie pour moi des lieux à absolument découvrir. Tant connue pour sa place Vartanants sur laquelle se trouve l’église du Saint-Sauveur et pour son beau centre-ville, Gyumri ne manquera pas de vous étonner.

J’ai d’ailleurs dédié un article à cette ville (que vous pourrez découvrir ICI). Bien que la ville soit accessible en train, il vous faudra, pour visiter le reste des marz, soit vous déplacer en marchroutka (taxi / bus collectif), soit en taxi, ou encore en… autostop (ce qui n’est pas courant, mais qui fonctionne assez bien en Arménie).


Marmashen

Pour terminer votre visite de Gyumri, il faudra parcourir dix kilomètres en taxi (Yandex est idéal pour ne pas avoir à négocier les prix) afin de vous rendre au fin fond d’une vallée désenclavée par une petite route. Au bout de la route, vous pourrez découvrir le monastère de Marmashen, un complexe qui contient trois différentes églises, ainsi que quelques ruines.

La visite du monastère est gratuite et vous permettra de découvrir, en plus des églises, les jolies montagnes qui entourent Gyumri. Vous pourrez d’ailleurs marcher autour du monastère afin d’y découvrir de beaux panoramas, ainsi que profiter de la rivière qui coule au bas de Marmashen.


Marz de Lorri

Vanadzor

À une heure de route à l’est de Gyumri, vous pourrez découvrir à mi-chemin entre la Géorgie et le lac de Sevan une ville aux allures soviétiques. Il s’agit de Vanadzor, la troisième ville d’Arménie par son nombre d’habitants. Personnellement, je n’ai pas trouvé un grand intérêt à Vanadzor, car à l’image des villes d’Alaverdi et de Sevan, elle est constituée principalement de vieilles unités d’habitations et d’usines.

A l’occasion d’une courte balade autour de la gare routière et ferroviaire de Vanadzor (où très peu de trains passent), vous pourrez y découvrir quelques monuments. Attardez-vous sur la place Hayk où se trouve la mairie, ainsi que sur l’église Saint-Astvatsatsin qui se trouve sur la route d’Alaverdi.


Surb Nshan & Horomayr

Juste avant d’arriver à Alaverdi, je vous conseille de faire deux arrêts afin de découvrir un peu l’arrière-pays du marz. Après avoir passé plusieurs épingles sur une route difficile, vous arriverez à l’église Surb Nshan, un édifice bicolore tout simple.

Depuis l’église (qui était fermée lors de ma visite), vous pourrez observer un large panorama sur la gorge de Debed, ainsi que sur Horomayr, un ancien monastère en ruine édifié au fond de la gorge. À cause de son emplacement, de la difficulté des chemins d’accès et de l’humidité ce jour-là, je n’ai pas visité l’intérieur d’Horomayr.


Odzoun

Après une ligne droite à travers les champs, vous arriverez directement au village d’Odzoun dans lequel vous pourrez découvrir une grande église qui était ce matin-là encerclée par la brume. Construit au VIème siècle, cet édifice religieux fait partie des plus beaux et des plus connus du marz.

Bien que l’église vaille le détour, vous ne passerez pas à Odzoun plus de trente minutes, car hormis l’église et la place  »centrale » du village, il n’y a rien d’exceptionnel à voir ici.


Alaverdi

Toujours sur la route qui mène en Géorgie, vous pourrez découvrir la dernière ville arménienne avant la frontière : Alaverdi. Divisée en deux parties séparées par une route longue de quatre kilomètres, cette ville m’a beaucoup fait penser à Tchiatoura qui, elle, est situé de l’autre côté de la frontière.

Comme j’ai pu en parler plus haut, Alaverdi ne contient pour moi aucun monument spécialement intéressant à voir, si ce n’est l’église Saint Grigor Narekatsi et les quelques vieilles usines qui ont conféré à la ville ce paysage urbain si particulier. Cependant, il est important de noter que la ville est très bien située, et qu’elle peut devenir une étape intéressante si vous vous rendez en Géorgie, ou si vous visitez comme moi les monastères autour de la ville (et il y en a beaucoup).


Sanahin

Sur les hauteurs d’Alaverdi, vous pourrez découvrir un vieux village où le temps semble s’être arrêté il y a bien longtemps. Entre la grisaille, les montagnes épaisses, les vieilles Ladas et les maisons avec l’étable au rez-de-chaussée, vous pourrez faire à Sanahin un bond en arrière d’au moins cinquante ans.

Mais surtout, le village est connu pour abriter le monastère de Sanahin, un des plus beaux du pays. Pour avoir visité un bon nombre d’églises en Arménie, je dois avouer avoir été particulièrement séduit et troublé par ce monastère que j’ai visité deux fois dans la même journée pour profiter de son ambiance unique. Sombre, glauque, mais à la fois envoûtant et surprenant, vous ne devrez ABSOLUMENT pas louper cette visite si vous visitez le marz de Lorri.


Haghpat

Un peu plus loin, vous pourrez aussi découvrir Haghpat, un village montagneux dans lequel se trouve un autre monastère austère. Comme vous pourrez le voir lors de votre visite du pays, l’Arménie, tout comme la Géorgie, compte énormément d’anciens monastères qui ont activement contribué à l’écriture de l’histoire de son pays. Vous irez donc assez souvent d’églises en églises, ce qui peut être lassant au bout d’un moment.

Cependant, vous ne devez louper sous AUCUN prétexte la visite des monastères de Sanahin et d’Haghpat qui font partie des plus beaux du pays. Sachez qu’ils sont d’ailleurs visitables à la journée depuis Yérévan, Gyumri, Sevan et même depuis Tbilissi (en Géorgie) qui n’est située qu’à deux heures de là !


Marz de Tavush

Dilidjan

Après un changement de transport à Vanadzor et un court trajet en marchroutka, je suis ensuite arrivé à Dilidjan. Bien que vous puissiez visiter Dilidjan et Sevan en une journée, je vous conseille cependant de passer un jour dans chaque afin de visiter leurs monastères, et de prendre du repos à Dilidjan qui est un village très tranquille.

Étonnamment, vous ne trouverez aucune église à Dilidjan, mais vous trouverez un vieux village, bien préservé et bien restauré. Dans ce vieux village (qui est situé au pied du  »Tufenkian Old Dilijan Complex »), vous trouverez une jolie rue piétonne et de jolis bâtiments (qui sont en fait des hôtels), ainsi que quelques restaurants qui servent de délicieuses spécialités arméniennes.


Gochavank

Après une visite très tranquille de Dilidjan, j’ai ensuite trouvé un taxi qui m’a amené visiter deux monastères dans les montagnes. Pour faire une heure de route et m’attendre lors des visites de Gochavank et d’Haghartsine, j’avais négocié le taxi pour 15€ environ.

Après trente minutes de route, je suis donc arrivé à Gochavank, un ensemble monastique construit au XIIème siècle et restauré il y à peu. Pour faire le tour du monastère et de ses nombreuses salles, j’ai passé approximativement 30 minutes. Et bien qu’il soit très beau, je dois avouer avoir largement préféré Haghartsine qui m’a semblé plus isolé.


Haghartsine

En revenant sur nos pas, nous avons ensuite grimpé une petite route avant d’arriver dans un cul-de-sac qui se termine au monastère d’Haghartsine. Constitué de plusieurs petites églises (Sourp Astvatsatsine, Sourp Stepanos, et Sourp Grigor), ce monastère est assez connu auprès des locaux.

Dilidjan étant un lieu de villégiature très apprécié (au même titre que Djermouk), les deux monastères (Gochavank et Haghartsine) sont forcément assez touristiques. Un hôtel existe même juste à côté d’Haghartsine.


Marz de Gegharkunik

Sevan

À une quarantaine de minutes au sud de Dilidjan, vous pourrez visiter Sevan, une ville malheureusement autant inintéressante que Vanadzor et Alaverdi. Construite en 1842 et agrandie à l’époque soviétique, Sevan est considérée pour les Arméniens comme une ville de vacances où il est bon de profiter des plages du lac qui constitue un équivalent de mer intérieure pour ce pays enclavé.

Malheureusement, il n’y a rien à voir à Sevan si ce n’est qu’une ancienne gare typiquement soviétique (qui fonctionne l’été en direction de Yérévan), ainsi qu’une série de bâtiments de couleur rose. Hormis cela, vous pourrez aussi vous balader dans les espaces verts autour de la ville, ainsi qu’au bord du lac qui bordait jadis les immeubles de Sevan.


Sevanavank

Pour finir votre visite, il faudra ensuite vous rendre à Sevanavank. Construit en dehors de la ville, vous accèderez au monastère soit en prenant un taxi (Yandex est disponible à Sevan), soit en prenant un des bus qui emprunte l’autoroute Yérévan – Tsovagyugh.

Une fois arrivé dans la péninsule où se trouve le monastère, il vous faudra grimper une petite colline qui domine les plages du lac, ainsi que les deux églises du monastère (Sourp Astvatsatsin et Sourp Arakelots). Bien que le site semblait bien triste l’hiver avec ses rives désertes et ses chapelles sombres, Sevanavank fait partie des lieux les plus touristiques du pays, beaucoup de monde le visitent d’ailleurs depuis Yérévan à la journée.


En résumé :

  • Gyumri: ★★★★★
  • Haghartsine: ★★★★★
  • Sanahin: ★★★★★
  • Haghpat: ★★★★★
  • Odzoun: ★★★★
  • Dilidjan: ★★★★
  • Surb Nshan & Horomayr: ★★★★
  • Sevanavank: ★★★★
  • Gochavank: ★★★★
  • Marmashen: ★★★★
  • Alaverdi: ★★★
  • Vanadzor: ★★★
  • Sevan: ★
*le monastère de Marmashen vu depuis la rivière*

Gyumri, une ville aux airs de village

*l’église du Saint-Sauveur vu depuis  »Central Park »*

Dans cet article, je vais vous parler de Gyumri, la seconde ville arménienne en termes de population. Accessible en train depuis Yérévan en deux heures seulement, vous pourrez venir visiter la ville à la journée, ou encore y rester comme moi une nuit avant d’aller voir ailleurs. Moins bruyante et grande que la capitale, Gyumri a tous les atouts pour vous charmer, et pour faire de votre visite un moment chill et agréable.

Malheureusement, l’histoire de Gyumri n’est pas si rose que ça. Encore marquée par le séisme de 1988 qui tua plus de 30 000 personnes, la ville ne s’en est encore pas complètement remise. Et pour cause, c’est plus de 60% des bâtiments de la ville qui furent détruits pendant le tremblement. Ne soyez pas donc surpris de marcher sur une place flambant-neuve avant d’arriver dans une rue remplie d’immeubles en ruines ou tenus par des étais (et parfois encore habités).


Parlons de Gyumri…

-J’ai voyagé… : en train, en stop, en taxi, en marchroutka, à pied

-J’ai logé : au Central Guesthouse

-Kilomètres parcourus : environ 30

-Durée du voyage : une journée

-Ce que j’ai préféré : la magnifique place Vartanants

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-la possibilité de venir visiter la ville à la journée depuis Yérévan
-la place Vartanants et son ambiance unique
Kumayri, le très mignon centre-ville
Marmashen et sa rivière gelée (en hiver)
x

Mes bonnes adresses :

-pour un bon goûter : Aregak Bakery and Café

-pour bien dormir : Central Guesthouse

*des restes de neige à Marmashen*

Cathédrale de la Sainte-Mère de Dieu

Si vous arrivez comme moi à Gyumri en train, pensez à découvrir le hall de la gare avant d’aller visiter le centre-ville qui est situé à quelques minutes à pied de là. Aussi belle à l’extérieur qu’à l’intérieur, la gare est surtout connue pour être la première gare ferroviaire construite en Arménie. Victime des tensions dans le Caucase, elle desservait fut un temps la Turquie, l’Iran, ainsi que le Nakhitchevan, un petit territoire séparé de l’Azerbaïdjan par l’Arménie. Aujourd’hui, seules des liaisons internes et avec la Géorgie sont possibles.

Une fois arrivé dans le centre-ville, le premier monument que vous verrez est la cathédrale de la Sainte Mère de Dieu, un édifice construit en 1873. Situé sur la place Vartanants qui fut un vrai coup de cœur, vous pourrez voir au pied de la cathédrale deux de ces anciens dômes qui s’étaient effondrés lors du tremblement de terre.


La place Vartanants & l‘église du Saint-Sauveur

Juste en face de la cathédrale, vous pourrez découvrir sur la place Vartanants une belle église aux couleurs étonnantes : l’église du Saint-Sauveur. Construite en pierre noire et orange, vous ne pourrez pas louper cet édifice qui était malheureusement fermé lors de ma visite. Quasi totalement détruite lors du tremblement de terre, elle fut heureusement restaurée afin de rendre à Gyumri son identité.

Autour de l’église, vous pourrez découvrir sa magnifique place qui abrite de beaux hôtels, ainsi que des immeubles surplombés par le nom de certaines marques (Coca Cola, Istak, …), donnant à la place un  »petit » air de Times Square. Dotée d’une étonnante énergie, j’ai été immédiatement séduit par la place Vartanants qui est toujours remplie de monde.


Kumayri, le vieux centre

Si vous avez comme moi adoré la place Vartanants, vous aimerez sûrement aussi la vieille ville, appelée  »Kumayri ». Construite en pierre noire et orange (comme l’église du Saint-Sauveur), la vieille ville et ses quartiers alentours sont particulièrement remarquables, les rues ressemblant aux ruelles d’un vieux village.

Pour bien visiter la vieille ville, je vous conseille de passer une bonne partie de l’après-midi à visiter le quartier de Kumayri, ainsi qu’à déambuler dans les jolies ruelles piétonnes de la ville (dont la rue Abovyan) qui sont bien vivantes et pleines de commerces. Lors de votre balade, posez-vous un moment à l’Aregak Bakery and Café, où vous serez certainement séduit par leurs boissons chaudes et leurs délicieuses pâtisseries. D’ailleurs, un Arménien que j’avais rencontré plus tôt en ville m’avait offert un croissant de cette pâtisserie, et m’a couru après pour me le donner. Preuve une fois de plus de la générosité des habitants de ce petit pays.


Les marchés de Shahumyan Street

À deux pas de la place Vartanants, vous pourrez découvrir dans quelques rues et boulevards un grand marché dans lequel vous trouverez un peu de tout. Tantôt en plein air, tantôt sous des tôles en acier, la balade dans le marché sera très agréable, et ce même gustativement, car les marchands n’hésiteront pas à vous faire gouter un peu de tout.

Des grenades aux épices, en passant par de la viande et les tchourtchkhela que j’avais déjà goûté en Géorgie, mes yeux et mes narines furent bien stimulés lors de cette visite très locale.


Central Park

Pour votre prochaine visite, il faudra grimper la rue Teryan et faire une pause à l’église Saint-Michel Archange, aussi appelée  »l’église russe ». Une fois à cette dernière (qui était fermée lors de ma visite), vous vous trouverez au pied de  »Central Park », un petit parc sauvage qui domine la ville.

Bien que la grande roue et les quelques vieux manèges de Central Park ne semblaient pas fonctionner en cette période hivernale, vous pourrez cependant observer depuis le sommet de la colline une jolie vue sur Gyumri et ses montagnes enneigées. En plus du panorama, pensez aussi à faire le tour des statues et monuments datant de l’époque soviétique.


Mayr Hayastan & Sev Berd

À quelques encablures de Central Park, vous pourrez trouver au bord de la Kars highway un autre parc joliment entretenu rempli de stèles portant le noms des grandes villes russes. Toujours d’un style très soviétique, ce dernier est surplombé d’escaliers qui mènent à la statue de Mayr Hayastan, la  »mère de l’Arménie ».

Construite en 1975 sur une place artificielle au sommet de la colline, la statue veille sur Gyumri, ainsi que sur Sev Berd, la prochaine étape de ma visite. Aussi appelée  »forteresse noire », cette dernière fut construite en 1828 pour protéger l’Empire Russe (dont l’Arménie faisait partie) de l’Empire Ottoman. Car oui, la Turquie est située à moins de huit kilomètres de Gyumri ! (la frontière est cependant fermée).


Monastère de Marmashen

Pour finir ma balade à Gyumri, j’ai sauté dans un Yandex (équivalent d’Uber dans les pays de l’ex-URSS) afin de me rendre au monastère de Marmashen, un magnifique site archéologique situé à quelques kilomètres du centre-ville. Après un trajet d’une dizaine de minutes sur des routes en bon état, mon taxi s’est ensuite enfoncé sur une petite piste en terre qui mène aux trois églises qui sont situées au bord d’une rivière. Pour ensuite revenir en ville, j’avais fait du stop de la petite route à la place Vartanants, ce qui a plutôt bien marché (et qui marche bien en Arménie).

Une fois sur place, vous pourrez découvrir (gratuitement) trois églises, dont une en ruine. Pour les deux premières encore debout (Sourp Stepanos et Sourp Petros), vous pourrez visiter leurs magnifiques intérieurs typiques, qui furent heureusement que peu abîmées lors du tremblement de terre. Pour peaufiner votre visite du site, je vous conseille ensuite d’aller balader au bord de la rivière et dans les collines alentours afin de découvrir de magnifiques vues sur les trois églises.


En résumé

  • Place Vartanants : ★★★★★
  • Église du Saint-Sauveur : ★★★★★
  • Kumayri : ★★★★★
  • Monastère de Marmashen : ★★★★★
  • Cathédrale de la Sainte-Mère de Dieu : ★★★★
  • Mayr Hayastan & Sev Berd : ★★★★
  • Central Park : ★★★