De Madaba à Shobak, itinéraire au centre de la Jordanie

*la mosquée du Roi Hussein vu depuis le clocher de l’église Jean le Baptiste à Madaba*

Dans cet article, je vais vous parler du centre de la Jordanie, et plus précisément des lieux que j’ai visités entre le sud d’Amman et Shobak, le dernier village avant Pétra (pour laquelle je dédierai un article à part). Terre de changement par rapport au nord-ouest du pays qui est constitué principalement de collines verdoyantes, le centre de la Jordanie est extrêmement varié, constitué soit d’espaces montagneux et de villages posés en altitude (dont Dana qui se situe à 1240 mètres d’altitude), soit d’espaces désertiques dans le sud.

Mais aussi, le centre de la Jordanie est connu pour abriter des dizaines de lieux bibliques, dont le village de Madaba, ainsi que la mer Morte. Partagée entre la Jordanie, la Palestine et l’Israël qui sont juste en face, cette mini-mer connue depuis la nuit des temps est un des lieux phares du pays, qui est bien connu pour être le lieu le plus bas de la planète (−434 mètres d’altitude), ainsi que pour son taux de sel très élevé qui vous permettront de littéralement… flotter dans l’eau. Bien que cet ensemble de régions soit très beau, il est important de noter la difficulté de se déplacer ici, car les transports en commun sont rares sur certains axes (voire inexistants), et que certains lieux sont parfois difficiles d’accès sans utiliser son pouce pour se déplacer.


Parlons du centre de la Jordanie…

-J’ai voyagé… : à pied, en mini-bus, en taxi, en auto-stop, en camion-stop, en voiture

-J’ai logé : à Al Nawatef Camp à Dana

-Kilomètres parcourus : plus de 300

-Durée du voyage : 4 jours environ

-Ce que j’ai préféré : le Wadi Mujib et ses magnifiques cascades, exæquo avec la campagne autour de Dana

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Madaba, ses mosaïques, ses églises, et sa belle mosquée
-la randonnée à faire pour se rendre à la Mer Morte depuis le Dead Sea Museum
-la Mer Morte, juste ça !
-le Wadi Mujib et ses magnifiques cascades
Al-Karak et son imposant château
Al Nawatef Camp, LE lieu où dormir autour de Dana
Shobak et son bien hostile château
x

Mes bonnes adresses…:

pour bien dormir: Al Nawatef Camp à Dana

*les rues du petit village de Dana*

Madaba, la ville biblique

I, la vieille ville et son immense site archéologique

Pour commencer ma découverte du centre de la Jordanie, j’ai décidé d’aller visiter une petite ville toute proche de la capitale, et très connue pour ses racines bibliques et ses magnifiques mosaïques : Madaba. Située non loin d’Amman, la ville est pourtant assez difficile d’accès hors taxis et Uber, car même après être allé dans les deux grandes gares de bus d’Amman (north et south), je n’ai trouvé nulle part de bus à destination de Madaba. Heureusement, un chauffeur de taxi m’a pris dans son véhicule à la south bus station et a fini par trouver  »l’arrêt » au milieu d’une avenue au sud d’Amman où partent les mini-bus pour Madaba. Une fois dans le mini-bus, comptez quelques dinars Jordanien et moins d’une heure de route pour arriver à la gare de bus de Madaba qui se situe dans son centre-ville.

Arrivé à destination, je vous conseille tout d’abord de visiter sa vieille ville et ses petites ruelles charmantes avant d’aller visiter ses nombreuses ruines. Car oui, même lors des temps bibliques, Madaba existait déjà, et elle est même citée dans le livre sacré ! Dans la vieille ville (qui est très petite), vous trouverez quelques jolies ruelles, de belles maisons en pierre, ainsi que diverses boutiques de souvenirs et de restaurants. Mais aussi, vous trouverez des tas d’anciennes ruines qui correspondent à divers lieux antiques. Dans ce qui est appelée le parc archéologique de Madaba, vous pourrez découvrir, entre autres, le  »burnt palace », les ruines de l’église des martyrs, et surtout, des dizaines et des dizaines de mosaïques richement décorées, présentant des oliviers, des écritures grecques, et des scènes de vie courantes. Pour faire le tour de la vieille ville et du parc archéologique, comptez au moins deux à trois heures.


II, l’église Saint-Georges et la fameuse carte de Madaba

Pour poursuivre votre visite, il vous faudra chercher dans le centre-ville en vous baladant une petite église, cachée entre d’épais arbres qui vous feront de l’ombre pour vous reposer. Repérable par son petit clocher qui dépasse et sa jolie façade, vous pourrez découvrir l’église Saint-Georges, un petit édifice non inclus dans le Jordanpass (1 JOD) qui abrite, en plus d’un magnifique intérieur, une mosaïque sur son sol qui représente la Terre Sainte avec Jérusalem qui est visible en haut à droite de la carte.

Bien que la visite de l’église et de sa mosaïque ne vous prendront qu’une petite dizaine de minutes, vous pourrez quand même compléter la visite en allant voir le  »mini-musée » construit sur le parvis qui explique la mosaïque, ses origines, et surtout les lieux indiqués. Même si l’église n’est pas incluse dans le Jordanpass, je trouve judicieux de la visiter pour sa mosaïque qui retrace à elle toute seule les siècles d’histoires de ces lieux mythiques et bibliques que sont Madaba, Jérusalem et leurs alentours qui sont aujourd’hui bien éloignés par rapport à ce qu’ils étaient jadis.


III, la mosquée du Roi Hussein et ses dômes dorés

En continuant ma balade, mes yeux ont été attirés par deux magnifiques dômes en or aux côtés de deux hauts minarets qui surplombaient les rues commerçantes de la ville. Il s’agit de la mosquée du Roi Hussein, un édifice construit au cœur de Madaba qui est visitable et libre d’accès à condition d’y pénétrer dans une tenue décente, avec un voile sur la tête pour les femmes.

Même si vous visitez comme moi Madaba juste le temps d’une matinée, je vous conseille quand même de faire un petit crochet à la mosquée, ne serait-ce que pour vous asseoir sur les tapis et observer les magnifiques plafonds de couleurs roses qui m’ont fait légèrement penser aux mosquées ottomanes d’Istanbul.


IV, l’église Jean le Baptiste, son sous-sol et son clocher

Après la visite de la mosquée, je vous conseille de vous diriger encore vers un autre lieu de culte, qui est cette fois-ci une jolie église, remarquable par son haut clocher qui domine Madaba. Comme le titre l’indique, il s’agit de l’église Jean le Baptiste, un édifice assez simple extérieurement, mais qui est pour moi un des plus beaux et des plus mémorables édifices à visiter dans la ville. Et pour cause, après avoir payé 1 JOD, vous n’aurez pas seulement accès à l’intérieur de l’église, mais vous aurez aussi accès à son sous-sol dans lequel a été arrangé un petit musée avec quelques mosaïques, et même un ancien puits duquel vous pourrez remonter de l’eau comme cela se faisait lors des temps bibliques !

Mais surtout, vous pourrez grimper au sommet du clocher qui offre une vue splendide sur Madaba, avec, devant vous, sa vieille ville, ses clochers, ses minarets ainsi que les collines alentours. Tout proche d’ici, vous pourrez aller visiter le mont Nébo, un mont biblique bien connu que je n’ai pas encore visité. Si jamais vous voulez découvrir ce mont sans avoir à faire de l’autostop ou à prendre des taxis, la société JETTbus organise des tours en bus pour 15 JOD qui incluent Madaba, le mont Nébo, et même le site de Béthanie. Cependant, ils n’étaient pas opérationnels lors de ma visite en cette semaine post-ramadan.


V, l’église apostolique, un bien grand et vide édifice

Avant de quitter Madaba, je vous conseille de faire un détour afin de visiter une dernière église. Inclue elle aussi dans le Jordanpass, l’église apostolique se situe légèrement en dehors du centre-ville, sur la route en direction du sud du pays. Bien que cette église ne soit pas des must-see de Madaba, je vous conseille quand même la visite si vous avez le Jordanpass afin de découvrir ses magnifiques mosaïques sur son sol, ainsi que son joli intérieur bien vide qui clôture ce début de journée très culturel.

Pour l’ensemble des lieux dont je vous parle dans l’article, il faut savoir que j’ai mis environ quatre jours à tout visiter en prenant mon temps, en faisant parfois des aller-retours à Amman, et en m’arrêtant assez souvent pour discuter avec des gens sur ma route, voire me faire inviter chez un policier à Gawr as-Safi plus au sud. Pour la suite de l’itinéraire (hors Al-Karak qui est facilement rejoignable depuis Amman), il vous faudra jongler entre des mini-bus, des taxis, ou encore de l’auto-stop, ce qui se fait TRÈS facilement dans le pays (bien que ce soit  »interdit » par la loi). Mais si vous avez loué une voiture pour visiter le pays, vous pourrez aisément faire ces visites en deux ou trois jours à peu près.


Mer Morte et son rivage

VI, emprunter le chemin de randonnée du Dead Sea Museum jusqu’à la Mer Morte

Parmi les lieux phares à visiter en Jordanie, je me dois de vous parler de la mer Morte, un lieu tout proche d’Amman et de Madaba, mais qui est compliqué à rejoindre. Si vous voulez faire au plus simple, vous pourrez emprunter un des JETTbus en direction de la  »Dead Sea » (pour 15 JOD aller / retour), mais ce dernier vous déposera dans un des hôtels de luxe au Nord de la mer Morte, où il vous faudra payer l’entrée dans un des hôtels qui est extrêmement chère pour se baigner quelques heures (parfois plus de 50€ par personne). Mais aussi, vous pourrez pour rejoindre la mer Morte, prendre un taxi depuis Amman pour environ 40€ / 50€ aller simple, ou encore trouver un des rares bus qui passe par la Jordan Valley Highway, et qui vous arrêtera sur une des plages de la mer Morte (ce qui ne semble pas être une mince affaire pour trouver le point de départ du bus).

Mais sinon, vous pourrez comme moi, commencer votre journée visite à Madaba, avant de prendre un Uber / taxi, ou faire du stop afin de vous rendre au Dead Sea Museum qui se situe sur une colline juste au-dessus de la mer Morte. Une fois devant ce musée (que je n’ai pas visité), il vous faudra rebrousser chemin sur quelques centaines de mètres, avant de découvrir un petit chemin de randonnée qui s’engouffre dans un sublime canyon qui vous amènera au pied de la mer Morte, sur une plage gratuite (comme beaucoup d’endroits), mais assez difficile d’accès (chercher  »free Beach On Dead Sea » sur Google Maps). Passer par ce chemin de randonnée vous permettra de découvrir la mer Morte d’une manière douce et différente, avec en prime une jolie vue sur la Palestine juste en face. Pour descendre via ce petit chemin, comptez une heure de randonnée, avec un chemin  »assez propre », et peu côtoyé (j’étais seul tout au long de la descente).


VII, se baigner gratuitement dans la Mer Morte (et flotter tranquillement)

Une fois en bas de mon chemin de randonnée, j’arrive donc à la terre promise ce jour-là : les rives de la mer Morte. Comme je l’ai dit plus haut, vous aurez un tas de choix et de moyen différents d’aller à la mer Morte, mais vous vous apercevrez vite que vos choix sont en fait assez vite réduits au niveau des emplacements où vous pourrez vous baigner. Son rivage côté Jordanien a beau mesurer plus de cinquante kilomètres, vous aurez le choix côté baignade soit entre des hôtels luxueux qui vous permettent d’accéder à  »leurs plages » à des prix fixes, soit à des plages gratuites, dont l’accès est généralement TRÈS escarpé, et compliqué due à la baisse du niveau de cette mer intérieure d’année en année. Pour ma part, j’ai eu deux fois la chance de me baigner dans la mer Morte gratuitement, dont une fois au bas de mon chemin de randonnée, et une seconde fois sur la plage en bas du café Break Abadi, où j’ai sympathisé avec le propriétaire qui était très content d’accueillir un touriste.

Peu importe où vous souhaiterez vous baigner, il faudra juste savoir que l’accès hors hôtels à la mer Morte peuvent être très périlleux, que les chemins qui y descendent sont dangereux et inadaptés, et que surtout, il vous faudra garder des chaussures, car les cristaux de sels peuvent vous blesser. Qu’importe où vous irez vous baigner, vous découvrirez un lieu unique au monde dans lequel vous pourrez vous allonger pour flotter, bronzer au soleil sous la chaleur étouffante de l’été, ou encore profiter des vertus de la miraculeuse boue de ce lieu qui sera sûrement un des meilleurs souvenirs de votre voyage en Jordanie ! Si vous le pouvez, privilégiez un arrêt au café Break Abadi afin d’y prendre une boisson fraîche, et de pourquoi pas profiter d’une  »petite douche » que vous pourrez prendre au bord même de la route pour rincer le sel qui se sera accumulé sur votre peau après cette baignade légendaire.


VIII, Wadi Mujib, l’extraordinaire aventure

Pour continuer votre virée sur les rives de la mer Morte, je vous conseille de faire une activité vraiment unique, qui vous prendra au moins une demi-journée entre la route depuis Amman, la randonnée (qui dure entre trois et quatre heures), et le retour. Comme le titre l’indique, je vais vous parler du Wadi Mujib, une gorge inondée d’eau (dont le niveau varie entre plus d’un mètre et quelques dizaines de centimètres) qui part du bord de la mer Morte jusqu’à s’enfoncer dans l’intérieur des terres désertiques. La photo que j’ai prise pour illustrer l’article a été faite depuis le pont de la route qui passe à proximité, car j’avais décidé de ne pas prendre mon téléphone dans le canyon pour bien profiter de la balade, et de mon aventure dans le Wadi (qui m’a coûté une paire de lunettes dans une des cascades).

Pour ma part, je vous conseille d’arriver assez tôt sur le site (entre huit heures et midi) afin de faire le chemin tranquillement, et sans croiser les flots de touristes qui arrivent en bus plus tard dans la journée. Une fois sur le site, vous aurez le choix entre plusieurs chemins qui ouvrent et qui ferment intempestivement selon les crues du Wadi, avec plusieurs prix, dont le premier à 28€ pour faire le chemin principal seul et sans guide. Pour le reste des randonnées, il vous faudra payer un peu plus, et prendre un guide pour faire le chemin qui nécessite la présence d’un professionnel expérimenté. Pour ma part, et même en n’étant pas sportif, j’ai pris la première option à 28€, et ce fut un vrai régal ! Après quelques minutes de marche dans l’ombre du canyon, vous aurez vos premiers obstacles à escalader, avec une haute cascade à grimper avec l’aide d’une échelle (beaucoup de personnes abandonnent ici), et quelques rapides à remonter, avant d’arriver au point final, une haute cascade de six mètres qui marque la fin du  »Siq trail ».


Al-Karak

IX, son château, et sa vieille ville

Pour changer un peu des visites des églises et des mosquées, j’ai décidé lors de mon premier voyage dans le pays de m’enfoncer dans la campagne pour découvrir un autre type de monuments très répandus en Jordanie et pourtant pas encore très connus : ses châteaux-forts. Bien qu’il en existe un grand nombre, avec certains plus connus que d’autres (dont le château d’Ajloun et les châteaux du désert sur la route de l’Irak), je dois dire avoir choisi de visiter simplement le château d’Al Karak pour faire un tour dans cette partie du pays qui m’était inconnue et aussi pour sa simplicité d’accès depuis la gare d’Amman South. Pour le trajet en mini-bus, comptez deux heures environ, et quelques dinars jordaniens (l’aller-retour coûte environ 10€).

Une fois à la petite gare de bus qui se situe en bas de la vieille ville, je vous conseille de commencer à grimper tranquillement dans ce qui est la ville moderne d’Al Karak. Dans cette petite ville qui ne manque pas d’intérêt, vous pourrez trouver plusieurs rues commerçantes, quelques jolis monuments religieux, ainsi que la belle mosquée Al-Omari qui se situe dans une des rues principales de la ville. Mais surtout, l’intérêt principal de votre visite à Al-Karak sera surement son célèbre château, qui fut construit au XIIème siècle sur un promontoire rocheux. Inclus dans le Jordanpass, ce beau château dominant vous offrira une vue panoramique sur les alentours qui sont très vallonnés ainsi que sur toute la ville d’Al-Karak. Bien que le château soit très impressionnant depuis l’extérieur, je dois avouer avoir été légèrement surpris par son intérieur encore peu restauré qui est composé de plusieurs terrasses ainsi que de nombreux tunnels qui parcourent l’édifice qui est, en soi, un vrai gruyère. Pour visiter ce monument, ses tunnels, et ses quelques salles encore debout, comptez au moins deux heures en prenant bien votre temps.


Dana

X, Dana, le vieux village isolé

En continuant votre route vers le sud, vous pourrez découvrir Dana, un petit village très isolé, situé dans un environnement naturel magnifique qui jouxte la Dana Biosphere Reserve. Bien que le village soit  »assez touristique », il n’en sera pas moins très difficile d’accès si vous ne possédez pas de voiture. Pour m’y rendre, j’ai dû faire trois fois consécutives du stop, une fois du Wadi Mujib jusqu’à Gawr as-Safi, une fois de Gawr as-Safi jusqu’à Feifa (en camion-stop), puis encore une autre fois de Feifa jusqu’à Dana via une route montagneuse qui passe de -430 mètres d’altitude (niveau de la mer Morte), jusqu’à 1 240 mètres d’altitude où se trouve Dana.

Pour rejoindre ensuite Dana, j’ai rencontré dans le camp dans lequel j’avais dormi ce soir-là (j’en parle plus bas) un couple de Français avec qui j’ai voyagé dans leur voiture durant trois jours, et qui m’ont baladé jusqu’à Pétra. Nous avons donc visité Dana ensemble, et la visite fut au final assez rapide. Hormis une petite mosquée et quelques ruelles en pierre, je dois avouer qu’il n’y a pas grand-chose à voir ici. Néanmoins, j’en ai pris plein les yeux avec les vues que Dana offre sur son parc naturel qui est très accidenté. Avant de partir en randonnée dans les chemins autour du village, vous devez savoir qu’il vous faudra payer des frais d’entrée dans la réserve, puis prendre pour la plupart des chemins de randonnée un guide (qui vous facturera assez cher la balade), ce qui peut vite représenter un budget conséquent (parfois plus de 50€ pour quelques heures de randonnées).


XI, Al Nawatef Camp, LE lieu où dormir à Dana

Pour me loger à Dana, j’ai eu le choix sur Booking entre plusieurs hôtels et petits appartements, mais j’ai cependant choisi de faire original et de passer la nuit dans une « petite maisonnette ». Et pour cela, j’ai choisi de réserver une nuit à quelques kilomètres de Dana dans l’Al Nawatef Camp, un petit camp comme cela se fait dans le Wadi Rum (mais cette fois-ci dans des collines). Le lieu étant relativement isolé, j’ai choisi de prendre sur place la  »formule complète » qui inclue le repas du soir et un petit déjeuner, ce qui m’a coûté moins de 25€ tout compris. Pour l’hébergement, j’ai eu droit à une « petite maisonnette » située sur les hauteurs du camp, avec un grand lit, une petite terrasse avec vue, et surtout, avec plein de couettes et de plaids. Car oui, même en plein été, il peut faire assez frais dans le camp qui est situé à plus de 1 200 mètres d’altitude.

Bien que ce soit rare que j’écrive des paragraphes dédiés à un hébergement en particulier, je me devais de le faire ici pour vous parler de la sublime vue du camp sur la vallée de Dana qui est à couper le souffle, et qu’il l’est encore plus au coucher de soleil. Si vous visitez le coin, je vous conseille donc absolument de vous poser le temps d’une soirée ici afin de profiter du très réconfortant thé à la menthe du camp, des hamacs sur place, ainsi que des petites randonnées accessibles aux abords du camp qui ne vous demanderont aucun frais à payer.


Shobak

XII, le Krak de Montréal

Après la visite de Dana, j’ai continué à descendre toujours plus au sud afin de faire un dernier arrêt avant d’arriver à Pétra. Et pour ce dernier arrêt, mon choix s’est porté sur un lieu bien austère situé aux abords de la Kings Highway : le Krak de Montréal. Construit au XIIème siècle, ce beau château-fort situé à côté de Shobak est un peu oublié par les touristes qui se dirigent généralement directement à Pétra. Cependant, ce beau château mérite le détour, bien qu’il soit comme le château d’Al-Karak en assez mauvais état.

Une fois garé au Visitor Center, il vous faudra soit marcher une quinzaine de minutes sous la chaleur de ce lieu désertique, soit prendre pour quelques dinars une des voiturettes mises à disposition sur le site qui vous permettront de faire l’aller-retour avec un  »chauffeur » qui vous attendra au château. Pour bien visiter l’édifice, comptez sur place entre trente minutes et une heure afin de balader dans ses vieilles salles, mais surtout de contempler la vue magnifique sur la campagne bien désertique autour. Pour visiter le Krak de Montréal, il vous faudra débourser environ 1,50€ ou sortir votre Jordanpass.


En résumé :

  • Eglise Saint-Georges et carte de Madaba: ★★★★★
  • Eglise Jean le Baptiste (Madaba): ★★★★★
  • Mer Morte: ★★★★★
  • Wadi Mujib: ★★★★★
  • Al Nawatef Camp: ★★★★★
  • Mosquée du Roi Hussein (Madaba): ★★★★
  • Parc archéologique de Madaba: ★★★★
  • Dana: ★★★★
  • Krak de Montréal: ★★★★
  • Eglise apostolique (Madaba): ★★★
  • Al-Karak: ★★★
*le désert autour du château de Shobak*

Jerash, Irbid et alentours, que voir ?

*le village d’As-Salt et ses ruelles accrochées*

Dans cet article, je vais vous parler du nord de la Jordanie, et plus principalement des alentours de Jerash, une petite ville dans laquelle se trouve le plus grand site antique romain du pays. Au carrefour entre la Syrie, l’Israël et la Palestine qui ne sont situés qu’à quelques encablures de là, ce coin du pays vallonné et relativement vert situé au nord d’Amman est généralement oublié des touristes qui se rendent quasi uniquement à Jerash pour ses ruines antiques, et pas spécialement plus haut.

Pour bien visiter ce coin du pays très authentique, je vous conseille d’y passer deux à trois jours durant lesquels vous pourrez découvrir de magnifiques villages perchés, dont As-Salt, et Umm Qais, un village qui m’a énormément plu pour sa vue panoramique sur les pays alentours, et pour ses ruines antiques. Bien qu’Umm Qais soit peut-être un peu isolé, vous pourrez poser votre sac à dos à Irbid, la deuxième ville la plus peuplée du pays qui est située non loin de là, et dans laquelle vous ne trouverez aucun touriste. Souffrant de mauvaise réputation due à sa proximité avec la Syrie, Irbid a malheureusement une très mauvaise image, et c’est bien dommage. Que ce soit à Amman, Irbid, ou encore Aqaba, vous ne risquerez rien en Jordanie !


Parlons du nord de la Jordanie…

-J’ai voyagé… : à pied, en bus, en mini-bus, en taxi

-J’ai logé : x

-Kilomètres parcourus : 150km environ

-Durée du voyage : deux jours

-Ce que j’ai préféré : le village d’Umm Qais et sa vue splendide sur les pays alentours

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-le site archéologique de Jerash et ses ruines antiques
As-Salt, ses églises et ses mosquées
Irbid, et sa tour d’horloge
Umm Qais et sa vue panoramique sur l’Israël, la Palestine et la Syrie
x
*Jerash et son amphithéâtre*

As-Salt, la ville de la paix

Pour commencer ma visite de la région, j’ai décidé de grimper en fin d’après-midi dans un mini-bus en direction d’un petit village, classé à l’UNESCO au titre de  »lieu de tolérance et d’hospitalité urbaine ». Il s’agit d’As-Salt, une bourgade encore peu connue des touristes qui mérite pourtant bien plus d’attention que ce qu’elle en reçoit. Pour vous y rendre, vous pourrez soit prendre un taxi depuis Amman, soit prendre un des mini-bus qui partent depuis le quartier Suwaylih, et qui arrivent dans le village. Si ça peut aider,  »السلط » (As-Salt) est inscrit sur le mini-bus, mais si vous ne savez pas lire l’arabe, vous pourrez toujours demander à un passant qui vous aidera gracieusement à trouver le bus.

Personnellement, j’ai commencé ma visite du village en allant à l’As-Salt Archaeological Museum (inclus dans le Jordanpass) qui présente l’histoire du village, et quelques artefacts trouvés dans les collines alentours. Ensuite, j’ai visité les rues d’As-Salt, en débutant par l’Al Hammam Street, une rue bien connue pour être le souk principal du village. Cette rue se situant tout en bas d’une des collines où est construit le vieux village, il vous faudra donc ensuite grimper dans les charmantes ruelles en pente pour découvrir le reste du village perché, et pour ainsi comprendre pourquoi il est nommé  »village de paix ». En effet, en plus des magnifiques mosquées présentes ici (dont la mosquée Hajj Hamdi Al-Anis qui se situe tout en haut du village avec les ruines d’un vieux château), vous pourrez découvrir dans certaines ruelles plusieurs jolies églises très anciennes, reconnaissables par leurs clochers ou leurs dômes qui dépassent des maisons accrochées sur la colline. Pour visiter le village efficacement, grimpez tout d’abord à son sommet, avant d’arpenter les rues en descendant, tout en profitant de magnifiques panoramas sur le village, ses célèbres escaliers (qui se situent sur une autre colline), et sur la campagne alentour.


Jerash, la Rome Jordanienne

*la place ovale de Jerash*

Après avoir visité As-Salt, je vous conseille de revenir sur vos pas afin de prendre un mini-bus en direction de Jerash, une ville située entre Amman et Irbid. Bien connue des touristes, vous trouverez dans cette ville une immense cité antique, dont la construction a démarré au IVème siècle avant JC sur un lieu déjà anciennement occupé. Pour ma part, je n’ai pas spécialement visité la ville  »moderne » de Jerash, mais j’ai cependant passé plusieurs heures à déambuler dans son site antique tant il est immense. Si vous voyagez à petit budget, vous pourrez rejoindre Jerash grâce à des mini-bus qui partent depuis la North Bus Station (connue sous le nom de Tabarbour Bus Station) à Amman, mais attention cependant aux contraintes de temps, car les mini-bus ne partent qu’une fois complètement remplis (ce qui peut prendre parfois une heure ou deux).

Une fois arrivé à Jerash, il faudra vous rendre à l’entrée du site antique, et payer 10 JOD (ou sortir votre Jordanpass) pour rentrer dans le site antique et visiter tous ses monuments et son petit musée qui vous prendront en tout au moins trois heures. Au fil du site antique, prenez bien le temps d’observer son arche d’Hadrien, son grand hippodrome, ses magnifiques temples, ses deux théâtres, ainsi que sa splendide place ovale suivie de la cardo maximus, la voie principale du site. Pour ma part, vous ne pouvez pas vous rendre en Jordanie sans aller à Jerash qui est un des plus beaux sites du pays, ainsi qu’un des plus réputés (et j’ai vite compris pourquoi !).


Irbid, la ville oubliée

*le Clock Memorial Square*

Encore plus au nord, vous arriverez dans une grande ville, mais dont le nom vous sera sûrement inconnu, même si vous lisez de nombreux blogs touristiques sur le pays : Irbid. Bien qu’il n’y ait pas spécialement de monuments à voir dans cette ville, ni de lieux qui m’ont vraiment marqué, je vous conseille la visite de cette ville hors des sentiers battus, où vous sentirez encore plus l’hospitalité des Jordaniens qui prendront soin de vous guider, et de vous aider dans votre visite (même si vous ne le demandez pas). Si l’envie vous prend de vous rendre ici, vous pourrez soit prendre un mini-bus depuis Amman en direction d’Irbid qui partent depuis quasiment toutes les gares de la ville, ou encore réserver un trajet sur JETT Bus, la compagnie nationale des bus du pays qui vous permettront de visiter plusieurs villes du pays, mais avec, cette fois-ci, des horaires respectés et dites à l’avance. Attention cependant, la gare des JETT Bus à Irbid se situe à quatre kilomètres de la vieille ville, vous pourrez donc vous y rendre soit avec un Uber (qui m’a en plus du trajet offert quelques nèfles), soit grâce à des taxis ou mini-bus si vous avez du temps.

Pour bien visiter Irbid, je vous conseille si vous pouvez d’y rester une journée afin de découvrir ses monuments, dont le Dar As Saraya Osmanli Museum, un petit musée inclus dans le Jordanpass situé dans une ancienne forteresse sur une colline dont la vue vous fera réaliser la grandeur de la ville. Autour du musée (dont la porte était fermée tant peu de monde le visite), vous pourrez découvrir le  »vieux Irbid », un lieu composé de plein de petites ruelles et de souks (qui étaient bien vides en cette semaine post-Ramadan), ainsi que de jolis édifices religieux, avec parfois des minarets qui font face à des clochers. Pour balader un peu plus, vous pourrez aussi visiter les quartiers autour de la vieille ville dans laquelle se trouve un camp de réfugiés palestiniens (qui est toujours habité à ce jour), ainsi que le Clock Memorial Square situé dans le quartier d’Al Jame’ qui est sûrement le lieu le plus connu et photographié de la ville !


Umm Qais, à la croisée du Moyen-Orient

*les colonnes noires du site d’Umm Qais*

Pour finir votre visite de la région, je vous conseille de grimper encore un peu plus au nord pour finir votre périple dans un coin perdu du pays, où vous pourrez observer de là l’Israël et le lac de Tibériade, la Palestine, et le plateau du Golan (territoire disputé entre l’Israël et la Syrie). Comme le titre l’indique, il s’agit d’Umm Qais, un tout petit village au bout du pays, qui contient un site antique réputé pour ses colonnes noires, son théâtre antique, et sa vue à couper le souffle. Pour vous y rendre, vous devrez avant tout faire une escale à Irbid (si vous venez d’Amman), avant de passer par une petite gare routière située au centre d’Irbid d’où partent les mini-bus à destination du village. Une fois dans ce mini-bus, comptez environ 45 minutes de route pour arriver au pied du site antique.

Bien que je n’ai pas spécialement visité le village d’Umm Qais si ce n’est que pour y manger un sandwich au falafel et balader sur son avenue principale où passent les mini-bus pour Irbid, je vous conseille cependant d’aller visiter la jolie mosquée au dôme vert du village avant d’aller balader dans son site antique (qui est, lui aussi, inclus dans le Jordanpass). Pour visiter le site de Gadara (ancien nom d’Umm Qais), comptez une petite heure approximativement, car il est très petit, mais très intéressant. En plus de découvrir le petit musée présent sur le site et les quelques maisons en ruines, visitez aussi son beau théâtre en pierre noire, ainsi que les longues allées de colonnes malheureusement assez mal entretenues qui méritent bien mieux que disparaître sous la végétation. De plus, pensez à vous poser et vous installer sur un des murets du site pour voir ce qui est sûrement une des plus belles vues du pays avec en premier plan le village d’Al Mokhaba Al Tahta suivi par les collines appartenant déjà à la Syrie et à l’Israël, deux pays si proches, mais à la fois si éloignés.


En résumé :

  • As-Salt: ★★★★★
  • Jerash: ★★★★★
  • Al Hammam Street (As-Salt): ★★★★
  • Dar As Saraya Osmanli Museum (Irbid): ★★★★
  • Irbid Clock Memorial Square: ★★★★
  • Umm Qais: ★★★★
  • Irbid: ★★★
  • As-Salt Archaeological Museum: ★★★
*le village d’Umm Qais à côté de la ville antique*

11 lieux à découvrir à Amman, l’immense capitale jordanienne

*vue d’Amman depuis la citadelle*

Dans cet article, je vais vous parler d’Amman, la capitale jordanienne dans laquelle j’ai eu l’occasion de passer plusieurs jours. Située entre les immenses déserts de sables et de rochers qui mènent en Irak et les collines qui mènent en Israël, Palestine et Syrie, la ville se trouve dans un environnement relativement varié, à la croisée entre plusieurs pays et cultures bien différents. Point de passage quasi obligé pour ceux qui rentrent en Jordanie par voie aérienne (avec Aqaba au sud), Amman, la capitale, est pourtant assez négligée, ou visitée qu’en une journée seulement. Et c’est bien dommage.

Très riche culturellement, vous trouverez dans cette immense capitale étendue sur plusieurs collines des tas de choses différentes à voir telles que des ruines antiques, des magnifiques mosquées, d’immenses souks, quelques lieux et cafés alternatifs, et encore plein d’autres choses que je ne manquerai pas de visiter lors de mes futures venues en Jordanie. Bien qu’y passer une semaine soit sûrement un peu trop long, je vous conseille quand même de vous poser à Amman quelques jours afin de visiter les coins et recoins de cette jolie ville énergique, tout en visitant aussi le nord du pays qui est bien oublié par rapport au sud qui lui est plutôt touristique.


Parlons de la Jordanie…

-Durée du trajet : 5h00 environ (Marseille – Amman via Rome), ou 1h00 (Beyrouth – Amman)

-Durée du voyage : entre 6 et 12 jours

-Kilomètres parcourus : plus de 1500 kilomètres

-Décalage horaire : 2 heures d’avance en hiver – 1 heure d’avance en été

-Capitale : Amman

-Document nécessaire : Passeport + Visa (52€)

-Langue : Arabe jordanien

-Monnaie : Dinar Jordanien 1JOD = 1,29€ en 2024

-Coût de la vie : moyen à faible

-J’ai voyagé : seul, et avec une amie

-Ce que j’ai préféré : le désert du Wadi Rum, exaequo avec Pétra

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui

-J’ai voyagé… : en bus, taxi, taxi-bus, en stop, à pied, en voiture

-Sécurité : 5/5

Budget dodo pour une nuitBudget miam pour un repasBudget voyage
-entre 5€ et 30€ par nuit en moyenne -entre 2€ et 10€ -transports : faible (hors taxi)
-visites : faible à cher (hors Jordanpass)

Parlons d’Amman… :

-J’ai voyagé en…. : taxi, taxi-bus, à pied

-J’ai logé : à Nobel hotel / Mamaya hotel

-Kilomètres parcourus : 50 environ

-Durée du voyage : une journée à plusieurs jours

-Ce que j’ai préféré : la citadelle et le beau temple d’Hercule exaequo avec le musée Darat al Funun – The Khalid Shoman Foundation

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-la citadelle d’Amman et le temple d’Hercule
-les souks de Wadi Al Srour
Darat al Funun – The Khalid Shoman Foundation et Jadal for Knowledge and Culture, deux lieux pour se poser dans la capitale
-la mosquée du Roi Abdallah Ier et son dôme bleu
The Jordan Museum et ses collections
-la vie nocturne dans le  »downtown » et ses rues remplies de stands de nourritures
Amman, une ville idéale pour les petits budgets
-la circulation infernale
-le prix du visa un peu élevé (52€)
-le prix parfois élevé des taxis pour une course dans la ville

Mes bonnes adresses… :

-pour bien manger : AlQuds Falafel & hashem Restaurant Down Town

-les petits restaurants et échoppes sur la King Faysal Street


En résumé, j’ai passé… :

2022 : 12 jours en solitaire à visiter le pays du nord au sud (Amman, Irbid, Jerash, Umm Qais, As-Salt, Madaba, mer morte, Al Karak, Pétra, Wadi Rum, Aqaba…)

2023 : 6 jours à découvrir le pays du nord au sud avec une amie (Amman, mer morte, Wadi Mujib, Dana, Shobak, Little Pétra, Pétra, Wadi Rum, Aqaba…)


*vue sur le théatre antique depuis la citadelle d’Amman*

I. Jabal al-Qal’a, la citadelle

*vue sur les colones du temple d’Hercule*

Avant de parler d’Amman, je vais tout d’abord vous parler de l’entrée en Jordanie, et des frais à payer. Car oui, il vous faudra régler une fois arrivé à l’aéroport d’Amman (et non pas celui d’Aqaba qui a des règles bien spécifiques) des frais de visa de 52€, ou sinon prendre un des trois  »Jordanpass », dont le moins cher coûte 90€. À ce prix-là, vous aurez, en plus du visa offert, l’entrée à des dizaines de musées et de sites jordanien gratuits, et même l’entrée à Pétra qui coûte pour une journée plus de 60€ ! Pour ma part, je n’ai pu prendre le JordanPass que lors de ma première visite, car je suis entré et sorti via l’aéroport d’Amman. Pour ma seconde visite, je suis sorti par l’Israël (via Eilat), je n’ai donc pu prendre ce fameux pass qui prend en charge bien des frais !

Une fois le Jordanpass acheté (en ligne UNIQUEMENT) et le passeport tamponné, je vous conseille une fois sorti de l’aéroport de prendre une des navettes qui rallient différents points de la ville pour quelques JOD, et d’ensuite prendre un Uber pour vous rendre dans le  »Downtown », c’est-à-dire le réseau de ruelles animées au pied du premier monument à visiter : la citadelle. Pour la visiter, vous aurez soit à montrer votre Jordanpass à l’entrée pour y rentrer gratuitement, soit payer quelques JOD. À l’intérieur, vous pourrez observer quelques monuments et un musée (j’en parle plus loin), mais surtout, vous pourrez avoir une vue panoramique à 360° sur toute la ville, avec, devant vous, les principaux monuments du Downtown. Car oui, malgré son immense taille, vous remarquerez que tous les monuments se trouvent à proximité et que tout est  »plus ou moins » faisable à pied.


II. le temple d’Hercule & le palais des Omeyyades

*le palais des Omeyyades et sa coupole*

Pour commencer la visite de la colline, je vous conseille d’aller tout d’abord voir les ruines du temple d’Hercule, un vestige de la Rome antique qui fut construit sur le promontoire rocheux au IIe siècle de notre ère. Bien que ce dernier fut abandonné et que certains de ses éléments furent utilisés à d’autres fins, vous pourrez toujours découvrir ses hautes colonnes blanches avec, juste à côté, la  »main d’Hercule », laissant présager qu’une haute statue à l’effigie de ce demi-dieu était érigée sur cette colline.

En plus du temple, vous pourrez découvrir un autre monument situé non loin de là qui a attiré mon attention par son dôme gris : le palais des Omeyyades. Construit durant la moitié du VIIIe siècle, ce bel édifice en partie en ruine (bien que légèrement remis sur pied) comprend un intérieur assez simple, ainsi qu’une belle coupole en bois. En sortant du palais, vous pourrez aussi découvrir un tas d’autres anciennes ruines (dont une mosquée et une citerne), ainsi que le musée Archéologique de Jordanie, un petit musée rassemblant quelques pièces intéressantes sur l’histoire de la ville et sur Jabal al-Qal’a.


III. le théâtre antique

Après avoir visité Jabal al-Qal’a, je vous conseille ensuite de descendre dans le Downtown par les petites ruelles afin d’aller visiter le théâtre antique, un monument construit entre 138 et 161 après JC. Inclus, lui aussi, dans le Jordanpass, il ne vous faudra rien payer (ou presque) pour visiter ce monument et grimper à son sommet qui offre de jolies vues sur la place Hachémite et sur les quartiers alentours.

De même que pour le théâtre antique, vous pourrez visiter avec le billet deux musées (Jordanian Museum of Popular Traditions et The Folklore Museum) qui sont intéressants à voir, bien qu’ils ne représentent pas spécialement un plus. Aussi, vous pourrez découvrir juste à côté le théatre de l’Odéon (qui est lui inclus dans le billet du théâtre antique), une rue de colonnes romaines en bordure de la place Hachémite, ainsi que le Nymphaeum qui sont les vestiges d’une vieille fontaine.


IV. la mosquée Al-Husseini

Toujours dans la même avenue (King Talal street), vous pourrez découvrir à la suite du théâtre romain une jolie mosquée, bien qu’assez discrète et relativement petite : la mosquée Al-Husseini. Loin d’être la plus grande mosquée d’Amman, ce joli édifice remanié en 1924 fut construit sur le site d’une ancienne mosquée datant de 640 qui était sûrement une des plus vieilles mosquées de la ville. À l’inverse de la mosquée du Roi Abdallah Ier qui est payante, vous pourrez visiter cette mosquée gratuitement, en prenant bien sûr le soin de vous couvrir les épaules, de ne pas avoir de short, ou de porter un voile si vous êtes une femme (des voiles sont d’ailleurs disponibles à l’entrée de la mosquée).

En plus de son intérieur, vous pourrez découvrir une jolie petite cour très calme, tranchant avec le reste du quartier qui est très bruyant et constamment embouteillé. D’ailleurs, faites bien attention lors de l’achat de vos billets d’avion pour la Jordanie (et pour la totalité des pays musulmans) de ne pas venir ni pendant le Ramadan, ni la semaine après, car le pays tourne au ralenti, avec, par conséquent, des villes assez vides, et des musées et monuments fermés. J’ai donc pu découvrir Amman plusieurs fois, dont certaines fois quasiment seul dans les rues de la ville !


V. les souks de Wadi Al Srour & le Downtown

Après avoir visité la mosquée Al-Husseini, j’ai continué ma visite en découvrant le quartier de Wadi Al Srour dans lequel se trouvent quelques avenues animées, ainsi qu’un grand souk en partie couvert sous des bâches. Comme moi, je vous conseille de faire le tour de tous les étalages qui vendent divers légumes et fruits venant de la campagne, de la viande, des vêtements, et même des livres. D’ailleurs, j’ai pu goûter dans les souks des nèfles et des mangues, deux fruits délicieux qui sont très appréciés dans le pays.

Ne manquez donc pas de picorer dans les différents stands afin de goûter d’autres fruits, comme des figues de barbaries (qui sont vendus déjà pellées au préalable), ou encore des pastèques bien juteuses. Toute cette partie de la ville allant des souks jusqu’au cœur du Downtown est très vivante la nuit, vous pourrez d’ailleurs y découvrir une toute autre ambiance que celle de la journée avec des guirlandes lumineuses accrochées à chaque devanture, des magasins ouverts jusqu’à tard le soir, des mini-restaurants vendant toutes sortes de choses, et des cafés dans lesquels vous pourrez vous installer pour fumer une chicha et boire un verre de thé bien chaud.


VI. Jabal Amman & Jabal Al Lweibdeh

*du bougainvillier dans une rue de Jabal Amman*

Pour poursuivre ma balade, j’ai décidé de grimper dans les ruelles pentues d’Amman afin d’aller découvrir deux quartiers, dont un qui m’était recommandé et qui semble être assez  »connu » des étrangers qui visitent la ville. Ce quartier, Jabal Amman, est constitué de ruelles avec de jolies maisons et immeubles très carrés de couleur beige, et comprend la fameuse Rainbow street, une rue censée être une des plus hype de la ville. À ma grande surprise, j’ai été loin de tomber sous le charme de cette ruelle droite dans laquelle ne se trouve pas grand-chose, si ce n’est qu’un très bon restaurant de falafel à emporter (AlQuds Falafel), et quelques lanternes accrochées entre les immeubles.

Non loin de Jabal Amman, vous pourrez découvrir un autre quartier un peu moins connu, mais tout autant beau et propice à la balade. Ce quartier, Jabal Al Lweibdeh, présente un bon nombre de lieux à voir, ainsi que des ruelles remplies de street art, de cafés, et de petites boutiques artisanales. D’ailleurs, les trois prochains lieux dont je vais vous parler se trouvent dans ce quartier, qui commence peu à peu à se démarquer des autres collines d’Amman.


VII. Darat al Funun – The Khalid Shoman Foundation & Jadal for Knowledge and Culture

*Darat al Funun – The Khalid Shoman Foundation*

Parmi les lieux alternatifs d’Amman dans lesquels j’ai aimé flâner, le premier qui me vient en tête est Darat al Funun – The Khalid Shoman Foundation, un lieu de vie dans lequel vous pourrez y passer plusieurs heures. Dans ce mélange de musée / café, vous pourrez découvrir quelques salles dans lesquelles sont exposées des photographies sur la Jordanie / Palestine, d’autres salles alternatives, une ancienne chapelle en ruine, ainsi qu’un jardin paradisiaque offrant une vue panoramique sur Amman. Au gré des salles, baladez-vous, détendez-vous, et installez-vous dans le petit café de la fondation pour boire un verre bien frais, ou un thé bien chaud avec une belle vue sur la ville.

Dans le même style, vous aurez 200 mètres plus bas un autre lieu alternatif sympathique dans lequel j’ai apprécié m’installer entre deux visites. Il s’agit de Jadal for Knowledge and Culture, un café / bibliothèque dans lequel vous pourrez trouver une terrasse sympathique, avec des espaces pour travailler sur son ordinateur. Le concept du lieu est bien différent des autres cafés d’Amman, car vous ne payerez pas ici les consommations, mais vous payerez à la place le temps passé sur place. Pour quelques dinars, vous pourrez donc boire quelques verres au frais, en bouquinant ou observant la vie des Jordaniens qui déambulent dans les rues.


VIII. Old Signs of Amman Museum

Un peu plus loin à une centaine de mètres, il vous faudra retourner sur l’avenue King Hussein pour découvrir un autre lieu alternatif original qui est, encore, totalement gratuit : l’Old Signs of Amman Museum. Pour y accéder, vous devrez grimper dans un immeuble et suivre des panneaux jusqu’à arriver dans le musée qui se compose de quelques petites salles successives remplies d’anciens panneaux de circulations et de devantures de magasins récupérées aux quatre coins de la ville.

Pour finir votre visite des lieux qui ne vous prendront pas plus de trente minutes, je vous conseille de vous installer sur le balcon du  »musée » où se trouve un petit café qui vous permettra de finir votre journée de visite avec vue plongeante sur le Downtown. Mais si vous décidez de continuer encore vos visites, il vous faudra sauter dans un Uber pour vous rendre dans un prochain lieu à visiter qui se situe à quelques kilomètres de là (je vous en parle plus bas).


IX. mosquée du Roi Abdallah Ier

Après quelques minutes d’Uber, vous quitterez le Downtown pour vous rendre à Al Abdali, un quartier moderne, rempli de hauts immeubles en verre et de grands malls. Mais aussi, vous pourrez découvrir dans ce même quartier la belle mosquée du Roi Abdallah Ier, un édifice construit en 1989 au pied des immeubles.

Coiffée d’un magnifique dôme bleu en mosaïque, la mosquée se visite le temps d’une après-midi tranquille où vous pourrez vous balader sur son esplanade et visiter son bel intérieur. Pour y rentrer, il vous faudra payer trois JOD, et passer à la boutique de souvenirs qui vous prêteront des habits pour couvrir votre corps. Après la visite de la mosquée, baladez-vous sur l’avenue pour découvrir deux jolies églises, dont les clochers font face aux minarets. Preuve symbolique de la coexistence des deux religions dans ce pays très tolérant.


X. mosquée Abu Darwish

Depuis Jabal al Qal’a, vous pourrez deviner au sommet d’une colline une petite mosquée, reconnaissable par ses rayures noires et blanches. Il s’agit de la mosquée Abu Darwish, un bel édifice construit au cœur d’Al Ashrafyeh, un quartier proche du Downtown, mais relativement oublié des touristes.

Pour ma part, j’ai pris un Uber de la mosquée du Roi Abdallah Ier jusqu’à la mosquée Abu Darwish, car la route monte vraiment, vraiment beaucoup. Une fois arrivé là-haut, j’ai décidé cependant de redescendre à pied en direction de mon hôtel en traversant les petites ruelles parfois coupées par des escaliers. Une fois devant la mosquée Abu Darwish, je vous conseille de vous balader un peu afin de bien observer les rayures de cet étonnant édifice, tout en profitant de la vue et du coucher de soleil sur les minarets et les clochers d’Al Ashrafyeh qui sont bien plus nombreux que ce qu’on peut le voir depuis les rues. Hormis cela, vous ne verrez pas grand-chose de plus dans le quartier, bien que cette balade locale en vaille largement la peine.


XI. The Jordan Museum

Pour finir votre visite de la capitale, je vous conseille d’aller visiter un musée, qui n’est cette fois-ci pas inclus dans le Jordanpass. Il s’agit du Jordan Museum, un grand musée rempli de magnifiques collections, et d’œuvres antiques trouvées en Jordanie, et parfois en Palestine. Sur deux étages, vous pourrez balader au fil des trouvailles parfois étonnantes découvertes aux quatre coins du pays, dont la statue d’Ain Ghazal, une statue vieille de plus de 9 000 ans, ce qui en fait une des plus anciennes statues faites par l’homme au monde.

Mais aussi, vous pourrez voir dans le musée certains morceaux des fameux manuscrits de la mer Morte retrouvés en Palestine voisine. En plus de ces pièces antiques, vous pourrez aussi trouver des explications sur la société Jordanienne d’hier et d’aujourd’hui, et sur son monde de fonctionnement. Personnellement, j’ai décidé de visiter ce musée (dont l’entrée coûte 6,50€) le dernier jour où j’étais en Jordanie afin de bien prendre mon temps en le visitant (au moins deux heures sont nécessaires), et de pouvoir comprendre ce que j’avais pu voir pendant ce premier voyage de douze jours dans le royaume Hachémite que je vais vous raconter au fil des futurs articles !


En résumé :

  • Jabal al-Qal’a: ★★★★★
  • Temple d’Hercule: ★★★★★
  • Mosquée Al-Husseini: ★★★★★
  • Souks de Wadi Al Srour: ★★★★★
  • Downtown: ★★★★★
  • Jabal Al Lweibdeh: ★★★★★
  • Darat al Funun – The Khalid Shoman Foundation: ★★★★★
  • Mosquée du Roi Abdallah Ier: ★★★★★
  • The Jordan Museum: ★★★★★
  • Théatre antique: ★★★★
  • Jabal Amman: ★★★★
  • Jadal for Knowledge and Culture: ★★★★
  • Old Signs of Amman Museum: ★★★★
  • Palais des Omeyyades: ★★★★
  • Al Ashrafyeh: ★★★
  • Al Abdali: ★★
*un homme installé au café de Darat al Funun – The Khalid Shoman Foundation*