Wadi Rum & Aqaba, du désert à la mer

*des dromadaires sur le sable rose du Wadi Rum*

Dans cet article, je vais vous parler du sud de la Jordanie, une région désertique et vide, mais paradoxalement une des plus belles du pays. Coincée entre le sud de l’Israël, le nord de l’Arabie Saoudite ainsi que l’Égypte qui se trouve à quelques kilomètres à vol d’oiseau, vous pourrez trouver dans ce coin à la croisée du Moyen-Orient certains lieux très touristiques. Sorti de Pétra, il ne vous faudra qu’une heure environ pour arriver sur l’autoroute du sud qui traverse le désert en direction d’Aqaba et qui passe à côté du Wadi Rum, le premier lieu dont je vais vous parler. Connu pour ses magnifiques dunes de sables ainsi que pour ses paysages rocailleux, ce beau désert aux paysages dignes de la planète Mars devra être ABSOLUMENT une de vos étapes lors de votre voyage en Jordanie.

Juste avant de descendre plus au sud, je vous conseille de poser votre sac à dos dans un des camps du désert dans lequel vous rencontrerez des Bédouins qui, pour quelques Dinars Jordaniens, vous partageront en plus de leurs coutumes millénaires un hébergement, un repas, ainsi qu’un moment de paix sous le ciel étoilé. À la fin de l’article, je vais aussi vous parler d’Aqaba, la dernière grande ville du pays qui fait face à Eilat (Israël). Station balnéaire baignant dans la mer Rouge, Aqaba est aujourd’hui bien plus connue pour ses eaux bleues dans lesquelles il fait bon de se prélasser que pour ses monuments qui vous prendront à peine une journée tout au plus pour en faire le tour.


Parlons du Wadi Rum et d’Aqaba…

-J’ai voyagé… : à pied, en auto-stop, en bus, en taxi, en voiture

-J’ai logé : Wadi Rum Silk Road Camp / Heart Rum Camp (Wadi Rum) – Aqaba Qazar Hotel / City Center Hostel (Aqaba)

-Kilomètres parcourus : 100 environ

-Durée du voyage : deux à quatre jours

-Ce que j’ai préféré : le Wadi Rum et ses paysages uniques

-Ce que j’ai moins aimé : le peu de moments à voir à Aqaba

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-le Wadi Rum, son désert, ses monuments, ses camps, et son ciel étoilé la nuit
Aqaba, ses plages, et sa magnifique mosquée blanche
-le peu de monuments à voir à Aqaba
*le trajet en pick-up du Wadi Rum Village jusqu’au camp*

Wadi Rum

I, passer la nuit dans un des camps du désert

Lors de la programmation de mon premier voyage en Jordanie, je me suis rapidement demandé comment aller facilement et rapidement dans le Wadi Rum. Pour rejoindre ce dernier depuis Aqaba, Pétra ou encore Amman qui sont normalement les trois points de départ logiques pour le désert, ce sera assez simple. En effet, la société JettBus Jordan a mis en place des bus qui (bien qu’assez coûteux) partent à des heures fixes et précises, et vous permettront d’arriver rapidement au Wadi Rum Visitor Center où vous devrez vous acquitter d’une petite taxe si vous n’avez pas votre Jordanpass. Avant d’arriver dans le désert, pensez à bien réserver votre camp quelques jours avant sur un site internet (comme Booking) pour communiquer votre heure d’arrivée. Ne soyez pas étonné de voir que certains camps proposent des nuits à moins de 10€, voire 5€ avec petit déjeuner et repas du soir compris, car même si l’hébergement est très peu cher, toutes les excursions coûtent assez chères. Certains camps font d’ailleurs même payer l’aller-retour du Wadi Rum Visitor Center jusqu’au camp si vous ne choisissez pas de prendre au moins une excursion (sans faire de pression cependant).

Une fois passé le Wadi Rum Visitor Center en présence de votre hôte, il vous faudra rouler un peu avec son pick-up afin d’arriver tout d’abord au Wadi Rum Village, le traverser, puis ensuite rouler dans le désert à même le sable. Une fois arrivé dans un des camps du Wadi Rum (dans lequel je vous conseille de rester entre un et trois jours), vous pourrez  »généralement » découvrir des petites tentes noires dans lesquelles se trouvent des lits uniquement, une grande salle un peu plus loin pour partager les repas, ainsi que plusieurs salles de bains accompagnées de toilettes. Bien que ce ne soit pas le grand luxe, l’expérience en vaut largement la peine, et ces fameux camps vous laisseront sûrement votre plus beau souvenir jordanien. Juste, essayez de réserver un camp le plus éloigné possible du Wadi Rum Village afin de profiter au maximum de la quiétude la nuit et de l’absence de pollution lumineuse.


II, balader pieds nus dans le sable

Une fois installé dans votre tente, je vous conseille de sortir vous balader aux abords de votre camp pour découvrir à pied les paysages ensablés du désert, avec tout autour des montagnes irréellement placées. Ayant déjà dormi trois nuits dans deux camps différents du Wadi Rum, je dois dire avoir été dans tous les cas agréablement surpris par la splendeur des paysages désertiques, même si une tempête de sable a eu lieu lors de mon premier voyage. Aussi, pensez à adapter votre durée du séjour dans le désert en fonction des saisons, car même si les nuits sont très fraîches, je dois dire que même en voyageant au mois de mai, il faisait déjà trop chaud pendant la journée. Pour mieux contrer la chaleur, je vous conseille au gré des saisons de passer du temps avec les bédouins qui vous baladeront en voiture, ou de vous abriter dans les  »salles à manger » qui sont normalement plus fraîches et aérées (mais qui n’ont généralement pas de climatisations).

Mon occupation préférée lors de mes séjours dans les camps était d’aller me balader pieds nus dans le sable jusqu’au soir afin de voir le coucher du soleil dans les dunes de sables qui deviennent orangées (voir rouge), ou encore de m’y balader de nuit pour découvrir le désert avec la Voie lactée au-dessus de ma tête. Les températures étant bien plus fraîche la nuit, il sera bien agréable de pouvoir découvrir le désert de nuit, et de s’allonger le dos contre le sable pour laisser perdre son regard pendant des heures dans les étoiles. Le spectacle est unique, et je ne l’oublierai sûrement jamais.


III, réserver une excursion pour aller voir le lever du soleil sur un  »djebel »

Après une courte nuit de sommeil, je vous conseille de poursuivre en réservant une des excursions les plus connues et populaires du Wadi Rum (de même que pour le tour en dromadaire) : le réveil au sommet d’un djebel (montagne). Pour cela, il faudra vous adresser à votre hôte qui vous proposera des excursions, et à tout prix. Même en négociant au maximum, j’ai pu lors de mon dernier voyage réserver une balade pour le lever du soleil, un détour à la little arch (il existe plusieurs arches naturelles dans le désert), ainsi qu’un détour au canyon Khazali pour la somme de 75€ pour deux personnes, ce qui est au final très onéreux, mais compensé par le petit coût de l’hébergement.

Pour voir ce lever du soleil, je me suis donc dirigé à l’entrée du camp où j’ai été amené au sommet d’un djebel (au final tout proche) pour observer le lever du soleil sur le désert qui se réveille, ainsi que sur les montagnes alentours. Bien qu’ayant adoré le timide lever de soleil ce jour-là, je dois avouer qu’il y avait largement la possibilité d’aller sur ce  »djebel » à pieds depuis d’autres camps que le mien, et que le lever de soleil fut au final plus ou moins le même (mis à part le point de vue) que celui que j’aurai pu voir à quelques mètres de ma tente. Si votre camp se trouve près d’une montagne, essayez de voir si vous pouvez  »l’escalader », ou demandez sinon conseil à votre hôte.


IV, grimper sur la little arch, un des plus beaux monuments naturels du désert

Après le lever de soleil et un retour au camp pour dormir quelques heures avant de prendre le petit déjeuner, j’ai ensuite continué ma matinée (ce qui est idéal pour les excursions estivales) en me rendant à la little arch. Située, elle aussi, à quelques dizaines de minutes de voiture de mon hébergement, il m’a fallu grimper à pieds quelques minutes pour arriver au sommet d’un haut rocher sur lequel se trouve une petite arche.

Depuis cette dernière, vous pourrez observer une magnifique vue sur ce désert sans fin, dont ses couleurs m’ont semblées bien irréelles. Bien qu’il n’y ait pas plus à faire à cette arche, le détour est cependant nécessaire pour découvrir un peu plus le désert, ainsi que la vie des Bédouins, ce peuple millénaire qui vit, anime, et semble bien heureux dans ce grand terrain de jeu qu’est le Wadi Rum.


V, découvrir le canyon Khazali, un coin d’ombre dans le désert

Pour finir ma balade dans le désert, mon conducteur m’a ensuite amené au canyon Khazali, une impressionnante fissure située sur un djebel. Dès le début du canyon, vous pourrez découvrir des inscriptions gravées au fil des siècles dans la roche, dont certaines plus picturales que d’autres (dessins d’animaux, …), ainsi que tout simplement des textes et mots religieux. Datant de toutes périodes, ces inscriptions bien cachées dans la roche sont pour moi le point culminant de ma visite du désert qui mérite bien plus qu’un simple détour hors saison, mais qui est malheureusement bien difficilement visitable l’été (si ce n’est que le matin ou le soir). Beaucoup de touristes rencontrés sur place l’été ne peuvent pas rester ici la journée (et partent à Aqaba) tant la chaleur est trop forte, dépassant parfois les 40°C en pleine après-midi !

Pour le détour à l’arche et au canyon qui sont tous deux espacés de quelques mètres seulement, comptez environ deux heures minimum, voire trois le temps de revenir au Wadi Rum Visitor Center. Une fois au Visitor Center, vous n’aurez pas beaucoup de choix pour rejoindre ensuite Aqaba (ou le nord de la Jordanie). Il existe bien sûr des bus de Jettbus, mais vous devrez sinon vous débrouiller par vos propres moyens. Pour mes deux visites, j’ai eu à deux fois l’occasion de partir à Aqaba en auto-stop, qui est malgré son  »interdiction » dans le pays relativement pratiqué et facile.


Aqaba

VI, chiller à Al-Ghandour beach, et profiter de la vue sur Eilat et l’Égypte

Une fois parti du Wadi Rum Visitor Center, il vous faudra environ une heure de route pour rejoindre la ville d’Aqaba qui est la seule et unique station balnéaire de Jordanie. Comme je l’ai indiqué plus haut, je vous conseille de rester ici un jour ou deux seulement, car vous vous rendrez vite compte que le tour est rapidement fait. Cependant, j’ai en mémoire quatre lieux dont je vais vous parler, et qui sont pour moi à ne pas louper lors de votre découverte de cette ville. Pour aller au premier, il ne vous faudra faire que quelques pas depuis le centre-ville moderne d’Aqaba dans lequel se trouvent des immeubles blancs, des longues avenues remplies de magasins en tous genres et d’enseignes internationales.

Je vais donc vous parler de l’Al-Ghandour Beach, une longue plage située au cœur de la ville d’Aqaba. Bien qu’elle soit très belle de jour, je dois avouer avoir préféré la visiter lors du coucher de soleil afin de voir la ville d’Eilat (Israël) en face qui brille de mille feux, ainsi que pour balader sur la corniche qui s’anime avec des vendeurs en tout genre. Pour quelques JOD, vous pourrez d’ailleurs vous installer les pieds dans le sable face à la mer pour déguster un thé bien chaud avec une vue inlassablement belle.


VII, la mosquée Sharif Hussein bin Ali

En avançant sur la plage, vous pourrez découvrir au coin d’une rue la mosquée Sharif Hussein bin Ali, un bel édifice d’un blanc immaculé construit en plein cœur de ville. En y faisant le tour, vous pourrez découvrir un portail ouvert toute la journée qui vous permettra de rentrer dans la mosquée afin de la découvrir, et de vous installer dans sa salle de prière.

Pour ma part, j’ai consacré à la visite de la mosquée une petite heure afin de découvrir son beau jardin fleuri dans lequel se trouvent pleins de bougainvilliers colorés, ainsi qu’une jolie cour accolée à la salle de prière. En plus son intérêt et sa beauté, l’intérieur de la mosquée est ventilé et climatisé, de quoi vous rafraîchir les chauds jours d’étés. De même que cette mosquée blanche, une nouvelle mosquée (Sheikh Zayed Mosque) a été construite à la périphérie de la ville et est visible depuis tout Aqaba. Je ne suis cependant pas allé la visiter encore.


VIII, fort d’Aqaba

Pour vous rendre au prochain monument à visiter, il faudra simplement lever la tête, et vous avancer en direction de l’impressionnant drapeau Jordanien qui flotte sur la hampe du drapeau d’Aqaba situé sur la place la Révolte Arabe. Juste en bas du drapeau, vous pourrez découvrir une ancienne forteresse construite au XVIème siècle en bord de mer pour protéger la ville.

Pour visiter ce château qui présente quelques objets trouvés à Aqaba ainsi que quelques anciennes salles fortifiées, il vous faudra payer la somme de 3JOD. En plus de cela, vous pourrez grimper sur une partie des remparts de ce fort, vous permettant de voir une jolie vue sur Aqaba ainsi que sur l’Israël et l’Égypte, deux pays si proches, mais à la fois si éloignés.


IX, Ayla et l’ancienne église d’Aqaba

*les ruines de l’ancienne église*

Pour terminer votre visite, il vous faudra retourner de l’autre côté de la ville, soit en prenant un taxi (pour quelques JOD), soit en marchant le long de la plage et dans le centre-ville. Au cœur d’une partie relativement moderne de la ville où sont construits de nombreux hôtels luxueux, vous pourrez découvrir quelques anciens monuments qui peuvent passer inaperçus. Car oui, malgré son apparence flambant neuve, Aqaba est une très ancienne ville, elle fut d’ailleurs appelée Ayla pendant une très longue période.

C’est donc tout naturellement que vous pourrez découvrir lors de votre balade les ruines d’Ayla, une ancienne cité islamique construite autour de l’année 650. Aujourd’hui, il ne reste pas grand-chose de cette ville, si ce n’est que quelques vieux murs, les fondations d’une ancienne mosquée, ainsi qu’une vieille porte (egyptian gate). En sortant d’Ayla, promenez-vous dans le quartier afin de découvrir d’autres anciennes ruines réparties un peu partout, ainsi que la magnifique ancienne église d’Aqaba, un vieil édifice en ruine découvert en 1998. Après de multiples recherches, il s’est avéré que l’église date de la fin du IIIème siècle, ce qui en fait une des plus anciennes au monde découverte à ce jour !


En résumé :

  • Wadi Rum: ★★★★★
  • Little arch: ★★★★
  • Khazali canyon: ★★★★
  • Al-Ghandour beach: ★★★★
  • Mosquée Sharif Hussein bin Ali: ★★★★
  • Aqaba: ★★★
  • Fort d’Aqaba: ★★★
  • Ayla et l’ancienne église d’Aqaba: ★★★
*la mosquée Sharif Hussein bin Ali à Aqaba*

Cap-Vert / Cabo Verde

 »N’est pas indiqué sur la carte : Costa D’Achada, Santa Catarina, et Ribeira da Prata »

Pétra & Little Pétra, au cœur de la Jordanie mystique

*la Khazneh de Pétra*

Dans cet article, je vais vous parler de Pétra, le lieu le plus mystique de la Jordanie, ainsi que sûrement le plus connu. Élevé au rang de merveilles du monde, ce fabuleux site mesurant plus de 264 000m² (soit deux fois Paris environ) fascine le monde entier depuis la nuit des temps, et attire chaque année de nombreux visiteurs qui se pressent dans cette ville antique qui est une des plus belles que j’ai visitée. Pour résumer un peu la longue histoire de Pétra, ses premières pierres furent posées au VIIIème siècle avant JC, et elle fut quasi continuellement habitée par divers peuples, dont les Nabatéens qui firent prospérer la ville avant son abandon et sa  »redécouverte » par le monde en 1812 !

Bien que Pétra soit connue presque uniquement aux yeux du monde pour sa Khazneh qui trône à la sortie d’un long canyon, il vous faut savoir cependant que la ville antique réunie bien plus que ce monument, dont un tas de sentiers de randonnées, des tombes par dizaines, des monuments romains, byzantins, et bien plus encore ! Avant d’arriver sur le site, pensez à embarquer avec vous de bonnes chaussures de randonnée ainsi que plusieurs litres d’eau, car pour traverser le site dans sa continuité (de l’entrée au Deir), il vous faudra parcourir quatorze kilomètres aller-retour sur des petits chemins escarpés. Mais aussi, je vous parlerai à la fin de l’article en deux paragraphes de Little Pétra (Siq al-Barid), une autre cité nommée affectueusement la  »petite sœur de Pétra ».


Parlons de Pétra & Little Pétra

-J’ai voyagé… : en bus, en taxi, en voiture, et surtout, à pied

-J’ai logé : à Petra Lion Hotel / Petra Cabin Inn Hostel & Restaurant à Wadi Musa

-Kilomètres parcourus : plus de 40 kilomètres entre les randonnées et les nombreux détours

-Durée du voyage : deux jours

-Ce que j’ai préféré : le Deir, le plus beau monument de la ville antique

-Ce que j’ai moins aimé : le prix d’accès au site qui est… extrêmement cher (plus de 50€ pour une journée), sauf si vous avez le Jordanpass

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Pétra, une ville antique à la renommée mondiale
-la Khazneh, un monument qui vous donnera des frissons
-la randonnée du Siq jusqu’au Deir
-les nombreuses randonnées à faire dans Pétra
-les nombreux monuments à découvrir sur le site (temples, églises, tombes…)
-la  »fin » du site de Pétra après le Deir, et sa vue dingue
-arriver tôt sur le site pour y faire une visite tranquille
-profiter de rentrer légèrement après la fermeture du site pour faire le chemin retour dans le calme et la pénombre
Little Pétra, la petite sœur de Pétra (et son accès totalement gratuit)
-le prix d’accès au site qui est… extrêmement cher (plus de 50€ pour une journée)

Mes bonnes adresses… :

pour bien dormir : Petra Lion Hotel / Petra Cabin Inn Hostel & Restaurant

pour bien manger : Falafel Time Restaurant

*Qasr al-Bint, un des rares monuments édifiés et non creusés dans la roche*

Pétra

I, le Siq, le profond canyon

Pour commencer votre visite de Pétra, il vous faudra tout d’abord vous rendre à Wadi Musa, la ville construite à l’entrée de Pétra. Jadis petit village, Wadi Musa est aujourd’hui une vraie petite ville, accueillant des dizaines d’hôtels pour héberger les touristes qui visitent Pétra. Depuis Wadi Musa, vous pourrez vous rendre facilement à pied aux ruines de Pétra en traversant tout d’abord son visitor center qui ouvre dès 6h30 du matin, heure où je vous conseille d’arriver pour accéder tranquillement au site en solitaire. Si vous arrivez en Jordanie avec votre Jordanpass, vous n’aurez pas à payer l’entrée au site, mais si vous ne l’avez pas, comptez plus de 50€ pour une journée dans Pétra, ou encore 58€ pour deux jours.

Après avoir scanné votre billet aux portiques, vous serez enfin sur le chemin emprunté depuis des milliers d’années qui descend à la ville antique. Dès le début, vous pourrez découvrir quelques jolies tombes (la ville en regorge par dizaines) et surtout, vous pénétrerez après quelques dizaines de minutes de marche dans le Siq, un long canyon d’un kilomètre environ. Dans ce lieu magique, vous pourrez découvrir malgré le soleil brûlant une certaine tranquillité, ainsi qu’une pénombre rendant le canyon encore plus mystique. Si vous restez comme moi sur le site de Pétra bien après sa fermeture (ce qui est toléré), vous pourrez découvrir le Siq en solitaire avec des étoiles au-dessus de votre tête.


II, la Khazneh, le trésor de Pétra

À la toute fin du Siq, vous pourrez découvrir LE monument le plus connu, et surtout celui qui a valu le classement de Pétra au titre de merveille du monde : la Khazneh. Une fois devant le monument, votre corps sera parcouru par des frissons tant cet édifice (qui est en fait un tombeau nabatéen) est majestueux et détaillé. Bien que vous ne puissiez pas rentrer à l’intérieur de la Khazneh (qui est vide), vous pourrez cependant l’observer sous tous les angles depuis l’espace devant la façade, ainsi que la dominer en empruntant l’Al-Khubtha trail.

Si vous ne souhaitez pas parcourir ce long sentier de randonnée, vous pourrez simplement grimper en face de la Khazneh les quelques marches qui mènent au célèbre point de vue connu sur Instagram. Mais pour arriver là-haut, il vous faudra prendre un guide, et bien négocier le prix (même si l’accès est censé être complètement gratuit). Du visitor center à la Khazneh, comptez environ 30 minutes de marche dans le sens de l’aller, et 45 minutes pour faire le retour (ça grimpe !). Bien que certains touristes s’arrêtent à la Khazneh et reviennent sur leurs pas, je vous conseille de poursuivre votre balade car vous n’avez vu encore qu’une infime partie du site !


III, les tombes royales du djebel Khubtha

Après avoir passé du temps à observer la Khazneh, j’ai ensuite continué mon chemin au fil d’un autre étroit canyon dans lequel se trouvent des chameaux, quelques tombes antiques, ainsi que des stands de souvenirs tenus par des Bédouins qui vendent toutes sortes de souvenirs dès le petit matin. Bien que Pétra soit une ville antique, ses grottes, tombeaux et caves sont encore habités par les Bédouins qui vivent ici depuis des millénaires. Une fois sorti du canyon, vous trouverez à votre droite un petit pont construit récemment qui vous amènera sur un des chemins de randonnée les plus connus de Pétra et qui se termine au djebel Khubtha.

Depuis cette petite montagne, vous surplomberez la Khazneh et sa place remplie de chameaux, et vous trouverez en chemin de magnifiques façades de tombeaux antiques. Parmi ces derniers, vous observerez le tombeau du palais, quelques autres façades plus sobres ainsi que la tombe corinthienne qui ressemble de manière très troublante à la Khazneh (en un peu plus détruite cependant). Bien que je n’ai pas terminé la randonnée à cause de la chaleur, j’en ai cependant profité pour observer les dizaines de façades des tombeaux, et pour rentrer dans leurs pièces intérieures qui sont de même constitution que la Khazneh et qui sont surtout relativement frais (ce qui faisait du bien par cette chaleur).


IV, le théatre antique, les temples & le Qasr al-Bint

*le théatre antique de Pétra*

Entre la Khazneh et l’Ad-Deir Trail (j’en parle plus loin), vous trouverez une vallée pleine de monuments et de chemins de randonnées qui vont aux quatre coins de Pétra. Une fois redescendu des tombes royales, vous trouverez d’abord le théatre antique qui est construit contre une falaise dans laquelle sont aussi creusées des tombes. Bien que vous ne puissiez pas visiter le théâtre antique à proprement parler, vous pourrez cependant l’observer depuis les chemins alentours qui le surplombent. Toujours en avançant, vous arriverez tout droit sur un ensemble de temples (grand temple et temple du lion ailé) qui furent construits au Ier siècle après JC.

Situés au beau milieu de Pétra, ces deux temples mesurant plus d’un hectare sont remplis d’escaliers, d’anciennes colonnes et de vieux murs qui racontent l’histoire de ce site antique. Souvent juste traversés, je vous conseille cependant de vous y arrêter afin de les parcourir, ainsi que vous éloigner un peu des routes principales pour découvrir trois anciennes églises (Byzantine church, Blue church ainsi que Ridge church qui est la plus ancienne église de Pétra, construite entre le III et le IVème siècle). En revenant un peu sur le chemin principal, vous trouverez aussi un autre monument à voir : le Qasr al-Bint, un ancien temple qui est un des rares monuments  »construit » du site et non pas creusé dans la pierre.


V, Ad-Deir Trail, le sentier du bout du monde

Après avoir passé le Qasr al-bint, vous trouverez un petit chemin (l’Ad-Deir Trail) qui parcourt des étroits canyons et qui grimpe à travers les roches rosées jusqu’au Deir. Pour parcourir ce chemin long d’un kilomètre et demi qui contient plus de 800 marches, vous pourrez soit le faire à pied pour minimum une heure à une heure et demie, soit grimper sur un cheval ou un âne pour arriver tout en haut. Attention cependant, les chevaux et ânes qui grimpent en haut sont souvent vieux, malades et en assez mauvais état de santé, je vous déconseille donc d’y aller de cette manière.

En y grimpant à pieds, et même si le trajet peut être long et éprouvant, vous pourrez vous retrouver au milieu des chèvres sauvages élevées par les Bédouins, ainsi qu’au milieu des femmes et hommes vivant ici depuis des millénaires pratiquant l’artisanat. Mais aussi, vous balader ici vous permettra de découvrir au fil du chemin des stands où vous pourrez vous poser afin d’y déguster de délicieux jus de grenade bien frais avant d’arriver à la fin de ce sentier du bout du monde.


VI, le Deir, le plus bel édifice de Pétra

Après un kilomètre et demi de grimpette sous un soleil de plomb, vous arriverez ensuite au Deir (signifiant monastère car utilisé par les chrétiens en tant que tel), un autre ancien tombeau funéraire monumental haut de 42 mètres. Construit lui aussi dans la roche, ce magnifique lieu est à mes yeux encore plus beau et plus impressionnant que la Khazneh située plus bas (bien qu’il soit moins raffiné). Si vous y arrivez comme moi assez tôt le matin à environ 9h00, vous aurez le Deir pour vous tout seul ou presque.

De la même manière, j’y suis resté lors de ma première visite jusqu’à presque 19h00, et j’étais, encore une fois, presque seul face à ce monument. Pour faire le tour des monuments principaux de Pétra (Siq – Khazneh – Deir), comptez a minima six heures, voire plus si vous comptez faire des détours, vous arrêter pour contempler le paysage ou encore discuter avec les Bédouins croisés en cours de route. Pour bien observer le Deir tout en étant à l’ombre (sans rien payer), grimpez sur les rochers juste en face de la façade où vous trouverez une petite grotte avec une ouverture ronde donnant sur la façade.


VII,  »end of the world », la fin de Pétra (qui ne finit réellement jamais)

Une fois passé le Deir, vous aurez le choix entre revenir sur vos pas pour retourner via l’Ad-Deir Trail dans la ville antique de Pétra, soit continuer encore un peu plus loin afin d’arriver à un point de vue unique sur la fin du site de Pétra, qui ne finit d’ailleurs jamais vraiment. Autour de cette  »frontière » naturelle entre le Deir et le début des vallées arides qui se terminent à la frontière israélienne, vous y trouverez plusieurs cafés où vous pourrez vous installer, dont l’End of the World Coffee.

Si vous ne souhaitez pas grimper jusqu’au café, vous pourrez vous installer sur un des rochers afin de regarder le coucher de soleil sur la vallée, qui finit par prendre des teintes rosées, ocre puis enfin légèrement rouge et orange juste à la fin du coucher du soleil. À ce moment-là, les touristes auront déjà quitté Pétra, il vous faudra donc re-traverser ensuite le site tranquillement afin d’arriver à ses portiques où vous pourrez sortir (et non rentrer). Du Deir jusqu’à la sortie, comptez au moins une heure et demie (et deux heures et demie dans le sens contraire), ainsi qu’un arrêt à la Khazneh et dans le Siq qui vous paraitront bien vides et bien sombres.


VII, le haut-lieu du Sacrifice, une randonnée alternative à faire

Pour sortir un peu des sentiers battus, je vous conseille d’aller balader sur un itinéraire de randonnée relativement rapide mais encore peu fréquenté. Long de seulement deux kilomètres (en aller simple), ce chemin qui démarre à côté du théâtre antique vous permettra de grimper jusqu’à un lieu un peu spécial, et surtout assez peu connu : le haut-lieu du Sacrifice.

Bien qu’il ne reste pas vraiment grand-chose de l’ancien autel où était pratiqué des sacrifices, l’intérêt principal de la randonnée est d’admirer la vue sur le site de Pétra qui s’étendra devant vos yeux du canyon de la Khazneh jusqu’au Qasr al-Bint. Pour ensuite redescendre, je vous conseille de chercher le petit chemin qui passe par le Wadi Farasa, une petite vallée isolée dans laquelle vous aurez pour vous tout seul plusieurs monuments à voir. Au cœur du Wadi, vous pourrez y faire un petit arrêt pour y découvrir une sculpture de lion, ainsi que diverses tombes, dont  »the garden hall », la tombe du soldat romain, ainsi que la tombe renaissance.


Siq al-Barid (Little Petra)

I, les tombes de la petite Pétra

Après avoir visité Pétra, je vous conseille de prendre un taxi (ou une voiture si vous en avez loué une) afin de vous rendre à Siq al-Barid (Little Pétra), un site unique en son genre dont l’accès est gratuit. Pour cela, il vous faudra vous rendre un peu avant l’entrée du village d’Al-Baydha et arriver sur un petit parking ensablé.

Une fois garé ici, il vous faudra traverser plusieurs stands où des bédouins vendent comme à Pétra toutes sortes de bracelets et de colliers avant d’arriver dans un autre  »Siq », un petit canyon qui mène à un joli point de vue. Dans ce Siq, vous pourrez découvrir (comme à Pétra) un ancien tombeau nabatéen (que vous pourrez voir sur la photo ci-dessus), ainsi que quelques anciennes  »ruines », toujours continuellement habitées. D’ailleurs, vous remarquerez que derrière les stands des bédouins se cachent en réalité leurs maisons qui sont creusées à même la roche.


II, le beau panorama à la fin du chemin

Après avoir grimpé quelques séries d’escaliers et escaladé quelques rochers, je suis ensuite arrivé à la  »fin » du site de Siq-Al Barid dans lequel se trouve le Coffee and Tea House (Khaled Saeed Mohammad Alamareen), un joli spot pour photographier la fin du canyon de Little Pétra et pour se poser afin de boire un thé bien chaud avec une vue sur les roches roses.

Comme j’avais pu le lire sur divers blogs voyages et sites de randonnées, vous pourrez si vous le souhaitez faire à pied le chemin depuis Little Pétra jusqu’à Pétra. Bien qu’il soit possible de le faire seul, il vaut cependant mieux se faire accompagner d’un guide bédouin qui connait par coeur les petits chemins afin de ne pas vous perdre dans ce immense site qui n’a pas encore livré tous ses secrets.


En résumé :

  • Pétra: ★★★★★
  • Siq: ★★★★★
  • Khazneh: ★★★★★
  • Ad-Deir Trail: ★★★★★
  • Deir: ★★★★★
  • Haut-lieu du Sacrifice: ★★★★★
  • Little Pétra / Siq Al-Barid: ★★★★★
  • Tombes royales: ★★★★
  • Théatre antique, temples et Qasr al-Bint: ★★★★
*le Deir avec au loin la ville de Wadi Musa*

De Madaba à Shobak, itinéraire au centre de la Jordanie

*la mosquée du Roi Hussein vu depuis le clocher de l’église Jean le Baptiste à Madaba*

Dans cet article, je vais vous parler du centre de la Jordanie, et plus précisément des lieux que j’ai visités entre le sud d’Amman et Shobak, le dernier village avant Pétra (pour laquelle je dédierai un article à part). Terre de changement par rapport au nord-ouest du pays qui est constitué principalement de collines verdoyantes, le centre de la Jordanie est extrêmement varié, constitué soit d’espaces montagneux et de villages posés en altitude (dont Dana qui se situe à 1240 mètres d’altitude), soit d’espaces désertiques dans le sud.

Mais aussi, le centre de la Jordanie est connu pour abriter des dizaines de lieux bibliques, dont le village de Madaba, ainsi que la mer Morte. Partagée entre la Jordanie, la Palestine et l’Israël qui sont juste en face, cette mini-mer connue depuis la nuit des temps est un des lieux phares du pays, qui est bien connu pour être le lieu le plus bas de la planète (−434 mètres d’altitude), ainsi que pour son taux de sel très élevé qui vous permettront de littéralement… flotter dans l’eau. Bien que cet ensemble de régions soit très beau, il est important de noter la difficulté de se déplacer ici, car les transports en commun sont rares sur certains axes (voire inexistants), et que certains lieux sont parfois difficiles d’accès sans utiliser son pouce pour se déplacer.


Parlons du centre de la Jordanie…

-J’ai voyagé… : à pied, en mini-bus, en taxi, en auto-stop, en camion-stop, en voiture

-J’ai logé : à Al Nawatef Camp à Dana

-Kilomètres parcourus : plus de 300

-Durée du voyage : 4 jours environ

-Ce que j’ai préféré : le Wadi Mujib et ses magnifiques cascades, exæquo avec la campagne autour de Dana

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Madaba, ses mosaïques, ses églises, et sa belle mosquée
-la randonnée à faire pour se rendre à la Mer Morte depuis le Dead Sea Museum
-la Mer Morte, juste ça !
-le Wadi Mujib et ses magnifiques cascades
Al-Karak et son imposant château
Al Nawatef Camp, LE lieu où dormir autour de Dana
Shobak et son bien hostile château
x

Mes bonnes adresses…:

pour bien dormir: Al Nawatef Camp à Dana

*les rues du petit village de Dana*

Madaba, la ville biblique

I, la vieille ville et son immense site archéologique

Pour commencer ma découverte du centre de la Jordanie, j’ai décidé d’aller visiter une petite ville toute proche de la capitale, et très connue pour ses racines bibliques et ses magnifiques mosaïques : Madaba. Située non loin d’Amman, la ville est pourtant assez difficile d’accès hors taxis et Uber, car même après être allé dans les deux grandes gares de bus d’Amman (north et south), je n’ai trouvé nulle part de bus à destination de Madaba. Heureusement, un chauffeur de taxi m’a pris dans son véhicule à la south bus station et a fini par trouver  »l’arrêt » au milieu d’une avenue au sud d’Amman où partent les mini-bus pour Madaba. Une fois dans le mini-bus, comptez quelques dinars Jordanien et moins d’une heure de route pour arriver à la gare de bus de Madaba qui se situe dans son centre-ville.

Arrivé à destination, je vous conseille tout d’abord de visiter sa vieille ville et ses petites ruelles charmantes avant d’aller visiter ses nombreuses ruines. Car oui, même lors des temps bibliques, Madaba existait déjà, et elle est même citée dans le livre sacré ! Dans la vieille ville (qui est très petite), vous trouverez quelques jolies ruelles, de belles maisons en pierre, ainsi que diverses boutiques de souvenirs et de restaurants. Mais aussi, vous trouverez des tas d’anciennes ruines qui correspondent à divers lieux antiques. Dans ce qui est appelée le parc archéologique de Madaba, vous pourrez découvrir, entre autres, le  »burnt palace », les ruines de l’église des martyrs, et surtout, des dizaines et des dizaines de mosaïques richement décorées, présentant des oliviers, des écritures grecques, et des scènes de vie courantes. Pour faire le tour de la vieille ville et du parc archéologique, comptez au moins deux à trois heures.


II, l’église Saint-Georges et la fameuse carte de Madaba

Pour poursuivre votre visite, il vous faudra chercher dans le centre-ville en vous baladant une petite église, cachée entre d’épais arbres qui vous feront de l’ombre pour vous reposer. Repérable par son petit clocher qui dépasse et sa jolie façade, vous pourrez découvrir l’église Saint-Georges, un petit édifice non inclus dans le Jordanpass (1 JOD) qui abrite, en plus d’un magnifique intérieur, une mosaïque sur son sol qui représente la Terre Sainte avec Jérusalem qui est visible en haut à droite de la carte.

Bien que la visite de l’église et de sa mosaïque ne vous prendront qu’une petite dizaine de minutes, vous pourrez quand même compléter la visite en allant voir le  »mini-musée » construit sur le parvis qui explique la mosaïque, ses origines, et surtout les lieux indiqués. Même si l’église n’est pas incluse dans le Jordanpass, je trouve judicieux de la visiter pour sa mosaïque qui retrace à elle toute seule les siècles d’histoires de ces lieux mythiques et bibliques que sont Madaba, Jérusalem et leurs alentours qui sont aujourd’hui bien éloignés par rapport à ce qu’ils étaient jadis.


III, la mosquée du Roi Hussein et ses dômes dorés

En continuant ma balade, mes yeux ont été attirés par deux magnifiques dômes en or aux côtés de deux hauts minarets qui surplombaient les rues commerçantes de la ville. Il s’agit de la mosquée du Roi Hussein, un édifice construit au cœur de Madaba qui est visitable et libre d’accès à condition d’y pénétrer dans une tenue décente, avec un voile sur la tête pour les femmes.

Même si vous visitez comme moi Madaba juste le temps d’une matinée, je vous conseille quand même de faire un petit crochet à la mosquée, ne serait-ce que pour vous asseoir sur les tapis et observer les magnifiques plafonds de couleurs roses qui m’ont fait légèrement penser aux mosquées ottomanes d’Istanbul.


IV, l’église Jean le Baptiste, son sous-sol et son clocher

Après la visite de la mosquée, je vous conseille de vous diriger encore vers un autre lieu de culte, qui est cette fois-ci une jolie église, remarquable par son haut clocher qui domine Madaba. Comme le titre l’indique, il s’agit de l’église Jean le Baptiste, un édifice assez simple extérieurement, mais qui est pour moi un des plus beaux et des plus mémorables édifices à visiter dans la ville. Et pour cause, après avoir payé 1 JOD, vous n’aurez pas seulement accès à l’intérieur de l’église, mais vous aurez aussi accès à son sous-sol dans lequel a été arrangé un petit musée avec quelques mosaïques, et même un ancien puits duquel vous pourrez remonter de l’eau comme cela se faisait lors des temps bibliques !

Mais surtout, vous pourrez grimper au sommet du clocher qui offre une vue splendide sur Madaba, avec, devant vous, sa vieille ville, ses clochers, ses minarets ainsi que les collines alentours. Tout proche d’ici, vous pourrez aller visiter le mont Nébo, un mont biblique bien connu que je n’ai pas encore visité. Si jamais vous voulez découvrir ce mont sans avoir à faire de l’autostop ou à prendre des taxis, la société JETTbus organise des tours en bus pour 15 JOD qui incluent Madaba, le mont Nébo, et même le site de Béthanie. Cependant, ils n’étaient pas opérationnels lors de ma visite en cette semaine post-ramadan.


V, l’église apostolique, un bien grand et vide édifice

Avant de quitter Madaba, je vous conseille de faire un détour afin de visiter une dernière église. Inclue elle aussi dans le Jordanpass, l’église apostolique se situe légèrement en dehors du centre-ville, sur la route en direction du sud du pays. Bien que cette église ne soit pas des must-see de Madaba, je vous conseille quand même la visite si vous avez le Jordanpass afin de découvrir ses magnifiques mosaïques sur son sol, ainsi que son joli intérieur bien vide qui clôture ce début de journée très culturel.

Pour l’ensemble des lieux dont je vous parle dans l’article, il faut savoir que j’ai mis environ quatre jours à tout visiter en prenant mon temps, en faisant parfois des aller-retours à Amman, et en m’arrêtant assez souvent pour discuter avec des gens sur ma route, voire me faire inviter chez un policier à Gawr as-Safi plus au sud. Pour la suite de l’itinéraire (hors Al-Karak qui est facilement rejoignable depuis Amman), il vous faudra jongler entre des mini-bus, des taxis, ou encore de l’auto-stop, ce qui se fait TRÈS facilement dans le pays (bien que ce soit  »interdit » par la loi). Mais si vous avez loué une voiture pour visiter le pays, vous pourrez aisément faire ces visites en deux ou trois jours à peu près.


Mer Morte et son rivage

VI, emprunter le chemin de randonnée du Dead Sea Museum jusqu’à la Mer Morte

Parmi les lieux phares à visiter en Jordanie, je me dois de vous parler de la mer Morte, un lieu tout proche d’Amman et de Madaba, mais qui est compliqué à rejoindre. Si vous voulez faire au plus simple, vous pourrez emprunter un des JETTbus en direction de la  »Dead Sea » (pour 15 JOD aller / retour), mais ce dernier vous déposera dans un des hôtels de luxe au Nord de la mer Morte, où il vous faudra payer l’entrée dans un des hôtels qui est extrêmement chère pour se baigner quelques heures (parfois plus de 50€ par personne). Mais aussi, vous pourrez pour rejoindre la mer Morte, prendre un taxi depuis Amman pour environ 40€ / 50€ aller simple, ou encore trouver un des rares bus qui passe par la Jordan Valley Highway, et qui vous arrêtera sur une des plages de la mer Morte (ce qui ne semble pas être une mince affaire pour trouver le point de départ du bus).

Mais sinon, vous pourrez comme moi, commencer votre journée visite à Madaba, avant de prendre un Uber / taxi, ou faire du stop afin de vous rendre au Dead Sea Museum qui se situe sur une colline juste au-dessus de la mer Morte. Une fois devant ce musée (que je n’ai pas visité), il vous faudra rebrousser chemin sur quelques centaines de mètres, avant de découvrir un petit chemin de randonnée qui s’engouffre dans un sublime canyon qui vous amènera au pied de la mer Morte, sur une plage gratuite (comme beaucoup d’endroits), mais assez difficile d’accès (chercher  »free Beach On Dead Sea » sur Google Maps). Passer par ce chemin de randonnée vous permettra de découvrir la mer Morte d’une manière douce et différente, avec en prime une jolie vue sur la Palestine juste en face. Pour descendre via ce petit chemin, comptez une heure de randonnée, avec un chemin  »assez propre », et peu côtoyé (j’étais seul tout au long de la descente).


VII, se baigner gratuitement dans la Mer Morte (et flotter tranquillement)

Une fois en bas de mon chemin de randonnée, j’arrive donc à la terre promise ce jour-là : les rives de la mer Morte. Comme je l’ai dit plus haut, vous aurez un tas de choix et de moyen différents d’aller à la mer Morte, mais vous vous apercevrez vite que vos choix sont en fait assez vite réduits au niveau des emplacements où vous pourrez vous baigner. Son rivage côté Jordanien a beau mesurer plus de cinquante kilomètres, vous aurez le choix côté baignade soit entre des hôtels luxueux qui vous permettent d’accéder à  »leurs plages » à des prix fixes, soit à des plages gratuites, dont l’accès est généralement TRÈS escarpé, et compliqué due à la baisse du niveau de cette mer intérieure d’année en année. Pour ma part, j’ai eu deux fois la chance de me baigner dans la mer Morte gratuitement, dont une fois au bas de mon chemin de randonnée, et une seconde fois sur la plage en bas du café Break Abadi, où j’ai sympathisé avec le propriétaire qui était très content d’accueillir un touriste.

Peu importe où vous souhaiterez vous baigner, il faudra juste savoir que l’accès hors hôtels à la mer Morte peuvent être très périlleux, que les chemins qui y descendent sont dangereux et inadaptés, et que surtout, il vous faudra garder des chaussures, car les cristaux de sels peuvent vous blesser. Qu’importe où vous irez vous baigner, vous découvrirez un lieu unique au monde dans lequel vous pourrez vous allonger pour flotter, bronzer au soleil sous la chaleur étouffante de l’été, ou encore profiter des vertus de la miraculeuse boue de ce lieu qui sera sûrement un des meilleurs souvenirs de votre voyage en Jordanie ! Si vous le pouvez, privilégiez un arrêt au café Break Abadi afin d’y prendre une boisson fraîche, et de pourquoi pas profiter d’une  »petite douche » que vous pourrez prendre au bord même de la route pour rincer le sel qui se sera accumulé sur votre peau après cette baignade légendaire.


VIII, Wadi Mujib, l’extraordinaire aventure

Pour continuer votre virée sur les rives de la mer Morte, je vous conseille de faire une activité vraiment unique, qui vous prendra au moins une demi-journée entre la route depuis Amman, la randonnée (qui dure entre trois et quatre heures), et le retour. Comme le titre l’indique, je vais vous parler du Wadi Mujib, une gorge inondée d’eau (dont le niveau varie entre plus d’un mètre et quelques dizaines de centimètres) qui part du bord de la mer Morte jusqu’à s’enfoncer dans l’intérieur des terres désertiques. La photo que j’ai prise pour illustrer l’article a été faite depuis le pont de la route qui passe à proximité, car j’avais décidé de ne pas prendre mon téléphone dans le canyon pour bien profiter de la balade, et de mon aventure dans le Wadi (qui m’a coûté une paire de lunettes dans une des cascades).

Pour ma part, je vous conseille d’arriver assez tôt sur le site (entre huit heures et midi) afin de faire le chemin tranquillement, et sans croiser les flots de touristes qui arrivent en bus plus tard dans la journée. Une fois sur le site, vous aurez le choix entre plusieurs chemins qui ouvrent et qui ferment intempestivement selon les crues du Wadi, avec plusieurs prix, dont le premier à 28€ pour faire le chemin principal seul et sans guide. Pour le reste des randonnées, il vous faudra payer un peu plus, et prendre un guide pour faire le chemin qui nécessite la présence d’un professionnel expérimenté. Pour ma part, et même en n’étant pas sportif, j’ai pris la première option à 28€, et ce fut un vrai régal ! Après quelques minutes de marche dans l’ombre du canyon, vous aurez vos premiers obstacles à escalader, avec une haute cascade à grimper avec l’aide d’une échelle (beaucoup de personnes abandonnent ici), et quelques rapides à remonter, avant d’arriver au point final, une haute cascade de six mètres qui marque la fin du  »Siq trail ».


Al-Karak

IX, son château, et sa vieille ville

Pour changer un peu des visites des églises et des mosquées, j’ai décidé lors de mon premier voyage dans le pays de m’enfoncer dans la campagne pour découvrir un autre type de monuments très répandus en Jordanie et pourtant pas encore très connus : ses châteaux-forts. Bien qu’il en existe un grand nombre, avec certains plus connus que d’autres (dont le château d’Ajloun et les châteaux du désert sur la route de l’Irak), je dois dire avoir choisi de visiter simplement le château d’Al Karak pour faire un tour dans cette partie du pays qui m’était inconnue et aussi pour sa simplicité d’accès depuis la gare d’Amman South. Pour le trajet en mini-bus, comptez deux heures environ, et quelques dinars jordaniens (l’aller-retour coûte environ 10€).

Une fois à la petite gare de bus qui se situe en bas de la vieille ville, je vous conseille de commencer à grimper tranquillement dans ce qui est la ville moderne d’Al Karak. Dans cette petite ville qui ne manque pas d’intérêt, vous pourrez trouver plusieurs rues commerçantes, quelques jolis monuments religieux, ainsi que la belle mosquée Al-Omari qui se situe dans une des rues principales de la ville. Mais surtout, l’intérêt principal de votre visite à Al-Karak sera surement son célèbre château, qui fut construit au XIIème siècle sur un promontoire rocheux. Inclus dans le Jordanpass, ce beau château dominant vous offrira une vue panoramique sur les alentours qui sont très vallonnés ainsi que sur toute la ville d’Al-Karak. Bien que le château soit très impressionnant depuis l’extérieur, je dois avouer avoir été légèrement surpris par son intérieur encore peu restauré qui est composé de plusieurs terrasses ainsi que de nombreux tunnels qui parcourent l’édifice qui est, en soi, un vrai gruyère. Pour visiter ce monument, ses tunnels, et ses quelques salles encore debout, comptez au moins deux heures en prenant bien votre temps.


Dana

X, Dana, le vieux village isolé

En continuant votre route vers le sud, vous pourrez découvrir Dana, un petit village très isolé, situé dans un environnement naturel magnifique qui jouxte la Dana Biosphere Reserve. Bien que le village soit  »assez touristique », il n’en sera pas moins très difficile d’accès si vous ne possédez pas de voiture. Pour m’y rendre, j’ai dû faire trois fois consécutives du stop, une fois du Wadi Mujib jusqu’à Gawr as-Safi, une fois de Gawr as-Safi jusqu’à Feifa (en camion-stop), puis encore une autre fois de Feifa jusqu’à Dana via une route montagneuse qui passe de -430 mètres d’altitude (niveau de la mer Morte), jusqu’à 1 240 mètres d’altitude où se trouve Dana.

Pour rejoindre ensuite Dana, j’ai rencontré dans le camp dans lequel j’avais dormi ce soir-là (j’en parle plus bas) un couple de Français avec qui j’ai voyagé dans leur voiture durant trois jours, et qui m’ont baladé jusqu’à Pétra. Nous avons donc visité Dana ensemble, et la visite fut au final assez rapide. Hormis une petite mosquée et quelques ruelles en pierre, je dois avouer qu’il n’y a pas grand-chose à voir ici. Néanmoins, j’en ai pris plein les yeux avec les vues que Dana offre sur son parc naturel qui est très accidenté. Avant de partir en randonnée dans les chemins autour du village, vous devez savoir qu’il vous faudra payer des frais d’entrée dans la réserve, puis prendre pour la plupart des chemins de randonnée un guide (qui vous facturera assez cher la balade), ce qui peut vite représenter un budget conséquent (parfois plus de 50€ pour quelques heures de randonnées).


XI, Al Nawatef Camp, LE lieu où dormir à Dana

Pour me loger à Dana, j’ai eu le choix sur Booking entre plusieurs hôtels et petits appartements, mais j’ai cependant choisi de faire original et de passer la nuit dans une « petite maisonnette ». Et pour cela, j’ai choisi de réserver une nuit à quelques kilomètres de Dana dans l’Al Nawatef Camp, un petit camp comme cela se fait dans le Wadi Rum (mais cette fois-ci dans des collines). Le lieu étant relativement isolé, j’ai choisi de prendre sur place la  »formule complète » qui inclue le repas du soir et un petit déjeuner, ce qui m’a coûté moins de 25€ tout compris. Pour l’hébergement, j’ai eu droit à une « petite maisonnette » située sur les hauteurs du camp, avec un grand lit, une petite terrasse avec vue, et surtout, avec plein de couettes et de plaids. Car oui, même en plein été, il peut faire assez frais dans le camp qui est situé à plus de 1 200 mètres d’altitude.

Bien que ce soit rare que j’écrive des paragraphes dédiés à un hébergement en particulier, je me devais de le faire ici pour vous parler de la sublime vue du camp sur la vallée de Dana qui est à couper le souffle, et qu’il l’est encore plus au coucher de soleil. Si vous visitez le coin, je vous conseille donc absolument de vous poser le temps d’une soirée ici afin de profiter du très réconfortant thé à la menthe du camp, des hamacs sur place, ainsi que des petites randonnées accessibles aux abords du camp qui ne vous demanderont aucun frais à payer.


Shobak

XII, le Krak de Montréal

Après la visite de Dana, j’ai continué à descendre toujours plus au sud afin de faire un dernier arrêt avant d’arriver à Pétra. Et pour ce dernier arrêt, mon choix s’est porté sur un lieu bien austère situé aux abords de la Kings Highway : le Krak de Montréal. Construit au XIIème siècle, ce beau château-fort situé à côté de Shobak est un peu oublié par les touristes qui se dirigent généralement directement à Pétra. Cependant, ce beau château mérite le détour, bien qu’il soit comme le château d’Al-Karak en assez mauvais état.

Une fois garé au Visitor Center, il vous faudra soit marcher une quinzaine de minutes sous la chaleur de ce lieu désertique, soit prendre pour quelques dinars une des voiturettes mises à disposition sur le site qui vous permettront de faire l’aller-retour avec un  »chauffeur » qui vous attendra au château. Pour bien visiter l’édifice, comptez sur place entre trente minutes et une heure afin de balader dans ses vieilles salles, mais surtout de contempler la vue magnifique sur la campagne bien désertique autour. Pour visiter le Krak de Montréal, il vous faudra débourser environ 1,50€ ou sortir votre Jordanpass.


En résumé :

  • Eglise Saint-Georges et carte de Madaba: ★★★★★
  • Eglise Jean le Baptiste (Madaba): ★★★★★
  • Mer Morte: ★★★★★
  • Wadi Mujib: ★★★★★
  • Al Nawatef Camp: ★★★★★
  • Mosquée du Roi Hussein (Madaba): ★★★★
  • Parc archéologique de Madaba: ★★★★
  • Dana: ★★★★
  • Krak de Montréal: ★★★★
  • Eglise apostolique (Madaba): ★★★
  • Al-Karak: ★★★
*le désert autour du château de Shobak*