Pétra & Little Pétra, au cœur de la Jordanie mystique

*la Khazneh de Pétra*

Dans cet article, je vais vous parler de Pétra, le lieu le plus mystique de la Jordanie, ainsi que sûrement le plus connu. Élevé au rang de merveilles du monde, ce fabuleux site mesurant plus de 264 000m² (soit deux fois Paris environ) fascine le monde entier depuis la nuit des temps, et attire chaque année de nombreux visiteurs qui se pressent dans cette ville antique qui est une des plus belles que j’ai visitée. Pour résumer un peu la longue histoire de Pétra, ses premières pierres furent posées au VIIIème siècle avant JC, et elle fut quasi continuellement habitée par divers peuples, dont les Nabatéens qui firent prospérer la ville avant son abandon et sa  »redécouverte » par le monde en 1812 !

Bien que Pétra soit connue presque uniquement aux yeux du monde pour sa Khazneh qui trône à la sortie d’un long canyon, il vous faut savoir cependant que la ville antique réunie bien plus que ce monument, dont un tas de sentiers de randonnées, des tombes par dizaines, des monuments romains, byzantins, et bien plus encore ! Avant d’arriver sur le site, pensez à embarquer avec vous de bonnes chaussures de randonnée ainsi que plusieurs litres d’eau, car pour traverser le site dans sa continuité (de l’entrée au Deir), il vous faudra parcourir quatorze kilomètres aller-retour sur des petits chemins escarpés. Mais aussi, je vous parlerai à la fin de l’article en deux paragraphes de Little Pétra (Siq al-Barid), une autre cité nommée affectueusement la  »petite sœur de Pétra ».


Parlons de Pétra & Little Pétra

-J’ai voyagé… : en bus, en taxi, en voiture, et surtout, à pied

-J’ai logé : à Petra Lion Hotel / Petra Cabin Inn Hostel & Restaurant à Wadi Musa

-Kilomètres parcourus : plus de 40 kilomètres entre les randonnées et les nombreux détours

-Durée du voyage : deux jours

-Ce que j’ai préféré : le Deir, le plus beau monument de la ville antique

-Ce que j’ai moins aimé : le prix d’accès au site qui est… extrêmement cher (plus de 50€ pour une journée), sauf si vous avez le Jordanpass

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Pétra, une ville antique à la renommée mondiale
-la Khazneh, un monument qui vous donnera des frissons
-la randonnée du Siq jusqu’au Deir
-les nombreuses randonnées à faire dans Pétra
-les nombreux monuments à découvrir sur le site (temples, églises, tombes…)
-la  »fin » du site de Pétra après le Deir, et sa vue dingue
-arriver tôt sur le site pour y faire une visite tranquille
-profiter de rentrer légèrement après la fermeture du site pour faire le chemin retour dans le calme et la pénombre
Little Pétra, la petite sœur de Pétra (et son accès totalement gratuit)
-le prix d’accès au site qui est… extrêmement cher (plus de 50€ pour une journée)

Mes bonnes adresses… :

pour bien dormir : Petra Lion Hotel / Petra Cabin Inn Hostel & Restaurant

pour bien manger : Falafel Time Restaurant

*Qasr al-Bint, un des rares monuments édifiés et non creusés dans la roche*

Pétra

I, le Siq, le profond canyon

Pour commencer votre visite de Pétra, il vous faudra tout d’abord vous rendre à Wadi Musa, la ville construite à l’entrée de Pétra. Jadis petit village, Wadi Musa est aujourd’hui une vraie petite ville, accueillant des dizaines d’hôtels pour héberger les touristes qui visitent Pétra. Depuis Wadi Musa, vous pourrez vous rendre facilement à pied aux ruines de Pétra en traversant tout d’abord son visitor center qui ouvre dès 6h30 du matin, heure où je vous conseille d’arriver pour accéder tranquillement au site en solitaire. Si vous arrivez en Jordanie avec votre Jordanpass, vous n’aurez pas à payer l’entrée au site, mais si vous ne l’avez pas, comptez plus de 50€ pour une journée dans Pétra, ou encore 58€ pour deux jours.

Après avoir scanné votre billet aux portiques, vous serez enfin sur le chemin emprunté depuis des milliers d’années qui descend à la ville antique. Dès le début, vous pourrez découvrir quelques jolies tombes (la ville en regorge par dizaines) et surtout, vous pénétrerez après quelques dizaines de minutes de marche dans le Siq, un long canyon d’un kilomètre environ. Dans ce lieu magique, vous pourrez découvrir malgré le soleil brûlant une certaine tranquillité, ainsi qu’une pénombre rendant le canyon encore plus mystique. Si vous restez comme moi sur le site de Pétra bien après sa fermeture (ce qui est toléré), vous pourrez découvrir le Siq en solitaire avec des étoiles au-dessus de votre tête.


II, la Khazneh, le trésor de Pétra

À la toute fin du Siq, vous pourrez découvrir LE monument le plus connu, et surtout celui qui a valu le classement de Pétra au titre de merveille du monde : la Khazneh. Une fois devant le monument, votre corps sera parcouru par des frissons tant cet édifice (qui est en fait un tombeau nabatéen) est majestueux et détaillé. Bien que vous ne puissiez pas rentrer à l’intérieur de la Khazneh (qui est vide), vous pourrez cependant l’observer sous tous les angles depuis l’espace devant la façade, ainsi que la dominer en empruntant l’Al-Khubtha trail.

Si vous ne souhaitez pas parcourir ce long sentier de randonnée, vous pourrez simplement grimper en face de la Khazneh les quelques marches qui mènent au célèbre point de vue connu sur Instagram. Mais pour arriver là-haut, il vous faudra prendre un guide, et bien négocier le prix (même si l’accès est censé être complètement gratuit). Du visitor center à la Khazneh, comptez environ 30 minutes de marche dans le sens de l’aller, et 45 minutes pour faire le retour (ça grimpe !). Bien que certains touristes s’arrêtent à la Khazneh et reviennent sur leurs pas, je vous conseille de poursuivre votre balade car vous n’avez vu encore qu’une infime partie du site !


III, les tombes royales du djebel Khubtha

Après avoir passé du temps à observer la Khazneh, j’ai ensuite continué mon chemin au fil d’un autre étroit canyon dans lequel se trouvent des chameaux, quelques tombes antiques, ainsi que des stands de souvenirs tenus par des Bédouins qui vendent toutes sortes de souvenirs dès le petit matin. Bien que Pétra soit une ville antique, ses grottes, tombeaux et caves sont encore habités par les Bédouins qui vivent ici depuis des millénaires. Une fois sorti du canyon, vous trouverez à votre droite un petit pont construit récemment qui vous amènera sur un des chemins de randonnée les plus connus de Pétra et qui se termine au djebel Khubtha.

Depuis cette petite montagne, vous surplomberez la Khazneh et sa place remplie de chameaux, et vous trouverez en chemin de magnifiques façades de tombeaux antiques. Parmi ces derniers, vous observerez le tombeau du palais, quelques autres façades plus sobres ainsi que la tombe corinthienne qui ressemble de manière très troublante à la Khazneh (en un peu plus détruite cependant). Bien que je n’ai pas terminé la randonnée à cause de la chaleur, j’en ai cependant profité pour observer les dizaines de façades des tombeaux, et pour rentrer dans leurs pièces intérieures qui sont de même constitution que la Khazneh et qui sont surtout relativement frais (ce qui faisait du bien par cette chaleur).


IV, le théatre antique, les temples & le Qasr al-Bint

*le théatre antique de Pétra*

Entre la Khazneh et l’Ad-Deir Trail (j’en parle plus loin), vous trouverez une vallée pleine de monuments et de chemins de randonnées qui vont aux quatre coins de Pétra. Une fois redescendu des tombes royales, vous trouverez d’abord le théatre antique qui est construit contre une falaise dans laquelle sont aussi creusées des tombes. Bien que vous ne puissiez pas visiter le théâtre antique à proprement parler, vous pourrez cependant l’observer depuis les chemins alentours qui le surplombent. Toujours en avançant, vous arriverez tout droit sur un ensemble de temples (grand temple et temple du lion ailé) qui furent construits au Ier siècle après JC.

Situés au beau milieu de Pétra, ces deux temples mesurant plus d’un hectare sont remplis d’escaliers, d’anciennes colonnes et de vieux murs qui racontent l’histoire de ce site antique. Souvent juste traversés, je vous conseille cependant de vous y arrêter afin de les parcourir, ainsi que vous éloigner un peu des routes principales pour découvrir trois anciennes églises (Byzantine church, Blue church ainsi que Ridge church qui est la plus ancienne église de Pétra, construite entre le III et le IVème siècle). En revenant un peu sur le chemin principal, vous trouverez aussi un autre monument à voir : le Qasr al-Bint, un ancien temple qui est un des rares monuments  »construit » du site et non pas creusé dans la pierre.


V, Ad-Deir Trail, le sentier du bout du monde

Après avoir passé le Qasr al-bint, vous trouverez un petit chemin (l’Ad-Deir Trail) qui parcourt des étroits canyons et qui grimpe à travers les roches rosées jusqu’au Deir. Pour parcourir ce chemin long d’un kilomètre et demi qui contient plus de 800 marches, vous pourrez soit le faire à pied pour minimum une heure à une heure et demie, soit grimper sur un cheval ou un âne pour arriver tout en haut. Attention cependant, les chevaux et ânes qui grimpent en haut sont souvent vieux, malades et en assez mauvais état de santé, je vous déconseille donc d’y aller de cette manière.

En y grimpant à pieds, et même si le trajet peut être long et éprouvant, vous pourrez vous retrouver au milieu des chèvres sauvages élevées par les Bédouins, ainsi qu’au milieu des femmes et hommes vivant ici depuis des millénaires pratiquant l’artisanat. Mais aussi, vous balader ici vous permettra de découvrir au fil du chemin des stands où vous pourrez vous poser afin d’y déguster de délicieux jus de grenade bien frais avant d’arriver à la fin de ce sentier du bout du monde.


VI, le Deir, le plus bel édifice de Pétra

Après un kilomètre et demi de grimpette sous un soleil de plomb, vous arriverez ensuite au Deir (signifiant monastère car utilisé par les chrétiens en tant que tel), un autre ancien tombeau funéraire monumental haut de 42 mètres. Construit lui aussi dans la roche, ce magnifique lieu est à mes yeux encore plus beau et plus impressionnant que la Khazneh située plus bas (bien qu’il soit moins raffiné). Si vous y arrivez comme moi assez tôt le matin à environ 9h00, vous aurez le Deir pour vous tout seul ou presque.

De la même manière, j’y suis resté lors de ma première visite jusqu’à presque 19h00, et j’étais, encore une fois, presque seul face à ce monument. Pour faire le tour des monuments principaux de Pétra (Siq – Khazneh – Deir), comptez a minima six heures, voire plus si vous comptez faire des détours, vous arrêter pour contempler le paysage ou encore discuter avec les Bédouins croisés en cours de route. Pour bien observer le Deir tout en étant à l’ombre (sans rien payer), grimpez sur les rochers juste en face de la façade où vous trouverez une petite grotte avec une ouverture ronde donnant sur la façade.


VII,  »end of the world », la fin de Pétra (qui ne finit réellement jamais)

Une fois passé le Deir, vous aurez le choix entre revenir sur vos pas pour retourner via l’Ad-Deir Trail dans la ville antique de Pétra, soit continuer encore un peu plus loin afin d’arriver à un point de vue unique sur la fin du site de Pétra, qui ne finit d’ailleurs jamais vraiment. Autour de cette  »frontière » naturelle entre le Deir et le début des vallées arides qui se terminent à la frontière israélienne, vous y trouverez plusieurs cafés où vous pourrez vous installer, dont l’End of the World Coffee.

Si vous ne souhaitez pas grimper jusqu’au café, vous pourrez vous installer sur un des rochers afin de regarder le coucher de soleil sur la vallée, qui finit par prendre des teintes rosées, ocre puis enfin légèrement rouge et orange juste à la fin du coucher du soleil. À ce moment-là, les touristes auront déjà quitté Pétra, il vous faudra donc re-traverser ensuite le site tranquillement afin d’arriver à ses portiques où vous pourrez sortir (et non rentrer). Du Deir jusqu’à la sortie, comptez au moins une heure et demie (et deux heures et demie dans le sens contraire), ainsi qu’un arrêt à la Khazneh et dans le Siq qui vous paraitront bien vides et bien sombres.


VII, le haut-lieu du Sacrifice, une randonnée alternative à faire

Pour sortir un peu des sentiers battus, je vous conseille d’aller balader sur un itinéraire de randonnée relativement rapide mais encore peu fréquenté. Long de seulement deux kilomètres (en aller simple), ce chemin qui démarre à côté du théâtre antique vous permettra de grimper jusqu’à un lieu un peu spécial, et surtout assez peu connu : le haut-lieu du Sacrifice.

Bien qu’il ne reste pas vraiment grand-chose de l’ancien autel où était pratiqué des sacrifices, l’intérêt principal de la randonnée est d’admirer la vue sur le site de Pétra qui s’étendra devant vos yeux du canyon de la Khazneh jusqu’au Qasr al-Bint. Pour ensuite redescendre, je vous conseille de chercher le petit chemin qui passe par le Wadi Farasa, une petite vallée isolée dans laquelle vous aurez pour vous tout seul plusieurs monuments à voir. Au cœur du Wadi, vous pourrez y faire un petit arrêt pour y découvrir une sculpture de lion, ainsi que diverses tombes, dont  »the garden hall », la tombe du soldat romain, ainsi que la tombe renaissance.


Siq al-Barid (Little Petra)

I, les tombes de la petite Pétra

Après avoir visité Pétra, je vous conseille de prendre un taxi (ou une voiture si vous en avez loué une) afin de vous rendre à Siq al-Barid (Little Pétra), un site unique en son genre dont l’accès est gratuit. Pour cela, il vous faudra vous rendre un peu avant l’entrée du village d’Al-Baydha et arriver sur un petit parking ensablé.

Une fois garé ici, il vous faudra traverser plusieurs stands où des bédouins vendent comme à Pétra toutes sortes de bracelets et de colliers avant d’arriver dans un autre  »Siq », un petit canyon qui mène à un joli point de vue. Dans ce Siq, vous pourrez découvrir (comme à Pétra) un ancien tombeau nabatéen (que vous pourrez voir sur la photo ci-dessus), ainsi que quelques anciennes  »ruines », toujours continuellement habitées. D’ailleurs, vous remarquerez que derrière les stands des bédouins se cachent en réalité leurs maisons qui sont creusées à même la roche.


II, le beau panorama à la fin du chemin

Après avoir grimpé quelques séries d’escaliers et escaladé quelques rochers, je suis ensuite arrivé à la  »fin » du site de Siq-Al Barid dans lequel se trouve le Coffee and Tea House (Khaled Saeed Mohammad Alamareen), un joli spot pour photographier la fin du canyon de Little Pétra et pour se poser afin de boire un thé bien chaud avec une vue sur les roches roses.

Comme j’avais pu le lire sur divers blogs voyages et sites de randonnées, vous pourrez si vous le souhaitez faire à pied le chemin depuis Little Pétra jusqu’à Pétra. Bien qu’il soit possible de le faire seul, il vaut cependant mieux se faire accompagner d’un guide bédouin qui connait par coeur les petits chemins afin de ne pas vous perdre dans ce immense site qui n’a pas encore livré tous ses secrets.


En résumé :

  • Pétra: ★★★★★
  • Siq: ★★★★★
  • Khazneh: ★★★★★
  • Ad-Deir Trail: ★★★★★
  • Deir: ★★★★★
  • Haut-lieu du Sacrifice: ★★★★★
  • Little Pétra / Siq Al-Barid: ★★★★★
  • Tombes royales: ★★★★
  • Théatre antique, temples et Qasr al-Bint: ★★★★
*le Deir avec au loin la ville de Wadi Musa*

De Madaba à Shobak, itinéraire au centre de la Jordanie

*la mosquée du Roi Hussein vu depuis le clocher de l’église Jean le Baptiste à Madaba*

Dans cet article, je vais vous parler du centre de la Jordanie, et plus précisément des lieux que j’ai visités entre le sud d’Amman et Shobak, le dernier village avant Pétra (pour laquelle je dédierai un article à part). Terre de changement par rapport au nord-ouest du pays qui est constitué principalement de collines verdoyantes, le centre de la Jordanie est extrêmement varié, constitué soit d’espaces montagneux et de villages posés en altitude (dont Dana qui se situe à 1240 mètres d’altitude), soit d’espaces désertiques dans le sud.

Mais aussi, le centre de la Jordanie est connu pour abriter des dizaines de lieux bibliques, dont le village de Madaba, ainsi que la mer Morte. Partagée entre la Jordanie, la Palestine et l’Israël qui sont juste en face, cette mini-mer connue depuis la nuit des temps est un des lieux phares du pays, qui est bien connu pour être le lieu le plus bas de la planète (−434 mètres d’altitude), ainsi que pour son taux de sel très élevé qui vous permettront de littéralement… flotter dans l’eau. Bien que cet ensemble de régions soit très beau, il est important de noter la difficulté de se déplacer ici, car les transports en commun sont rares sur certains axes (voire inexistants), et que certains lieux sont parfois difficiles d’accès sans utiliser son pouce pour se déplacer.


Parlons du centre de la Jordanie…

-J’ai voyagé… : à pied, en mini-bus, en taxi, en auto-stop, en camion-stop, en voiture

-J’ai logé : à Al Nawatef Camp à Dana

-Kilomètres parcourus : plus de 300

-Durée du voyage : 4 jours environ

-Ce que j’ai préféré : le Wadi Mujib et ses magnifiques cascades, exæquo avec la campagne autour de Dana

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Madaba, ses mosaïques, ses églises, et sa belle mosquée
-la randonnée à faire pour se rendre à la Mer Morte depuis le Dead Sea Museum
-la Mer Morte, juste ça !
-le Wadi Mujib et ses magnifiques cascades
Al-Karak et son imposant château
Al Nawatef Camp, LE lieu où dormir autour de Dana
Shobak et son bien hostile château
x

Mes bonnes adresses…:

pour bien dormir: Al Nawatef Camp à Dana

*les rues du petit village de Dana*

Madaba, la ville biblique

I, la vieille ville et son immense site archéologique

Pour commencer ma découverte du centre de la Jordanie, j’ai décidé d’aller visiter une petite ville toute proche de la capitale, et très connue pour ses racines bibliques et ses magnifiques mosaïques : Madaba. Située non loin d’Amman, la ville est pourtant assez difficile d’accès hors taxis et Uber, car même après être allé dans les deux grandes gares de bus d’Amman (north et south), je n’ai trouvé nulle part de bus à destination de Madaba. Heureusement, un chauffeur de taxi m’a pris dans son véhicule à la south bus station et a fini par trouver  »l’arrêt » au milieu d’une avenue au sud d’Amman où partent les mini-bus pour Madaba. Une fois dans le mini-bus, comptez quelques dinars Jordanien et moins d’une heure de route pour arriver à la gare de bus de Madaba qui se situe dans son centre-ville.

Arrivé à destination, je vous conseille tout d’abord de visiter sa vieille ville et ses petites ruelles charmantes avant d’aller visiter ses nombreuses ruines. Car oui, même lors des temps bibliques, Madaba existait déjà, et elle est même citée dans le livre sacré ! Dans la vieille ville (qui est très petite), vous trouverez quelques jolies ruelles, de belles maisons en pierre, ainsi que diverses boutiques de souvenirs et de restaurants. Mais aussi, vous trouverez des tas d’anciennes ruines qui correspondent à divers lieux antiques. Dans ce qui est appelée le parc archéologique de Madaba, vous pourrez découvrir, entre autres, le  »burnt palace », les ruines de l’église des martyrs, et surtout, des dizaines et des dizaines de mosaïques richement décorées, présentant des oliviers, des écritures grecques, et des scènes de vie courantes. Pour faire le tour de la vieille ville et du parc archéologique, comptez au moins deux à trois heures.


II, l’église Saint-Georges et la fameuse carte de Madaba

Pour poursuivre votre visite, il vous faudra chercher dans le centre-ville en vous baladant une petite église, cachée entre d’épais arbres qui vous feront de l’ombre pour vous reposer. Repérable par son petit clocher qui dépasse et sa jolie façade, vous pourrez découvrir l’église Saint-Georges, un petit édifice non inclus dans le Jordanpass (1 JOD) qui abrite, en plus d’un magnifique intérieur, une mosaïque sur son sol qui représente la Terre Sainte avec Jérusalem qui est visible en haut à droite de la carte.

Bien que la visite de l’église et de sa mosaïque ne vous prendront qu’une petite dizaine de minutes, vous pourrez quand même compléter la visite en allant voir le  »mini-musée » construit sur le parvis qui explique la mosaïque, ses origines, et surtout les lieux indiqués. Même si l’église n’est pas incluse dans le Jordanpass, je trouve judicieux de la visiter pour sa mosaïque qui retrace à elle toute seule les siècles d’histoires de ces lieux mythiques et bibliques que sont Madaba, Jérusalem et leurs alentours qui sont aujourd’hui bien éloignés par rapport à ce qu’ils étaient jadis.


III, la mosquée du Roi Hussein et ses dômes dorés

En continuant ma balade, mes yeux ont été attirés par deux magnifiques dômes en or aux côtés de deux hauts minarets qui surplombaient les rues commerçantes de la ville. Il s’agit de la mosquée du Roi Hussein, un édifice construit au cœur de Madaba qui est visitable et libre d’accès à condition d’y pénétrer dans une tenue décente, avec un voile sur la tête pour les femmes.

Même si vous visitez comme moi Madaba juste le temps d’une matinée, je vous conseille quand même de faire un petit crochet à la mosquée, ne serait-ce que pour vous asseoir sur les tapis et observer les magnifiques plafonds de couleurs roses qui m’ont fait légèrement penser aux mosquées ottomanes d’Istanbul.


IV, l’église Jean le Baptiste, son sous-sol et son clocher

Après la visite de la mosquée, je vous conseille de vous diriger encore vers un autre lieu de culte, qui est cette fois-ci une jolie église, remarquable par son haut clocher qui domine Madaba. Comme le titre l’indique, il s’agit de l’église Jean le Baptiste, un édifice assez simple extérieurement, mais qui est pour moi un des plus beaux et des plus mémorables édifices à visiter dans la ville. Et pour cause, après avoir payé 1 JOD, vous n’aurez pas seulement accès à l’intérieur de l’église, mais vous aurez aussi accès à son sous-sol dans lequel a été arrangé un petit musée avec quelques mosaïques, et même un ancien puits duquel vous pourrez remonter de l’eau comme cela se faisait lors des temps bibliques !

Mais surtout, vous pourrez grimper au sommet du clocher qui offre une vue splendide sur Madaba, avec, devant vous, sa vieille ville, ses clochers, ses minarets ainsi que les collines alentours. Tout proche d’ici, vous pourrez aller visiter le mont Nébo, un mont biblique bien connu que je n’ai pas encore visité. Si jamais vous voulez découvrir ce mont sans avoir à faire de l’autostop ou à prendre des taxis, la société JETTbus organise des tours en bus pour 15 JOD qui incluent Madaba, le mont Nébo, et même le site de Béthanie. Cependant, ils n’étaient pas opérationnels lors de ma visite en cette semaine post-ramadan.


V, l’église apostolique, un bien grand et vide édifice

Avant de quitter Madaba, je vous conseille de faire un détour afin de visiter une dernière église. Inclue elle aussi dans le Jordanpass, l’église apostolique se situe légèrement en dehors du centre-ville, sur la route en direction du sud du pays. Bien que cette église ne soit pas des must-see de Madaba, je vous conseille quand même la visite si vous avez le Jordanpass afin de découvrir ses magnifiques mosaïques sur son sol, ainsi que son joli intérieur bien vide qui clôture ce début de journée très culturel.

Pour l’ensemble des lieux dont je vous parle dans l’article, il faut savoir que j’ai mis environ quatre jours à tout visiter en prenant mon temps, en faisant parfois des aller-retours à Amman, et en m’arrêtant assez souvent pour discuter avec des gens sur ma route, voire me faire inviter chez un policier à Gawr as-Safi plus au sud. Pour la suite de l’itinéraire (hors Al-Karak qui est facilement rejoignable depuis Amman), il vous faudra jongler entre des mini-bus, des taxis, ou encore de l’auto-stop, ce qui se fait TRÈS facilement dans le pays (bien que ce soit  »interdit » par la loi). Mais si vous avez loué une voiture pour visiter le pays, vous pourrez aisément faire ces visites en deux ou trois jours à peu près.


Mer Morte et son rivage

VI, emprunter le chemin de randonnée du Dead Sea Museum jusqu’à la Mer Morte

Parmi les lieux phares à visiter en Jordanie, je me dois de vous parler de la mer Morte, un lieu tout proche d’Amman et de Madaba, mais qui est compliqué à rejoindre. Si vous voulez faire au plus simple, vous pourrez emprunter un des JETTbus en direction de la  »Dead Sea » (pour 15 JOD aller / retour), mais ce dernier vous déposera dans un des hôtels de luxe au Nord de la mer Morte, où il vous faudra payer l’entrée dans un des hôtels qui est extrêmement chère pour se baigner quelques heures (parfois plus de 50€ par personne). Mais aussi, vous pourrez pour rejoindre la mer Morte, prendre un taxi depuis Amman pour environ 40€ / 50€ aller simple, ou encore trouver un des rares bus qui passe par la Jordan Valley Highway, et qui vous arrêtera sur une des plages de la mer Morte (ce qui ne semble pas être une mince affaire pour trouver le point de départ du bus).

Mais sinon, vous pourrez comme moi, commencer votre journée visite à Madaba, avant de prendre un Uber / taxi, ou faire du stop afin de vous rendre au Dead Sea Museum qui se situe sur une colline juste au-dessus de la mer Morte. Une fois devant ce musée (que je n’ai pas visité), il vous faudra rebrousser chemin sur quelques centaines de mètres, avant de découvrir un petit chemin de randonnée qui s’engouffre dans un sublime canyon qui vous amènera au pied de la mer Morte, sur une plage gratuite (comme beaucoup d’endroits), mais assez difficile d’accès (chercher  »free Beach On Dead Sea » sur Google Maps). Passer par ce chemin de randonnée vous permettra de découvrir la mer Morte d’une manière douce et différente, avec en prime une jolie vue sur la Palestine juste en face. Pour descendre via ce petit chemin, comptez une heure de randonnée, avec un chemin  »assez propre », et peu côtoyé (j’étais seul tout au long de la descente).


VII, se baigner gratuitement dans la Mer Morte (et flotter tranquillement)

Une fois en bas de mon chemin de randonnée, j’arrive donc à la terre promise ce jour-là : les rives de la mer Morte. Comme je l’ai dit plus haut, vous aurez un tas de choix et de moyen différents d’aller à la mer Morte, mais vous vous apercevrez vite que vos choix sont en fait assez vite réduits au niveau des emplacements où vous pourrez vous baigner. Son rivage côté Jordanien a beau mesurer plus de cinquante kilomètres, vous aurez le choix côté baignade soit entre des hôtels luxueux qui vous permettent d’accéder à  »leurs plages » à des prix fixes, soit à des plages gratuites, dont l’accès est généralement TRÈS escarpé, et compliqué due à la baisse du niveau de cette mer intérieure d’année en année. Pour ma part, j’ai eu deux fois la chance de me baigner dans la mer Morte gratuitement, dont une fois au bas de mon chemin de randonnée, et une seconde fois sur la plage en bas du café Break Abadi, où j’ai sympathisé avec le propriétaire qui était très content d’accueillir un touriste.

Peu importe où vous souhaiterez vous baigner, il faudra juste savoir que l’accès hors hôtels à la mer Morte peuvent être très périlleux, que les chemins qui y descendent sont dangereux et inadaptés, et que surtout, il vous faudra garder des chaussures, car les cristaux de sels peuvent vous blesser. Qu’importe où vous irez vous baigner, vous découvrirez un lieu unique au monde dans lequel vous pourrez vous allonger pour flotter, bronzer au soleil sous la chaleur étouffante de l’été, ou encore profiter des vertus de la miraculeuse boue de ce lieu qui sera sûrement un des meilleurs souvenirs de votre voyage en Jordanie ! Si vous le pouvez, privilégiez un arrêt au café Break Abadi afin d’y prendre une boisson fraîche, et de pourquoi pas profiter d’une  »petite douche » que vous pourrez prendre au bord même de la route pour rincer le sel qui se sera accumulé sur votre peau après cette baignade légendaire.


VIII, Wadi Mujib, l’extraordinaire aventure

Pour continuer votre virée sur les rives de la mer Morte, je vous conseille de faire une activité vraiment unique, qui vous prendra au moins une demi-journée entre la route depuis Amman, la randonnée (qui dure entre trois et quatre heures), et le retour. Comme le titre l’indique, je vais vous parler du Wadi Mujib, une gorge inondée d’eau (dont le niveau varie entre plus d’un mètre et quelques dizaines de centimètres) qui part du bord de la mer Morte jusqu’à s’enfoncer dans l’intérieur des terres désertiques. La photo que j’ai prise pour illustrer l’article a été faite depuis le pont de la route qui passe à proximité, car j’avais décidé de ne pas prendre mon téléphone dans le canyon pour bien profiter de la balade, et de mon aventure dans le Wadi (qui m’a coûté une paire de lunettes dans une des cascades).

Pour ma part, je vous conseille d’arriver assez tôt sur le site (entre huit heures et midi) afin de faire le chemin tranquillement, et sans croiser les flots de touristes qui arrivent en bus plus tard dans la journée. Une fois sur le site, vous aurez le choix entre plusieurs chemins qui ouvrent et qui ferment intempestivement selon les crues du Wadi, avec plusieurs prix, dont le premier à 28€ pour faire le chemin principal seul et sans guide. Pour le reste des randonnées, il vous faudra payer un peu plus, et prendre un guide pour faire le chemin qui nécessite la présence d’un professionnel expérimenté. Pour ma part, et même en n’étant pas sportif, j’ai pris la première option à 28€, et ce fut un vrai régal ! Après quelques minutes de marche dans l’ombre du canyon, vous aurez vos premiers obstacles à escalader, avec une haute cascade à grimper avec l’aide d’une échelle (beaucoup de personnes abandonnent ici), et quelques rapides à remonter, avant d’arriver au point final, une haute cascade de six mètres qui marque la fin du  »Siq trail ».


Al-Karak

IX, son château, et sa vieille ville

Pour changer un peu des visites des églises et des mosquées, j’ai décidé lors de mon premier voyage dans le pays de m’enfoncer dans la campagne pour découvrir un autre type de monuments très répandus en Jordanie et pourtant pas encore très connus : ses châteaux-forts. Bien qu’il en existe un grand nombre, avec certains plus connus que d’autres (dont le château d’Ajloun et les châteaux du désert sur la route de l’Irak), je dois dire avoir choisi de visiter simplement le château d’Al Karak pour faire un tour dans cette partie du pays qui m’était inconnue et aussi pour sa simplicité d’accès depuis la gare d’Amman South. Pour le trajet en mini-bus, comptez deux heures environ, et quelques dinars jordaniens (l’aller-retour coûte environ 10€).

Une fois à la petite gare de bus qui se situe en bas de la vieille ville, je vous conseille de commencer à grimper tranquillement dans ce qui est la ville moderne d’Al Karak. Dans cette petite ville qui ne manque pas d’intérêt, vous pourrez trouver plusieurs rues commerçantes, quelques jolis monuments religieux, ainsi que la belle mosquée Al-Omari qui se situe dans une des rues principales de la ville. Mais surtout, l’intérêt principal de votre visite à Al-Karak sera surement son célèbre château, qui fut construit au XIIème siècle sur un promontoire rocheux. Inclus dans le Jordanpass, ce beau château dominant vous offrira une vue panoramique sur les alentours qui sont très vallonnés ainsi que sur toute la ville d’Al-Karak. Bien que le château soit très impressionnant depuis l’extérieur, je dois avouer avoir été légèrement surpris par son intérieur encore peu restauré qui est composé de plusieurs terrasses ainsi que de nombreux tunnels qui parcourent l’édifice qui est, en soi, un vrai gruyère. Pour visiter ce monument, ses tunnels, et ses quelques salles encore debout, comptez au moins deux heures en prenant bien votre temps.


Dana

X, Dana, le vieux village isolé

En continuant votre route vers le sud, vous pourrez découvrir Dana, un petit village très isolé, situé dans un environnement naturel magnifique qui jouxte la Dana Biosphere Reserve. Bien que le village soit  »assez touristique », il n’en sera pas moins très difficile d’accès si vous ne possédez pas de voiture. Pour m’y rendre, j’ai dû faire trois fois consécutives du stop, une fois du Wadi Mujib jusqu’à Gawr as-Safi, une fois de Gawr as-Safi jusqu’à Feifa (en camion-stop), puis encore une autre fois de Feifa jusqu’à Dana via une route montagneuse qui passe de -430 mètres d’altitude (niveau de la mer Morte), jusqu’à 1 240 mètres d’altitude où se trouve Dana.

Pour rejoindre ensuite Dana, j’ai rencontré dans le camp dans lequel j’avais dormi ce soir-là (j’en parle plus bas) un couple de Français avec qui j’ai voyagé dans leur voiture durant trois jours, et qui m’ont baladé jusqu’à Pétra. Nous avons donc visité Dana ensemble, et la visite fut au final assez rapide. Hormis une petite mosquée et quelques ruelles en pierre, je dois avouer qu’il n’y a pas grand-chose à voir ici. Néanmoins, j’en ai pris plein les yeux avec les vues que Dana offre sur son parc naturel qui est très accidenté. Avant de partir en randonnée dans les chemins autour du village, vous devez savoir qu’il vous faudra payer des frais d’entrée dans la réserve, puis prendre pour la plupart des chemins de randonnée un guide (qui vous facturera assez cher la balade), ce qui peut vite représenter un budget conséquent (parfois plus de 50€ pour quelques heures de randonnées).


XI, Al Nawatef Camp, LE lieu où dormir à Dana

Pour me loger à Dana, j’ai eu le choix sur Booking entre plusieurs hôtels et petits appartements, mais j’ai cependant choisi de faire original et de passer la nuit dans une « petite maisonnette ». Et pour cela, j’ai choisi de réserver une nuit à quelques kilomètres de Dana dans l’Al Nawatef Camp, un petit camp comme cela se fait dans le Wadi Rum (mais cette fois-ci dans des collines). Le lieu étant relativement isolé, j’ai choisi de prendre sur place la  »formule complète » qui inclue le repas du soir et un petit déjeuner, ce qui m’a coûté moins de 25€ tout compris. Pour l’hébergement, j’ai eu droit à une « petite maisonnette » située sur les hauteurs du camp, avec un grand lit, une petite terrasse avec vue, et surtout, avec plein de couettes et de plaids. Car oui, même en plein été, il peut faire assez frais dans le camp qui est situé à plus de 1 200 mètres d’altitude.

Bien que ce soit rare que j’écrive des paragraphes dédiés à un hébergement en particulier, je me devais de le faire ici pour vous parler de la sublime vue du camp sur la vallée de Dana qui est à couper le souffle, et qu’il l’est encore plus au coucher de soleil. Si vous visitez le coin, je vous conseille donc absolument de vous poser le temps d’une soirée ici afin de profiter du très réconfortant thé à la menthe du camp, des hamacs sur place, ainsi que des petites randonnées accessibles aux abords du camp qui ne vous demanderont aucun frais à payer.


Shobak

XII, le Krak de Montréal

Après la visite de Dana, j’ai continué à descendre toujours plus au sud afin de faire un dernier arrêt avant d’arriver à Pétra. Et pour ce dernier arrêt, mon choix s’est porté sur un lieu bien austère situé aux abords de la Kings Highway : le Krak de Montréal. Construit au XIIème siècle, ce beau château-fort situé à côté de Shobak est un peu oublié par les touristes qui se dirigent généralement directement à Pétra. Cependant, ce beau château mérite le détour, bien qu’il soit comme le château d’Al-Karak en assez mauvais état.

Une fois garé au Visitor Center, il vous faudra soit marcher une quinzaine de minutes sous la chaleur de ce lieu désertique, soit prendre pour quelques dinars une des voiturettes mises à disposition sur le site qui vous permettront de faire l’aller-retour avec un  »chauffeur » qui vous attendra au château. Pour bien visiter l’édifice, comptez sur place entre trente minutes et une heure afin de balader dans ses vieilles salles, mais surtout de contempler la vue magnifique sur la campagne bien désertique autour. Pour visiter le Krak de Montréal, il vous faudra débourser environ 1,50€ ou sortir votre Jordanpass.


En résumé :

  • Eglise Saint-Georges et carte de Madaba: ★★★★★
  • Eglise Jean le Baptiste (Madaba): ★★★★★
  • Mer Morte: ★★★★★
  • Wadi Mujib: ★★★★★
  • Al Nawatef Camp: ★★★★★
  • Mosquée du Roi Hussein (Madaba): ★★★★
  • Parc archéologique de Madaba: ★★★★
  • Dana: ★★★★
  • Krak de Montréal: ★★★★
  • Eglise apostolique (Madaba): ★★★
  • Al-Karak: ★★★
*le désert autour du château de Shobak*

De Tatev à Meghri, l’Arménie bien profonde

*le monastère de Tatev vu depuis la route de Kapan*

Dans cet article, je vais vous parler du marz de Syunik, une petite région située au sud de l’Arménie. Enclavée entre l’Azerbaïdjan, le Nakhitchevan, et l’Iran, cette petite région montagneuse peut être aisément divisée en deux parties : celle d’avant le col de Tashtun, et celle d’après. Avant ce dernier, vous découvrirez une région sauvage, froide, et relativement semblable au reste du pays. Alors qu’après le col, vous découvrirez la ville de Meghri et ses alentours, qui sont bien différents (et ce, même climatiquement).

Du fait de la situation géopolitique de ce petit pays, il vous faudra plus de sept heures de voiture non-stop pour faire le trajet Yérévan – Meghri (pour seulement 375 kilomètres de distance). L’Arménie étant un pays très montagneux, seules des petites routes sinueuses le traversent dans sa continuité. Fut un temps, il était possible de passer par le Nakhitchevan, réduisant alors le trajet à trois heures trente de route.


Parlons de l’itinéraire Tatev – Meghri

-J’ai voyagé… : en taxi, à pied

-J’ai logé : chez Artush & Donaras B&B (Tatev)

-Kilomètres parcourus : 250 environ

-Durée du voyage : deux jours

-Ce que j’ai préféré : la vieille ville de Meghri et le village de Pokr Tagh

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-le monastère de Tatev et sa vue sur les montagnes
-la vieille ville de Meghri et le village de Pokr Tagh
-le col de Tashtun et ses pentes blanches
x
*un des cols entre Kapan et Meghri culminant à plus de 2000 mètres d’altitude*

Monastère de Tatev

Pour commencer votre voyage dans le Syunik, je vous conseille de vous rendre en premier au monastère de Tatev, un bel édifice construit au bord d’un grand ravin. Pour vous rendre à celui-ci, vous pourrez soit emprunter la route sinueuse qui part de Goris jusqu’au monastère via la gorge de Vorotan, soit emprunter le téléphérique de Tatev qui est un des plus spectaculaires au monde !

Malheureusement pour moi, le vent soufflait énormément ce jour-là, empêchant le passage des télécabines d’un côté à l’autre de la gorge. Que vous veniez en taxi, en marchroutka, ou en téléphérique (ce que je vous suggère), il vous faudra passer au moins une heure dans le monastère tant il contient de salles, de sous-terrains, et de beaux panoramas à observer. Faites aussi le tour des trois églises du complexe (Surb Astvatsatsin, Surb Poghos Petros, et Surb Grigor) qui ont été toutes restaurées il y a peu de temps.


Tatev (village)

Après avoir visité l’édifice et marché un peu sur la  »route de Kapan » afin de faire de jolies photos, je suis ensuite allé poser mon sac à dos au B&B Artush & Donaras où j’ai passé la nuit. Pour le repas du midi, du soir, le petit déjeuner et la nuit, j’ai payé la modique somme de… 15€, un tarif imbattable !

Le B&B étant situé en plein cœur du village de Tatev, j’en ai profité l’après-midi pour aller y faire un petit tour. Dans ce petit village très traditionnel qui ne contient aucun immeuble vraiment moderne, vous pourrez voir des petites maisons entourées de jardins, des vielles ruelles, la mairie de Tatev (qui semblait abandonnée), ainsi qu’une petite église. Bien que le village vaille le détour pour ses vues sur les montagnes et pour sa tranquillité, vous n’y passerez pas plus de trente minutes dedans.


Kapan

Après une nuit de repos, j’ai repris la route en direction du fin fond de l’Arménie, avec pour premier arrêt Kapan. Pour visiter Kapan, Vahanavank et Meghri, le B&B où j’avais logé à Tatev m’avais préparé une excursion afin d’aller découvrir ces zones dites  »rouges / dangereuses » par l’ambassade de France. Pour l’aller, le retour (qui s’est fait à Goris), et l’attente lors des visites, le conducteur de taxi m’a réclamé environ 30 000 drams (70€). Malheureusement, le chauffeur était très vieux, manquait de patience, et roulait dans une vieille voiture qui a eu bien du mal à passer les cols enneigé.

Si vous souhaitez vous rendre comme moi dans le grand sud, sachez que ces deux villes ne sont pas dangereuses du tout, que les habitants sont très accueillants, et que Meghri mérite mieux qu’une visite rapide d’une heure. C’est d’ailleurs mon plus gros regret de ce voyage en Arménie. Pour revenir à Kapan, je vous conseille si vous êtes, vous aussi, de passage dans la ville d’aller visiter l’église St. Mesrop Mashtots, et d’aller balader dans son centre-ville qui est situé au bord de la rivière Voghji.


Vahanavank

Situé dans une vallée isolée à quelques minutes de Kapan, j’ai pu découvrir sur ma route le monastère de Vahanavank, un bel édifice datant du Xème siècle. Une fois arrivé sur place, j’ai eu le privilège de rencontrer le prêtre qui venait de finir de faire sa messe, et qui a décidé de me faire visiter l’intérieur de l’édifice.

Bien que les décorations de l’église m’aient semblé assez banales après ces quelques jours en Arménie, j’ai passé un bon moment dans ce lieu à boire un thé chaud, et à discuter avec le prêtre qui était fier d’accueillir un touriste et de lui raconter l’histoire de ce monument millénaire.


Pokr Tagh

Après avoir traversé le col de Tashtun, nous commençons à descendre en direction du sud afin de rejoindre le bout-du-bout de l’Arménie : Meghri. Mais avant cela, j’avais pu remarquer que la ville était divisée en deux parties, avec à sa gauche un petit quartier dominé par une chapelle. Il s’agit de Pokr Tagh. Dans ce dernier, vous pourrez découvrir de jolies rues pavées, mais surtout, un petit chemin menant à une église (Sourp Sargis) réputée pour son sublime intérieur contenant des décorations arméniennes et… iraniennes !

Car oui, à deux pas de là se trouve la rivière Araxe qui sépare l’Arménie de l’Iran (expliquant le changement de climat et d’ambiance). Une fois à l’église, profitez de la jolie vue sur les montagnes, ainsi que sur la ville de Meghri située juste en face qui se distingue par ses hauts immeubles. Dans le même style que Pokr Tagh, vous pourrez aussi découvrir Mets Tagh, un autre quartier-village situé à la sortie de la ville que je n’ai malheureusement pas pu visiter.


Meghri

Après une trentaine de minutes passées à balader à Pokr Tagh, j’ai ensuite traversé la route M2 afin de me rendre cette fois-ci dans Meghri, la ville la plus septentrionale du pays. Personnellement, et ce même si je n’ai pas eu l’occasion de passer dans la ville plus d’une heure et demie, je dois avouer avoir été particulièrement séduit par son ambiance, sa beauté, ainsi que ses nombreux attraits qui font de cette ville un must-see si vous visitez l’Arménie.

Tout en me baladant, j’ai pu visiter rapidement la vieille ville (qui est en partie en mauvais état), ainsi que découvrir l’église Sourp Astvatsatsin qui était ouverte lors de mon passage. Si vous visitez la ville, n’oubliez pas (comme moi malheureusement) de grimper à la forteresse de Meghri qui domine toute la ville et ses montagnes alentours offrant des panoramas à couper le souffle. Par manque d’organisation et de temps, j’ai ensuite repris la route en direction de Yérévan afin de quitter le lendemain ce magnifique pays qui me laissera de merveilleux souvenirs pour ses paysages uniques, ses milliers d’églises typiques, ainsi que pour les Arméniens qui m’ont marqué par leur gentillesse et leur accueil. 


En résumé :

  • Monastère de Tatev: ★★★★★
  • Pokr Tagh: ★★★★★
  • Meghri: ★★★★★
  • Vahanavank: ★★★★
  • Tatev (village): ★★★
  • Kapan: ★★
*le clocher de l’église St Astvatsatsin de Meghri*

Yérévan, la capitale arménienne

Dans cet article, je vais vous parler de Yérévan, la capitale de l’Arménie. Coincée au fin fond du Caucase entre la Turquie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, et l’Iran, ce petit pays de seulement 29 743 km² (un peu plus petit que la région PACA) résiste tant bien que mal dans un climat politique difficile. Détestée par ses voisins turcs et azéris, la petite république ultra-enclavée est malheureusement coupée du monde et renfermée sur elle-même depuis de nombreuses années déjà.

Encore très méconnue, vous ne verrez en Arménie que quelques touristes russes (de plus en plus depuis le début de la guerre en Ukraine), ainsi que quelques rares occidentaux qui osent poser leurs pieds sur cette terre abîmée. Fort heureusement, ceux qui s’aventureront là pourront découvrir une population chaleureuse et accueillante, des paysages à couper le souffle, ainsi que Yérévan, une capitale peu commune, ballottée entre son passé soviétique et la modernité occidentale qui tarde à arriver.


Parlons de l’Arménie…

-Durée du trajet : Marseille – Yérévan (via Istanbul) 5h00 de vol (sans escales)

-Durée du voyage : dix jours

-Kilomètres parcourus : environ 1200 kilomètres

-Décalage horaire : 2h00

-Capitale : Yérévan

-Document nécessaire : Passeport

-Langue : Arménien

-Monnaie: Dram (AMD) – 1€ = 546AMD

-Coût de la vie : faible

-J’ai voyagé : en taxi, en métro, en marchroutka (taxi-bus), taxi collectif, à pied, en auto-stop

-Ce que j’ai préféré : la jolie ville de Guymri ex-æquo avec les magnifiques monastères isolés du pays (Noravank, Gherart, Sanahin…)

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui

-J’ai voyagé: en solitaire

-Sécurité: 5/5

Budget dodo pour une nuitBudget miam pour un repasBudget voyage
-Entre 20€ et 30€ (hôtels)-Entre 5€ et 10€-Transport : peu cher
-Visite, autres : peu cher

Parlons de Yérévan… :

-J’ai voyagé en…. : métro, taxi, à pied

-J’ai logé : Best hotel Aygestan / Mashtots hotel

-Kilomètres parcourus : 20 environ

-Durée du voyage : deux jours

-Ce que j’ai préféré : l’architecture atypique de la  »vieille ville »

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Yérévan, une ville encore peu touristique
-la gentillesse des Arméniens
-la possibilité de loger dans de beaux hôtels pour pas cher
-la gastronomie arménienne (rien que ça !)
Tsitsernakaberd, le tragique Mémorial aux Victimes du Génocide Arménien
-la  »Cascade », et sa vue panoramique sur la ville
Erebouni, la très vieille ville oubliée
x

Mes bonnes adresses :

pour bien dormir : -l’hôtel Mashtots dans le centre de Yérévan


En résumé, j’ai passé… :

2022 : dix jours à explorer l’Arménie en solitaire (de Yérévan à Meghri)


I. les ruelles et places du Kentron

Pour commencer votre visite, je vous conseille de vous rendre dans le Kentron, la  »vieille ville ». De facto, Yérévan est une des plus anciennes villes au monde, mais dû à l’occupation russe, elle s’est considérablement agrandie, et peuplée. Et pour cela, la quasi-totalité du vieux centre fut rasé, faisant place à de longues avenues rectilignes, et à de plus ou moins beaux immeubles et monuments typiques de l’URSS. À savoir, que lors de la transformation de la ville au début du siècle dernier, quelques églises furent détruites, ainsi que les nombreux restes de ce qui était  »la forteresse de Yérévan », faisant ainsi perdre un patrimoine historique inestimable.

Au fil des boulevards qui contournent le Kentron, vous pourrez découvrir de vraies pépites, dont je vais vous parler dans les neuf premiers points de l’article. En plus de ce que je vais vous citer, pensez à aller voir lors de votre balade la place Charles Aznavour, la place de l’Opéra, ou encore l’avenue du Nord qui est une des rares rues piétonnes de la ville. Pour les personnes qui souhaitent aller voir quelques restes du vieux Yérévan, vous pourrez toujours explorer le vieux quartier de Kond (qui est aujourd’hui en transformation), ainsi que les quelques vieilles ruelles qui résistent à côté de la cathédrale Saint-Grégoire l’Illuminateur.


II. les bâtiments roses de la place de la République

De toutes les places de la ville, la plus marquante est la place de la République (anciennement place Lénine) comme furent jadis appelées toutes les places centrales des grandes villes de l’ex URSS.

Sur cette place aux bâtiments faits en pierre rose (peu visible à cause du mauvais temps), vous pourrez découvrir de jolis bâtiments, dont le palais du Gouvernement que vous pouvez voir sur la photo, ainsi que la galerie nationale d’Arménie qui était fermée lors de ma visite. Malgré la fermeture, des grands panneaux explicatifs sur l’histoire du pays et sur l’Artsakh (territoire peuplé d’arméniens actuellement en Azerbaïdjan) sont exposés toute l’année sous les arcades du bâtiment.


III. la  »Cascade », et sa vue sur les toits de la ville

À défaut d’aller dans les montagnes arméniennes, j’ai, lors de mon premier jour du voyage grimpé les centaines de marches de la Cascade, un étonnant monument de style soviétique. Situé à un arrêt de métro de la place de la République (arrêt Yeritasardakan), vous pourrez découvrir cet édifice qui abrite le musée Cafesjian Center for the Arts.

En plus de sa remarquable allure et de sa popularité auprès des habitants qui adorent venir s’installer sur les marches, le monument peut aussi se targuer d’offrir une vue magnifique sur la ville, ainsi que sur l’opéra. Mais aussi, le sommet de l’escalier vous permettra d’observer une vue panoramique (si le temps le permet) sur le légendaire mont Ararat qui est aujourd’hui situé en Turquie.


IV. le parc de la Victoire surveillé par Mayr Hayastan

Après avoir grimpé les marches, vous découvrirez au sommet de la Cascade une place vieillotte sur laquelle se trouve le monument du 50ème anniversaire de la Révolution d’Octobre, ainsi que tout autour un tas d’anciens immeubles abandonnés.

Juste à côté du monument, vous trouverez aussi le parc de la Victoire, un immense espace vert bien vide et triste en hiver. Entre une vieille grande-roue et quelques stands d’auto-tamponneuses à l’arrêt, vous pourrez découvrir une grande statue. Il s’agit de Mayr Hayastan, la  »mama Armenia ». Tout comme à Tbilissi en Géorgie, Yérévan possède aussi une statue emblématique maternelle qui veille sur la ville depuis 1967 !


V. les vieilles églises de Yérévan

Malgré les quelques églises détruites lors de la  »modernisation de la ville », vous pourrez quand même découvrir au fil des rues quelques jolis édifices. Cependant, vous pourrez vite remarquer que par rapport à sa voisine Tbilissi, la capitale arménienne ne possède que peu d’édifices remarquables.

Lors de votre balade, concentrez-vous donc sur six églises qui, elles, valent absolument le détour. Pour les quatre premières, il ne vous faudra faire que peu d’effort, car elles sont regroupées deux par deux ! Édifiée dans des rues localisées autour de l’Opéra, vous pourrez découvrir la chapelle Sainte Anania qui est accolée à l’église Saint Zoravor Astvatsatsin, ainsi que l’église Sainte-Anne qui est accolée à la minuscule église Katoghiké, une des plus anciennes de Yérévan !


VI. l’église Saint Sargis, au bord du gouffre

Un peu à l’extérieur du Kentron, vous pourrez découvrir une église de couleur pêche (comme sur le drapeau arménien). Il s’agit de l’église Saint Sargis, un joli édifice construit en 1842 sur l’emplacement d’édifices bien plus anciens.

Peu banale par son architecture, l’église l’est encore moins par son étonnant emplacement au bord d’un gouffre qui la sépare du reste de Yérévan. Pour faire une jolie photo de cette dernière, il vous faudra donc traverser le pont de la Victoire qui enjambe la rivière Hrazdan, ou encore grimper les marches de l’ARARAT museum que je n’ai pas visité lors de mon séjour.


VII. l’allure étrange de la cathédrale Saint-Grégoire l’Illuminateur

Non loin de l’église Saint Sargis, vous pourrez rejoindre au fil des parcs et des immeubles rosés de la ville le plus grand édifice religieux de Yérévan : la cathédrale Saint-Grégoire-l’Illuminateur. Construite en 1997, l’église fait partie tout comme la cathédrale de la Sainte-Trinité de Tbilissi en Géorgie des plus grands édifices religieux du Caucase !

Pour accéder à la cathédrale, vous pourrez soit y aller à pied, soit avec le M2 (métro 2) qui possède un arrêt (Zoravar Andranik) à proximité de cette dernière.


VIII. un air d’Iran à la mosquée Bleue

Pour changer un peu des églises, vous pourrez aussi trouver dans Yérévan une magnifique… mosquée. Visible depuis l’avenue Mesrop Mashtots par sa porte d’entrée et ses mosaïques, vous arriverez en traversant le portail de cette dernière dans un univers oriental, qui n’est au final pas si loin que ça (l’Iran n’est qu’à 380 kilomètres de Yérévan !).

Construite en 1765, elle était juste avant la soviétisation de la ville l’une des huit mosquées qui avaient traversé les siècles pour arriver à nos jours. Aujourd’hui, il ne reste que cette dernière qui est quasi uniquement fréquentée par les Iraniens dû à la fuite des Azéris. Encore en restauration lors de ma visite, je n’avais malheureusement pas pu pénétrer à l’intérieur.


IX.  »Vernissage », le marché aux milles couleurs

Non loin de la cathédrale Saint-Grégoire l’Illuminateur, vous pourrez découvrir une grande place remplie d’une centaine de stands à touche-touche. Il s’agit de Vernissage, un marché coloré dans lequel vous pourrez trouver un peu de tout.

Sur les petits stands prennent place des tableaux, des objets d’arts, des bouteilles de vins, ainsi qu’un tas de bibelots que vous pourrez emporter en souvenir. Tantôt décrit comme un attrape-touriste ou comme  »le lieu » où acheter ses souvenirs à Yérévan, ce sera à vous de le décider lors de votre visite.


X. lâcher quelques larmes à Tsitsernakaberd, le Mémorial aux Victimes du Génocide Arménien

Sur les hauteurs de la ville, vous pourrez découvrir le lieu le plus émouvant de toute la nation arménienne, ainsi que LE lieu à visiter à Yérévan : Tsitsernakaberd, le Mémorial aux Victimes du Génocide Arménien. Entre 1915 et 1916, plus de 1,5 millions d’Arméniens qui vivaient dans l’actuelle Turquie ont subi un terrible génocide qui changea à tout jamais l’histoire de ce peuple déjà meurtri. Et bien que le génocide se soit passé il y a plus de 100 ans, son souvenir reste encore bien vif en Arménie, et encore plus depuis le début des tensions en Artsakh.

Pour en apprendre plus sur cette tragédie, il vous faudra visiter le musée, ainsi que vous balader sur la jolie esplanade qui offre une vue panoramique sur Yérévan et ses montagnes. Bien que le musée ne soit pas bien grand, il raconte pour moi à la perfection l’histoire de ce génocide encore trop peu connu aujourd’hui.


XI. en prendre plein les yeux à Erebouni, la très vieille ville oubliée

Un peu plus loin que le Kentron, vous pourrez découvrir, non loin de l’arrêt de métro Gortsaranayin dans le quartier de Nor Aresh une petite colline timide qui, de loin, ne semble pas abriter ce qui était jadis une ancienne ville. Et pourtant !

Pour y accéder, il vous faudra d’abord visiter le musée Erebouni qui présente l’histoire du site et divers artefacts retrouvés autour de Yérévan, puis grimper quelques marches pour arriver au sommet de la colline. Une fois arrivé là-haut, vous pourrez découvrir une des plus belles vues sur la ville, sur ces quartiers méconnus, ainsi que découvrir les murs de l’ancienne ville qui est au final plutôt bien préservée et restaurée !


En résumé :

  • Place de la République: ★★★★★
  • Eglise Katoghiké: ★★★★★
  • Cathédrale Saint-Grégoire l’Illuminateur: ★★★★★
  • Mosquée Bleue: ★★★★★
  • Tsitsernakaberd: ★★★★★
  • Eglise Saint Sargis: ★★★★
  • Erebouni: ★★★★
  • Cascade: ★★★★
  • Mayr Hayastan: ★★★
  • Vernissage: ★★★
*vue de Yérévan depuis Erebouni*

Nicosie / Lefkoşa, la dernière capitale divisée d’Europe

Dans cet article, je vais vous parler de Nicosie, la dernière capitale divisée d’Europe. Tristement connue pour être coupée en deux par la ligne verte qui fractionne Chypre en deux parties, Nicosie est la seule capitale européenne qui vit entre deux identités et cultures complètement différentes. Du sud européanisé au nord orientalisé, voyager là-bas est une vraie expérience à la fois unique et profondément triste.

Toujours divisée et séparée par d’épais murs, l’île de Chypre est un vrai bazar à ciel ouvert. Environ 57% de la superficie de l’île est occupée par les Chypriotes grecs, 36% par les Chypriotes turcs, alors que le reste (environ 7%) est occupée par la ligne verte, ainsi que par… deux bases militaires britanniques ! (Akrotiri et Dhekelia). Et même si la paix et la stabilité semblent aujourd’hui revenues, la réconciliation entre les deux communautés n’est toujours pas d’actualité…


Parlons de Nicosie / Lefkoşa…

-J’ai voyagé en…. : bus, à pieds

-J’ai logé: x

-Kilomètres parcourus: 5 environ

-Durée du voyage: une journée

-Ce que j’ai préféré: la vieille ville de Nicosie (sud et nord)

-Ce que j’ai moins aimé: x

-Est-ce que je reviendrai?: oui


Le plusLe moins
Nicosie, une ville unique au monde
-la tour Shacolas et sa vue panoramique
-les magnifiques églises et mosquées présentes des deux côtés du mur
-les graffitis sur la ligne verte pour comprendre les tourments de l’histoire de l’île
x

*la kathedrikós Ierós Naós Apostólou Varnáva*

Nicosie (sud)

I. la vieille ville

Après avoir visité Larnaca, j’avais ensuite décidé de poursuivre mon voyage en me rendant à Nicosie, l’intrigante capitale de l’île. Si vous arrivez à Nicosie en bus, je vous conseille de vous rendre une fois sorti de la gare routière à l’Eleftheria Square, une place moderne qui sert de jonction entre la nouvelle et la vieille ville.

Pour faire le tour de cette dernière, je vous conseille d’y passer au moins une matinée afin de vous laisser le temps de petit-déjeuner, de flâner, et d’apprécier la partie sud de la ville qui ressemble de loin à la vieille ville d’Athènes. Je vous conseille absolument d’aller découvrir ses petites ruelles et places qui sont de vraies pépites, mais surtout de…


II. …faire le tour des églises

Ce que j’ai apprécié dans la vieille ville de Nicosie sud, c’est qu’en dehors de la rue Ledra qui est très touristique, le reste de cette dernière est plutôt désert et inconnu des touristes. Et pour bien visiter cette partie de la ville, je vous conseille de commencer par vous perdre au fil des rues pour découvrir ses dizaines d’édifices religieux.

Parmi les immanquables, allez faire un tour à la kathedrikós Naós Agíou Ioánni, une jolie cathédrale coincée entre la moderne kathedrikós Ierós Naós Apostólou Varnáva et le palais de l’Archevêché. Mais aussi, n’oubliez pas d’aller découvrir sur votre chemin la panagía Chrysaliniótissa, la panagía Faneroménis, et même la katholikós Naós tou Timíou Stavroú, une église située à l’intérieur même de la zone tampon !


III. le musée de Chypre

Lors de votre balade dans le vieux Nicosie, vous passerez forcément devant un magnifique bâtiment de couleur ocre décoré de quatre colonnes érigées devant sa porte d’entrée. Il s’agit là du musée de Chypre, le musée le plus connu de l’île. Ce dernier renferme des tas de poteries, des statues, ainsi que quelques vieilles sépultures et squelettes retrouvés sur l’île.

Pour ma part, j’ai pu visiter le musée gratuitement, mais si vous ne rentrez pas dans les conditions de gratuité, l’entrée vous coûtera 4,50€. Pour une visite complète, prévoyez environ une heure afin de faire le tour de toutes les salles, ainsi que de bien découvrir tous les artefacts, dont certains remontent à plus de 3 000 ans !


IV. la ligne verte, la triste cicatrice

Après l’antique, le moderne. Pour un peu mieux comprendre l’histoire de Nicosie depuis la séparation de l’île, je vous conseille de longer la tristement célèbre ligne verte. Au fil des tags et des mots inscrits sur les murs, vous pourrez lire et comprendre le désespoir et la crainte des Chypriotes quant à l’avenir de leur île.

Selon les endroits, la ligne verte sera matérialisée par différents moyens : des barbelés, des barricades, des grillages, des postes d’observations, des remparts, et parfois même par des rues et des maisons ! Quoi qu’il en soit, pensez à faire une balade au plus près de cette étonnante cicatrice qui laisse heureusement passer les habitants d’un côté à l’autre depuis sept passages disposés un peu partout sur l’île. D’ailleurs, deux se trouvent à Nicosie.


V. Shacolas Tower

Avant de vous rendre en RTCN (dont Nicosie-nord fait office de capitale), je vous conseille de vous rendre à un point de vue unique sur la ville. Et pour cela, il faudra vous rendre à la Shacolas tower, un gratte-ciel qui comprend une plateforme d’observation (dont l’accès coûte 2,50€).

Depuis cette dernière, vous pourrez observer les hauts grattes-ciels modernes de Nicosie-sud, la vieille ville et ses fortifications en forme de flocon de neige, puis de l’autre côté Lefkoşa. Déjà, vous pourrez remarquer la différence architecturale des bâtiments, les minarets qui remplacent peu à peu les clochers, mais surtout l’immense drapeau de la RTCN dessiné sur une montagne au loin.


VI. Ledra Street

Située en plein cœur de la vieille ville, vous pourrez découvrir l’avenue la plus branchée et la plus touristique de Nicosie : la Ledra street. Très européanisée, vous pourrez trouver dans cette avenue de nombreuses enseignes bien connues chez nous (KFC, Starbucks, …), ainsi que quelques bars et restaurants.

Mais surtout, ce qui fait l’originalité de cette longue avenue piétonne, c’est qu’un poste frontière se situe à son extrémité. Ouvert en 2008, ce passage (Ledra street checkpoint) qui relie la rue Ledra à la rue Lokmacı cadessi côté turc permet aux piétons et vélos (uniquement) de traverser la frontière. Pour les citoyens de pays faisant partie de l’Union Européenne, pas besoin de passeport pour traverser, la carte d’identité suffit !


Lefkoşa (Nicosie-nord)

VII. la vieille ville

Une fois passé le checkpoint et traversé la ligne verte, vous arriverez à Lefkoşa, une ville aujourd’hui complètement différente de Nicosie-sud. Bien qu’unie pendant des millénaires, la ville (et Chypre nord) furent entièrement isolés durant plus de 40 ans, et ce, jusqu’en 2003 où le premier point de passage fut ouvert. Cette isolation fut telle qu’aujourd’hui les habitants du nord de l’île parlent uniquement Turc, utilisent de la data turque sur leurs téléphones (attention au hors forfait !), et utilisent même la livre turque comme monnaie.

Une fois arrivé de l’autre côté du mur, je vous conseille pour commencer votre visite de partir à la découverte de la vieille ville, qui ressemble cette fois-ci bien plus à Istanbul qu’à Athènes. Dans celle-ci, je vous suggère d’aller explorer ses jolies petites rues remplies de mosquées, parfois d’églises, et même de curiosités inattendues ! D’ailleurs, vous trouverez tout près du checkpoint la rue Arasta, une rue qui mène à un grand bazar couvert, ainsi qu’à la…


VIII. …Selimiye Camii

De tous les édifices religieux que j’ai pu voir à Nicosie, vous pourrez trouver ici à Lefkoşa un surprenant bâtiment (malheureusement en travaux lors de ma visite) qui est sûrement l’édifice le plus beau, mais aussi le plus étonnant de la ville. Si vous passez à Nicosie-nord, vous devrez ABSOLUMENT aller découvrir la Selimiye Camii (parfois appelée cathédrale Sainte-Sophie), une cathédrale gothique (aujourd’hui devenue mosquée) construite au cœur de la ville en 1208 !

Bien que l’édifice fut converti en mosquée en 1570 et que des minarets furent construits tout autour, le bâtiment garde encore sa splendeur d’antan, ainsi qu’une façade gothique où se trouvent encore les contours des anciens vitraux. L’édifice est pour moi une vraie curiosité à voir, ainsi qu’un des symboles de l’histoire de Chypre et de ses peuples.


IX. Büyük Han

À deux pas de là, je vous conseille aussi de faire un tour au Büyük Han, un ancien caravansérail construit en 1572 en plein cœur de la vieille ville. Dans ce dernier, vous pourrez découvrir une magnifique cour intérieure dans laquelle se trouve une petite mosquée, ainsi que de nombreux cafés et boutiques de souvenirs.

Si vous avez le temps, je vous conseille de grimper au premier étage de ce bâtiment afin de vous balader à l’ombre de ses arcades, ainsi que de vous installer boire un café pour profiter de l’ambiance calme du lieu. Avant de passer à la dernière visite à ne pas louper, je vous suggère aussi d’aller faire un saut au Kumarcilar Han, un autre caravansérail plus petit, mais tout autant charmant.


X. Samanbahçe

Pour finir votre visite de Nicosie-nord en beauté, je vous conseille absolument de vous rendre dans le quartier de Suriçi afin de découvrir Samanbahçe, une étonnante unité de maisons blanches toutes similaires construites au XIXème siècle au cœur de la vieille ville.

 »Ancêtre » de nos logements sociaux, Samanbahçe a été construite tout simplement dans le but de loger les populations turques qui augmentaient au nord de la ville, créant, par la même occasion, huit rues rectilignes, avec au centre une petite fontaine qui rend le lieu encore plus beau.


En résumé

  • Nicosie-sud: ★★★★★
  • Nicosie-nord (Lefkoşa): ★★★★★
  • Les vieilles églises du vieux Nicosie: ★★★★★
  • Musée de Chypre: ★★★★★
  • Shacolas Tower: ★★★★★
  • Selimiye Camii: ★★★★★
  • Büyük Han: ★★★★★
  • Samanbahçe: ★★★★★
  • Ligne verte: ★★★★
  • Ledra Street: ★★★★

Limassol en 4 étapes, que voir ?

Dans cet article, je vais vous parler de Limassol, la seconde plus grande ville de Chypre. Moderne, urbaine, mais à la fois intime et traditionnelle, vous pourrez découvrir ici une ambiance totalement différente de celle de Larnaca ou de Nicosie. De ses hauts grattes-ciels érigés sur la plage à son centre-ville tout petit et très charmant, je vous conseille absolument de vous rendre dans cette dernière qui est pour moi une des étapes obligatoires lors d’un voyage à Chypre.

Si vous n’avez qu’une journée pour visiter Limassol, sachez que c’est amplement suffisant pour découvrir sa vieille ville et son très moderne front de mer. Mais si cependant vous souhaitez sortir un peu pour découvrir ses sites antiques alentours (site archéologique d’Amathous / de Kourion), deux jours seront requis pour ne pas courir et prendre votre temps.


Parlons de Limassol:

-J’ai voyagé en…. : bus, à pied

-J’ai logé: x

-Kilomètres parcourus: 5 environ

-Durée du voyage: une journée

-Ce que j’ai préféré: sa vieille ville qui ne manque pas de charme

-Ce que j’ai moins aimé: x

-Est ce que je reviendrai?: oui


Le plusLe moins
Limassol, une jolie ville entre modernité et tradition
-la possibilité d’une visite à la journée depuis Nicosie, Larnaca et Paphos
-la possibilité de couper sa visite en plongeant dans les eaux turquoise de ses plages
-son petit centre-ville tout mignon
x


Étape I, commencer la journée par se baigner à la plage Akti Olympion

Si vous visitez Limassol en plein été, je vous conseille comme moi d’arriver tôt le matin pour aller sur la plage Akti Olympion, une magnifique plage posée aux abords de la vieille ville. Sur cette dernière, vous pourrez louer un transat et un parasol pour 5€ environ, et profiter du soleil sur votre peau et du panorama sur la skyline de la ville.

Lors de votre baignade, en plus de profiter de la beauté des lieux, je vous conseille d’observer les célèbres Trilogy & Oval, qui sont sûrement les bâtiments modernes les plus iconiques de la ville. Pour ma part, j’avais décidé après ma baignade de ne pas aller voir ces derniers, mais de plutôt tracer ma route en direction du vieux Limassol qui n’est situé qu’à deux pas de là.


Étape II, arpenter les petites ruelles du vieux centre

Une fois le temps de la baignade passé, je vous conseille ensuite de vous rendre dans la vieille ville, qui est simplement constituée de quelques jolies ruelles et de monuments religieux. Pour commencer votre visite, il faudra vous rendre dans la rue genethliou Mitellla, une rue piétonne qui vous conduira aux plus beaux endroits du vieux Limassol.

Parfois, vous tomberez lors de votre visite sur de jolies ruelles pavées, mais aussi sur d’anciennes ruines datant de l’antiquité, et ce, en plein centre-ville. Si vous avez le temps, posez-vous pour boire une boisson bien fraîche aux alentours de la Zik Zak street, une petite rue toute biscornue où se concentrent bars et restaurants.


Étape III, faire le tour des églises et des mosquées

Comme moi, je vous conseille de consacrer quelques dizaines de minutes à la visite des édifices religieux de la ville. Et bien que Limassol en comprenne un tas, je vous suggère de vous concentrer sur la kathedrikós Naós Agías Nápas, l’église principale de la ville. Pour découvrir plus en profondeur le quartier, pensez aussi à vous y perdre un peu afin de partir à la rencontre de deux églises de style complètement différent (naós Panagías Pantanássis /agia Thekla).

Mais aussi, n’oubliez pas de faire le tour des mosquées de la ville, car il y en a quelques-unes qui valent absolument le détour. Parmi ces dernières, allez jeter un coup d’œil à tzamí Lemesoú, la plus grande, mais aussi la plus vieille mosquée de la ville qui se situe sur les restes d’une ancienne église.


Étape IV, visiter le château de Limassol

À mi-chemin entre le vieux port et le vieux Limassol, vous pourrez découvrir un ancien bâtiment un peu brutal qui tranche des immeubles colorés de la ville. Il s’agit là du château de Limassol, un ancien fort du XIIème siècle construit pour protéger la ville. Si vous avez un peu de temps, je vous conseille de visiter son intérieur (dont l’entrée coûte 5€) afin de découvrir ses anciennes salles et son étonnante histoire.

Mais si vous n’avez pas le temps, je vous suggère à la place de découvrir seulement son extérieur dans lequel vous pourrez trouver des vestiges provenant de diverses fouilles archéologiques. Le château étant situé à deux pas de l’arrêt de bus des Intercity Buses, vous pourrez finir votre visite de la ville par ce dernier, et profiter en même temps pour visiter le port de Limassol et sa jetée en bois qui offre une vue sympathique sur le front de mer. 


En résumé

  • Vieux Limassol: ★★★★★
  • Kathedrikós Naós Agías Nápas: ★★★★
  • Plage Akti Olympion: ★★★★
  • Château de Limassol: ★★★