Gyumri, une ville aux airs de village

*l’église du Saint-Sauveur vu depuis  »Central Park »*

Dans cet article, je vais vous parler de Gyumri, la seconde ville arménienne en termes de population. Accessible en train depuis Yérévan en deux heures seulement, vous pourrez venir visiter la ville à la journée, ou encore y rester comme moi une nuit avant d’aller voir ailleurs. Moins bruyante et grande que la capitale, Gyumri a tous les atouts pour vous charmer, et pour faire de votre visite un moment chill et agréable.

Malheureusement, l’histoire de Gyumri n’est pas si rose que ça. Encore marquée par le séisme de 1988 qui tua plus de 30 000 personnes, la ville ne s’en est encore pas complètement remise. Et pour cause, c’est plus de 60% des bâtiments de la ville qui furent détruits pendant le tremblement. Ne soyez pas donc surpris de marcher sur une place flambant-neuve avant d’arriver dans une rue remplie d’immeubles en ruines ou tenus par des étais (et parfois encore habités).


Parlons de Gyumri…

-J’ai voyagé… : en train, en stop, en taxi, en marchroutka, à pied

-J’ai logé : au Central Guesthouse

-Kilomètres parcourus : environ 30

-Durée du voyage : une journée

-Ce que j’ai préféré : la magnifique place Vartanants

-Ce que j’ai moins aimé : x

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
-la possibilité de venir visiter la ville à la journée depuis Yérévan
-la place Vartanants et son ambiance unique
Kumayri, le très mignon centre-ville
Marmashen et sa rivière gelée (en hiver)
x

Mes bonnes adresses :

-pour un bon goûter : Aregak Bakery and Café

-pour bien dormir : Central Guesthouse

*des restes de neige à Marmashen*

Cathédrale de la Sainte-Mère de Dieu

Si vous arrivez comme moi à Gyumri en train, pensez à découvrir le hall de la gare avant d’aller visiter le centre-ville qui est situé à quelques minutes à pied de là. Aussi belle à l’extérieur qu’à l’intérieur, la gare est surtout connue pour être la première gare ferroviaire construite en Arménie. Victime des tensions dans le Caucase, elle desservait fut un temps la Turquie, l’Iran, ainsi que le Nakhitchevan, un petit territoire séparé de l’Azerbaïdjan par l’Arménie. Aujourd’hui, seules des liaisons internes et avec la Géorgie sont possibles.

Une fois arrivé dans le centre-ville, le premier monument que vous verrez est la cathédrale de la Sainte Mère de Dieu, un édifice construit en 1873. Situé sur la place Vartanants qui fut un vrai coup de cœur, vous pourrez voir au pied de la cathédrale deux de ces anciens dômes qui s’étaient effondrés lors du tremblement de terre.


La place Vartanants & l‘église du Saint-Sauveur

Juste en face de la cathédrale, vous pourrez découvrir sur la place Vartanants une belle église aux couleurs étonnantes : l’église du Saint-Sauveur. Construite en pierre noire et orange, vous ne pourrez pas louper cet édifice qui était malheureusement fermé lors de ma visite. Quasi totalement détruite lors du tremblement de terre, elle fut heureusement restaurée afin de rendre à Gyumri son identité.

Autour de l’église, vous pourrez découvrir sa magnifique place qui abrite de beaux hôtels, ainsi que des immeubles surplombés par le nom de certaines marques (Coca Cola, Istak, …), donnant à la place un  »petit » air de Times Square. Dotée d’une étonnante énergie, j’ai été immédiatement séduit par la place Vartanants qui est toujours remplie de monde.


Kumayri, le vieux centre

Si vous avez comme moi adoré la place Vartanants, vous aimerez sûrement aussi la vieille ville, appelée  »Kumayri ». Construite en pierre noire et orange (comme l’église du Saint-Sauveur), la vieille ville et ses quartiers alentours sont particulièrement remarquables, les rues ressemblant aux ruelles d’un vieux village.

Pour bien visiter la vieille ville, je vous conseille de passer une bonne partie de l’après-midi à visiter le quartier de Kumayri, ainsi qu’à déambuler dans les jolies ruelles piétonnes de la ville (dont la rue Abovyan) qui sont bien vivantes et pleines de commerces. Lors de votre balade, posez-vous un moment à l’Aregak Bakery and Café, où vous serez certainement séduit par leurs boissons chaudes et leurs délicieuses pâtisseries. D’ailleurs, un Arménien que j’avais rencontré plus tôt en ville m’avait offert un croissant de cette pâtisserie, et m’a couru après pour me le donner. Preuve une fois de plus de la générosité des habitants de ce petit pays.


Les marchés de Shahumyan Street

À deux pas de la place Vartanants, vous pourrez découvrir dans quelques rues et boulevards un grand marché dans lequel vous trouverez un peu de tout. Tantôt en plein air, tantôt sous des tôles en acier, la balade dans le marché sera très agréable, et ce même gustativement, car les marchands n’hésiteront pas à vous faire gouter un peu de tout.

Des grenades aux épices, en passant par de la viande et les tchourtchkhela que j’avais déjà goûté en Géorgie, mes yeux et mes narines furent bien stimulés lors de cette visite très locale.


Central Park

Pour votre prochaine visite, il faudra grimper la rue Teryan et faire une pause à l’église Saint-Michel Archange, aussi appelée  »l’église russe ». Une fois à cette dernière (qui était fermée lors de ma visite), vous vous trouverez au pied de  »Central Park », un petit parc sauvage qui domine la ville.

Bien que la grande roue et les quelques vieux manèges de Central Park ne semblaient pas fonctionner en cette période hivernale, vous pourrez cependant observer depuis le sommet de la colline une jolie vue sur Gyumri et ses montagnes enneigées. En plus du panorama, pensez aussi à faire le tour des statues et monuments datant de l’époque soviétique.


Mayr Hayastan & Sev Berd

À quelques encablures de Central Park, vous pourrez trouver au bord de la Kars highway un autre parc joliment entretenu rempli de stèles portant le noms des grandes villes russes. Toujours d’un style très soviétique, ce dernier est surplombé d’escaliers qui mènent à la statue de Mayr Hayastan, la  »mère de l’Arménie ».

Construite en 1975 sur une place artificielle au sommet de la colline, la statue veille sur Gyumri, ainsi que sur Sev Berd, la prochaine étape de ma visite. Aussi appelée  »forteresse noire », cette dernière fut construite en 1828 pour protéger l’Empire Russe (dont l’Arménie faisait partie) de l’Empire Ottoman. Car oui, la Turquie est située à moins de huit kilomètres de Gyumri ! (la frontière est cependant fermée).


Monastère de Marmashen

Pour finir ma balade à Gyumri, j’ai sauté dans un Yandex (équivalent d’Uber dans les pays de l’ex-URSS) afin de me rendre au monastère de Marmashen, un magnifique site archéologique situé à quelques kilomètres du centre-ville. Après un trajet d’une dizaine de minutes sur des routes en bon état, mon taxi s’est ensuite enfoncé sur une petite piste en terre qui mène aux trois églises qui sont situées au bord d’une rivière. Pour ensuite revenir en ville, j’avais fait du stop de la petite route à la place Vartanants, ce qui a plutôt bien marché (et qui marche bien en Arménie).

Une fois sur place, vous pourrez découvrir (gratuitement) trois églises, dont une en ruine. Pour les deux premières encore debout (Sourp Stepanos et Sourp Petros), vous pourrez visiter leurs magnifiques intérieurs typiques, qui furent heureusement que peu abîmées lors du tremblement de terre. Pour peaufiner votre visite du site, je vous conseille ensuite d’aller balader au bord de la rivière et dans les collines alentours afin de découvrir de magnifiques vues sur les trois églises.


En résumé

  • Place Vartanants : ★★★★★
  • Église du Saint-Sauveur : ★★★★★
  • Kumayri : ★★★★★
  • Monastère de Marmashen : ★★★★★
  • Cathédrale de la Sainte-Mère de Dieu : ★★★★
  • Mayr Hayastan & Sev Berd : ★★★★
  • Central Park : ★★★