Yeghegnadzor, Sisian & Goris, les villes perdues au beau milieu de l’Arménie

*le vieux Sisian et son église*

Dans cet article, je vais vous parler de mon voyage en Arménie, plus précisément de la route entre Yeghegnadzor et Goris. Après avoir visité Yérévan et le nord du pays, j’ai ensuite commencé la descente en direction de Meghri, la ville la plus au sud du pays. Mais pour faire la route qui sépare la capitale de Meghri qui est située à la frontière avec l’Iran, il vous faudra faire plus de sept heures de route (pour seulement 375 kilomètres) !

Pour ma part, j’avais décidé de faire escale dans plusieurs villes du centre pour rendre mon voyage plus complet et pour, au passage, visiter ce coin du pays qui est coincé entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan. Principalement montagneuse et souvent enneigée, faites attention si comme moi vous voyagez dans cette région en hiver, car il se peut que les routes ferment inopinément, vous empêchant d’accéder au sud du pays.


Parlons de l’itinéraire Yeghegnadzor – Goris

-J’ai voyagé… : en marchroutka, en taxi, en voiture (de police !), à pied

-J’ai logé : Spandaryan house (Yeghegnadzor) / Baloyan guesthouse (Goris)

-Kilomètres parcourus : 150 kilomètres environ

-Durée du voyage : 2 jours

-Ce que j’ai préféré : les cheminées de fées de Goris

-Ce que j’ai moins aimé : les  »centres-villes » de Yeghegnadzor et de Sisian

-Est-ce que je reviendrai ? : oui


Le plusLe moins
Noravank, le beau monastère des montagnes
Sisavank, l’église noire de Sisian
-les cheminées de fées de Goris
-les magnifiques routes enneigées
-les  »centres-villes » de Yeghegnadzor et de Sisian

Mes bonnes adresses :

-pour bien dormir : Baloyan guesthouse (Goris)


*la route qui sépare Sisian à Goris*

Yeghegnadzor

Pour commencer cette partie du voyage, je me suis d’abord rendu dans la gare de bus de Yérévan (Kilikia bus station) afin de trouver une marchroutka en direction de Yeghegnadzor. Malheureusement, aucun transport ne partait en direction de cette ville. J’ai pu cependant trouver un mini-bus qui allait dans le centre du pays sur l’avenue qui sépare la station de métro Garegin Nzhdehi Square de Gortsaranayin (attention, le mini-bus ne partira qu’une fois plein !).

Une fois arrivé à Yeghegnadzor, j’ai commencé à découvrir la ville à pied, mais j’ai pu vite me rendre compte qu’elle ne contenait que peu de monuments à voir. J’ai quand même fait un détour pour visiter l’église Saint-Astvatsatsin, ainsi que pour manger dans un snack. Hormis cela, je n’ai pas fait grand-chose dans cette ville grisâtre.


Noravank

À vingt-cinq minutes de route de Yeghegnadzor, vous pourrez découvrir un monastère isolé dans des montagnes rocailleuses. Il s’agit de Noravank, le plus beau, et le plus connu des monastères du marz de Vayots Dzor. Situé au bout d’une route qui transperce un canyon, vous pourrez, rien que sur la route, vous en prendre plein les yeux tant le paysage est magnifique.

Sur le plateau où est construit Noravank, vous pourrez découvrir trois églises (Sourp Grigor, Sourp Karapet et Sourp Astvatsatsin), ainsi qu’un trou creusé dans les rochers qui était, selon la légende, une ancienne prison (vous pourrez d’ailleurs y descendre dedans). De toutes les églises, j’ai davantage été séduit par Sourp Astvatsatsin et ses deux entrées superposées l’une sur l’autre qui mènent dans deux salles richement décorées.


Pont d’Agarakadzor

Non loin du village d’Agarakadzor, vous pourrez découvrir, après une piste de terre assez difficile, un ancien pont qui enjambe un cours d’eau. Construit au XIIIᵉ siècle sur la rivière Arpa, ce petit pont offre une vue majestueuse sur les montagnes alentours, tantôt enneigées tantôt verdoyantes.

Hormis la jolie vue que le pont offre, il n’y a pas grand pas chose à voir ici. Le lieu est cependant idéal pour un pique-nique en pleine nature (si le temps le permet).


Sisavank

Après une nuit à Yeghegnadzor, j’ai ensuite continué ma route en direction du sud. Sauf que ce jour-là, la température avoisinait les zéros degrès et la neige commençait à tomber. Sans étonnement, aucune marchroutka ne passait en direction du sud et la route E117 était  »fermée » (avec la confirmation de plusieurs locaux). Au vu de la position géographique de l’Arménie, seule cette petite route permet l’accès au reste du pays qui devient inaccessible en cas de soucis sur cette portion. Après avoir commandé plusieurs taxis sur Yandex, qui me décommandaient au fur et à mesure, un seul a accepté de s’aventurer dans le col.

C’est donc après deux heures de route dans la poudreuse, un gros câlin au chauffeur qui m’a présenté en visio sa famille et 10 000 drams (23€) en moins que je suis arrivé à Sisavank, l’église noire de Sisian. Située dans un vieux cimetière, cette belle église sombre offre un panorama (bien enneigé ce jour-là) sur les montagnes, ainsi que sur la ville de Sisian que je devine entre deux flocons.


Sisian

Après avoir visité l’église, je traverse ensuite le cimetière afin de rejoindre le vieux Sisian qui est constitué d’une poignée de vieilles maisons et de quelques ruelles. Une fois sorti de là, j’ai continué ma route en direction du  »nouveau Sisian ».

Dans le centre-ville, vous ne trouverez pas grand-chose de vraiment intéressant à voir, si ce n’est une rivière, un pont qui offre une jolie vue sur Sisavank, ainsi que quelques immeubles vieillissants. Voyant la neige revenir, j’ai décidé de ne pas m’attarder, et de partir (en taxi encore) à Goris, là où j’avais prévu de passer la nuit.


Goris…

Encore un peu plus au sud, vous découvrirez une autre ville, bien plus sympathique que Sisian et Yeghegnadzor : Goris. Après quelques péripéties pour trouver le guesthouse (Baloyan) dont l’adresse est incorrecte de quelques centaines de mètres sur Booking, je me suis retrouvé sous la neige à demander de l’aide à un magasin pour contacter mon hôte. Et bien que je pensais être reçu par un hôte classique, quelle ne fut pas ma surprise quand une voiture de police a débarqué pour m’amener dans mon logement, et qui, une fois mon sac à dos posé, m’a amené en ville (le propriétaire était en fait policier). Ce dernier m’a d’ailleurs reçu très chaleureusement, et n’a pas hésité à m’offrir de l’alcool fait-maison, ainsi qu’un bon souper avec quelques shots de vodka.

Pour revenir à Goris, vous pourrez découvrir ici un centre-ville un peu plus attrayant que dans les autres villes soviétiques arméniennes, ainsi que des jolies places, immeubles et statues le long de la Mashtots Street. Mais aussi, vous pourrez découvrir l’église Surb Grigor, un bel édifice qui trône au cœur de la ville.


…et ses cheminées de fées

Une fois votre visite terminée, il faudra vous rendre à pied dans une autre partie de la ville, surnommée  »old Goris ». Construite dans la roche, vous pourrez découvrir les fameuses  »cheminées de fées de Goris » qui abritent des habitations troglodytes jadis habitées.

Aujourd’hui totalement vide, vous pourrez faire le tour de ce qui était le vieux Goris via de nombreux chemins de randonnées que vous pourrez trouver un peu partout dans la vallée. Pour débuter, je vous conseille de vous rendre à l’église St Hripsime et de vous balader ensuite au fil des formations rocheuses qui offrent des vues sublimes sur les montagnes. D’ailleurs, j’ai trouvé ce paysage semblable à celui de la Cappadoce turque par ses cheminées, et par ses rochers de couleurs blanches qui dominent des paysages sauvages. Attention cependant, évitez d’escalader comme moi les rochers lors de vents violents ou de neige, car le risque de chute est très important ! 


En résumé

  • Noravank: ★★★★★
  • Old Goris: ★★★★★
  • Sisavank: ★★★★★
  • Goris: ★★★★
  • Pont d’Agarakadzor: ★★★
  • Sisian: ★
  • Yeghegnadzor: ★
*un voyageur avec qui j’ai exploré les alentours de Yeghegnadzor*